La ballade de Max et Amélie

Être bonne envers moi-même. Était-ce vraiment la clé pour éliminer les cendres de mon cœur ?

— Sans mort, il n’y a pas de vie, rétorqua brusquement Tache. La repousser au maximum est ce qui donne un sens à notre existence. C’est à cause d’elle que nous chassons, à cause d’elle que nous procréons, à cause d’elle que nous aimons la vie.

— Et c’est pour cela que nous aimons aussi la mort.

Je tournai les yeux vers le ciel et sentis pour la première fois que l’immense voûte sombre au-dessus de nous était peut-être infinie. Peut-être même que le monde entier était infini, comme le cycle de la vie dans lequel Max et moi évoluions.

Il existe de nombreux types d’amour. Il devrait y avoir pour les exprimer également plusieurs mots, plutôt qu’un seul. Un mot pour l’amour porté à la nature. Un pour l’amour porté à sa mère. Un pour celui qu’on porte à sa sœur. Un pour l’amour qui fait souffrir. Un pour celui qui donne envie de sauter de joie. Un pour l’amour qui aide quelqu’un à mourir.

L’impossible est notre ami…

Sur ce, nous contemplâmes tous deux le ciel, les étoiles, vers l’infini et bien au-delà. Et, à la vue de l’infini, cela ne nous fut plus difficile de croire à l’impossible.

— Si jamais nous devions nous aimer un jour, ce ne serait pas à cause d’un rêve. Ni parce que c’est notre destin. Mais parce que nos cœurs nous le disent.

Max dodelina légèrement de la tête avant d’admettre :

— L’amour ne devrait pas être autrement.

Je me demandais si les parents étaient des âmes sœurs. Se sentaient-ils attirés l’un par l’autre dans chaque vie, sans se souvenir de leur amour éternel ? Ou leurs âmes s’étaient-elles liées pour cette vie seulement et ne se réchauffaient-elles mutuellement que quelques années, en attendant de se séparer de nouveau lors de leur prochaine réincarnation ? Étaient-elles des connaissances fugaces dans l’infinité du temps ?

Si même le merveilleux n'était pas parfait, un chien avec une cicatrice à l'œil n'avait-il pas, lui aussi, le droit de vivre dans ce monde ? De faire partie d'un miracle imparfait ?

L’impossible m’avait offert plus que le possible n’en avait jamais été capable.

L’idée que vive en moi quelque chose d’immortel, renaissant pour l’éternité, était étourdissante.