"C’est précisément le côté sans défense de ces créatures qui attire ces bourreaux, la confiance angélique de l’enfant qui n’a nulle part où aller, personne chez qui trouver refuge - c’est bien ça qui enflamme le sang dépravé du bourreau."
Frères Karamazov, Dostoïevski
Nous oublions les personnes, complètement, implacablement, après les avoir entendues au téléphone, rencontrées lors d'une visite ou d'une sortie, après y avoir pensé. Nous sommes avec les personnes seulement quand nous nous trouvons avec elles dans la même pièce, ou quand nous pensons à elles. Ensuite, elles disparaissent, même celles que nous aimons le plus, et durant le temps long de l'absence elles n'existent pas.
Il disait que c'était essentiel d'apprendre à tomber, et surtout de le faire quand on est en mouvement, parce qu'à l'arrêt c'est facile - et des années plus tard, ce qui était littéral dans les paroles de Damiano,acquit inexorablement un sens métaphorique.
Les appartements où nous vivions étaient des lieux réservés aux aspects pratiques de notre existence; mais les ruelles étaient notre maison et la place notre salon.
Cinquante pas: un chiffre rond, exact. Cinquante pas et la consolation de noter que, dans une jungle de parcours et d'évènements, certains gestes échappent au chaos pour s'en remettre à un ordre.
La vie est ce qui t'arrive entre la naissance et la mort. Tu ne choisis pas vraiment. Les personnes et les évènements s'accrochent à toi, aveugles, tenaces, et au fil du parcours des choses restent, d'autres s'ajoutent, tu en perds la plupart, puis tu perds tout.
J'avais raconté cette histoire pour partager ma douleur, avec les deux amis que j'avais, pour qu'ils m'aident à la contenir, or mes paroles les avaient terrassés telle une pluie de pierres.
Elle n’avait pas faim, aussi s’efforçait-elle de finir son assiette le plus vite possible pour être libérée de cette tâche.
...je sentais que le temps où, à chaque question, correspondait une réponse était désormais révolu.
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La vie est ce qui t’arrive entre la naissance et la mort. Tu ne choisis pas vraiment. Les personnes et les événements s’accrochent à toi, aveugles, tenaces, et au fil du parcours des choses restent, d’autres s’ajoutent, tu en perds la plupart, puis tu perds tout.