Voilà une bonne journée; je ne mange jamais mieux, je ne dors jamais plus en paix, que quand je me suis suffisamment souillé dans le jour de ce que les sots appellent des crimes.
il y a des épines partout, mais les roses se trouvent au-dessus d'elles dans la carrière du vice; il n'y a que dans les sentiers bourbeux de la vertu que la nature n'en fait jamais naître.
Je ne mange jamais mieux, je ne dors jamais plus en paix que quand je me suis suffisamment souillé dans le jour de ce que les sots appellent des crimes.
... convainquez-vous à son école que ce n'est qu'en étendant la sphère de ses goûts et de ses fantaisies, que ce n'est qu'en sacrifiant tout à la volupté, que le malheureux individu connu sous le nom d'homme, et jeté malgré lui sur ce triste univers, peut réussir à semer quelques roses sur les épines de la vie.
Si la matière agit, se meut, par des combinaisons qui nous sont inconnues, si le
mouvement est inhérent à la matière, si elle seule, enfin, peut, en raison de son
énergie, créer, produire, conserver, maintenir, balancer dans les plaines immenses
de l'espace tous les globes dont la vue nous surprend et dont la marche uniforme,
invariable, nous remplit de respect et d'admiration, quel sera le besoin de
chercher alors un agent étranger à tout cela, puisque cette faculté active se
trouve essentiellement dans la nature elle-même, qui n'est autre chose que la
matière en action? Votre chimère déifique éclaircira-t-elle quelque chose?
Je défie qu'on puisse me le prouver. À supposer que je me trompe sur les facultés
internes de la matière, je n'ai du moins devant moi qu'une difficulté. Que
faites-vous en m'offrant votre Dieu? Vous m'en donnez une de plus. Et comment
voulez-vous que j'admette, pour cause de ce que je ne comprends pas, quelque chose
que je comprends encore moins? Sera-ce au moyen des dogmes de la religion
chrétienne que j'examinerai... Que je me représenterai votre effroyable Dieu?
Voyons un peu comme elle me le peint...
Que vois-je dans le Dieu de ce culte infâme, si ce n'est un être inconséquent et
barbare, créant aujourd'hui un monde de la construction duquel il se repent demain?
Qu'y vois-je qu'un être faible qui ne peut jamais faire prendre à l'homme le pli
qu'il voudrait? Cette créature, quoique émanée de lui, le domine; elle peut
l'offenser et mériter par là des supplices éternels! Quel être faible que ce
Dieu-là! Comment! il a pu créer tout ce que nous voyons, et il lui est
impossible de former des hommes à sa guise? Mais, me répondrez-vous à cela, s'il
l'eût créé tel, l'homme n'eût pas eu de mérite. Quelle platitude! et quelle
nécessité y a-t-il que l'homme mérite de son Dieu? En le formant tout à fait bon,
il n'aurait jamais pu faire le mal, et de ce moment seul l'ouvrage était digne
d'un Dieu. C'est tenter l'homme que de lui
Dolmancé, baisant Eugénie : Cette charmante fille m'a foutu comme un dieu.
Eugénie : En vérité j'y ai ressenti du plaisir.
Dolmancé : Tous les excès en donnent quand on est libertine, et ce qu'une femme a de mieux à faire, est de les multiplier au-delà même du possible.
Si quelqu'un examine attentivement cette religion [christianisme], il trouvera que les impiétés dont elle est remplie viennent en partie de la férocité et de l'ignorance des Juifs, et en partie de l'indifférence et de la confusion des gentils ; au lieu de s'approprier ce que les peuples de l'antiquité pouvaient avoir de bon, les chrétiens paraissent n'avoir formé leur religion que du mélange des vices qu'ils ont rencontrés partout.
Persuadons-nous bien au surplus, que la pratique des vertus n'est guète utile qu'à celui qui la possède ; que les autres en retirent si peu que, pourvu que celui qui doit vivre avec nous paraisse vertueux, il devient parfaitement égal qu'il le soit en effet ou non.
Il est tres doux de scandaliser:il existe la un petit triomphe pour l'orgueil qui n'est nullement a de daigner
Il y a des épines partout, mais les roses se trouvent au-dessus d’elles dans la carrière du vice ; il n’y a que dans les sentiers bourbeux de la vertu que la nature n’en fait jamais naître.
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