Citations sur L’été meurt jeune (65)
J'avais douze ans et demi quand j'ai commencé à être seul, et depuis je n'ai jamais cessé de l'être.
Les yeux ne se commandent pas. On n’y pense jamais au fait que les yeux ne se commandent pas, on n’y pense jamais jusqu'au moment où ils se ferment. Quelquefois pour dormir, une fois pour tuer, la dernière pour mourir.
Rêve, Primo, toujours. Mais plante tes rêves dans la terre : ils pousseront vigoureux et ne s'envoleront pas.
Ses mains étaient rêches et sentaient la javel. Elles sentaient souvent la javel, les mains de ma grand-mère. Je n'ai jamais oublié cette odeur. Pour moi, c'est l'odeur de la douceur.
Cette année-là, les Beatles franchirent le seuil des studios Abbey Road et treize heures après offrirent au monde leur premier 33 tours, le pape Jean XXIII mourut au bout de presque cinq années de pontificat et trois jours d'agonie, Martin Luther King annonça à l'Amérique qu'il avait un rêve, John Fitzgerald Kennedy perdit son poste de président et la vie au bord d'une limousine, un éboulement provoqua une inondation qui effaça de la carte d'Italie Longarone et ses habitants. Mais tout cela existait dans les journaux, à la radio et, pour les rares qui l'avaient, à la télévision : ce qui existait vraiment dans le monde, pour nous, c'était les ruelles de notre village.
Quand tu auras l’impression que les autres sont plus doués que toi, n’oublie pas que l’indépendance n’est pas toujours synonyme d’autonomie. Et quand tu auras l’impression que la vie est peu généreuse à ton égard, dis-toi que chacun vit comme il peut. Dans les moments difficiles, rappelle-toi simplement ces deux choses. Tu te sentiras mieux.
Quand on est seul, les choses nous arrivent tout entières.
En théorie, cette règle devrait valoir aussi pour le bonheur, mais elle n'y parvient pas à cause de ce seul mot - seul - autour duquel le bonheur, qu'on a beau arranger, étirer, border, achoppe toujours.
La jeunesse est tout ce qui compte dans la vie d'un homme. (..) Le reste, pff. (...) Ne la sous-estimez pas, soyez-en conscients. Et soyez-le maintenant.
Le dialogue est vie. Le dialogue est création. Deux êtres humains qui parlent la même langue – et par langue je n’entends pas simplement le langage, mais quelque chose de plus profond, une communication qui va au-delà de la parole en soi –, deux êtres humains qui parlent la même langue peuvent créer un monde, avec leur dialogue. Ainsi ne croyez jamais ceux qui affirment être bien seuls. Et méfiez-vous des ermites, qui se suffisent à eux-mêmes. On a besoin de parler avec d’autres, sinon comment peut-on avoir la certitude d’être vivants ?
« Quand on est seul, les choses nous arrivent toutes entières.
En théorie, cette règle devrait valoir aussi pour le bonheur, mais elle n’y parvient pas à cause de ce mot——seul——-autour duquel le bonheur, qu’on a beau arranger, étirer, border, achoppe toujours » ...