Citations sur Fées, sorcières, diablesses : Les plus beaux contes, d'Ho.. (55)
Ses pensées vagabondaient, encore troublées par le tumulte de la nuit. Avait-il été sage, après tout, d'abandonner le monde, de quitter ses amis et sa famille et de se retirer loin de tout, à cause de la méchanceté d'une jeune fille ? Impossible de se leurrer et de se prétendre à soi-même qu'il s'était fait ermite par une quelconque aspiration à la sainteté, pareille à celle qui animait les anciens anachorètes. En vivant dans un tel isolement, n'aggravait-il pas en réalité le mal qu'il cherchait à soigner ?
L'idée lui venait seulement à présent que peut-être il était justement en train de se conduire comme le rêveur inutile, le sot oisif que Dorothée l'avait accusé d'être. C'était une faiblesse de sa part que de s'être laissé affecter par un refus.
Vous devez en être rassaciés ! On s'occupe de bien autre chose, maintenant ! Les enfants mêmes en ont par-dessus la tête, des anciens contes ! Donnez aux gamins un cigares, aux gamines une nouvelle robe, cela leur fera bien plus plaisir ! Entendre un conte ? Non, non ! Il y a cent choses plus dignes d'intérêt !
-N'importe, je crois ce que je crois, dit notre homme ; il n'y a pas de Sentier là où personne de marche.
-Il doit avoir péri comme tant d'autres, disait notre homme. Mais le Conte ne meurt jamais.
La cour fut littéralement habillé de lumière.
-Rien, il n'y a rien dans l'urne. Rien si ce n'est vos peurs. Rien que la volonté du Maître, rien que votre ridicule lâcheté, rien que votre ténébreuse ignorance, rien que votre pitoyable aveuglement, s'écria Méridiana à leur adresse. Regardez. Regardez où l'illusion vous a menés.
Ne dit-on pas que le futur s'enrichit du passé ?
-Du sucre d'orge, voilà tout ! dit-elle.
-Du sucre d'orge ?
Irma fit un signe de tête affirmatif ; puis, d'un geste rapide, elle fourra la tête minuscule dans sa bouche, et la détacha d'un coup de dent.
Un cri perçant retentit au second étage. Un seul cri, suivi d'un affreux silence.
Pendant que Sam Steever faisait vivement demi-tour et grimpait l'escalier en courant, la petite Irma, sans cesser de mâchonner avec application, franchit le seuil de la porte d'entrée et s'éloigna en sautillant dans les ténèbres.
-Donne-moi cette poupée, Irma ! ordonna-t-il d'un ton sec. Je sais ce qu'elle est. Je sais qu'elle représente...
Irma tourna vers son oncle un visage empreint d'innocence, qui, dans la pénombre, ressemblait étrangement à un masque : le masque d'une petite fille, recouvrant... quoi donc ?