Avis aux ambitieux démesurés qui pour arriver à leurs fins sont capables de poignarder dans le dos et de marcher sur des cadavres ! Avis aux égocentriques qui ne pensent qu'à leurs petits plaisirs et délaissent leur famille ! Avis à tous les personnages peu recommandables, aux égoïstes, aux infidèles, aux avaricieux, aux menteurs ! Mourrez le plus tard possible. Car une fois l'heure fatale arrivée, vous risquez de vous réincarner… en fourmi. Et d'être obligé de supporter la leçon de morale de Bouddha avec sa voix de père Noël et ses devinettes pour gaufrettes. Il vous expliquera que pour atteindre le Nirvana, il vous faudra accumuler beaucoup, beaucoup, beaucoup, de bon karma. Que ça risque de prendre énormément de temps. Et que ce n'est pas gagné d'avance. Et vous, avec vos deux antennes, vos six pattes, et votre gros ventre, vous aurez l'air plutôt ballot.
C'est exactement ce qui est arrivé à Kim, vedette d'un talk-show allemand. Une ambitieuse, une narcissique, qui évolue en impératrice dans un monde « rempli de faux cils, de mensonges et d'intrigues ». Sans rien perdre de sa verve et de son esprit vindicatif, la fourmi Kim est traversée de sentiments très forts : sidération, rage, accablement, revanchard… Elle, qui, sous sa forme humaine, délaissa son mari et sa petite fille Lily au profit de sa carrière, ne cessa, réincarnée en fourmi ou en petit animal à poil, d'essayer de retrouver leur affection et surtout de les protéger des intrigues amoureuses de la dangereuse Nina. En cela, elle sera aidée par l'impayable Casanova, toujours aussi galant et égrillard, avec au compteur ses cent-dix-sept vies de fourmis.
C'est drôle, c'est déjanté, c'est totalement improbable. Quant aux mémoires de Casanova réincarné en fourmi ou en petit animal à poils, elles sont franchement inénarrables. La fin est un peu kitch. Elle délivre sa petite morale à trois francs six sous : Abandonner le superflu, les paillettes au profit de l'essentiel. Aimer son prochain, être humble… J'en passe. Cette nuit, j'ai rêvé que je me réincarnais en écureuil…
Une lecture très agréable en ces temps bien moroses.
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Ce livre est un vrai médicament contre la déprime ! Eclats de rires assurés en lisant l'histoire de la pauvre Kim, animatrice vedette de la télé qui va passer en un éclair de la vie à trépas et démarrer une nouvelle vie dans le corps d'une fourmi.
Pourquoi en fourmi ? Selon Bouddha, que Kim va croiser à plusieurs reprises, tout est question de karma dans la réincarnation de l'âme. Plus une personne à développé du bon karma, plus elle a de chance de se réincarner en humain ou mieux finir au Nirvana pour y vivre éternellement dans le bonheur et la bienséance.
Nous suivons donc Kim la fourmi dans son combat, non pour atteindre le Nirvana mais pour empêcher son ex meilleure amie de se marier avec pour le coup son ex mari devenu veuf et élevant seul la petite Lily. Vaste mission pour un insecte qui dans son malheur aura le plaisir d'avoir le soutien du plus célèbre des Vénitiens : Casanova.
Un récit rythmé, bourré d'humour et qui malgré ses faux airs de fable bouddhiste, nous pousse à méditer sur la moralité de cette histoire.
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Kim Lange est la Claire Chazal version allemande, dotée d'un mental Trumpesque : carriériste et prête à tout pour rester sous les feux des projecteurs. Reconnue, célébrée, encensée par le public et les médias, pas le temps de s'embarrasser de sa fille de cinq ans et de son encombrant mari. Mais bim. En une poignée de seconde... dead. Pfft, bye bye les paillettes. Kim dit alors bonjour à sa nouvelle vie de fourmi. Double mission : gagner des bons points karmiques pour atteindre le Nirvana et rattraper ses erreurs du passé. S'ensuit alors toute une série de réincarnations de la dame. Derrière la gentillounette fablounette émerge ainsi une amorce de réflexion sur la bonté, la bienveillance et la simplicité des bonheurs de la vie
Ton badin, scènes loufoques et humour omniprésent, on se laisse balader sans peine dans ces multiples vies. On y croise la route d'un Casanova truculent, et l'auteur nous jette au passage quelques subtils reproches sur les rapports de l'humain au monde animal. Déjà depuis Werber j'évitais d'écraser les fourmis, maintenant je les surveille de près pour choper la première en moonwalk, Michael Jackson étant peut-être infiltré.
Donc dans le mille Emile, ou plutôt dans le bide David, mieux qu'un Lexomil, Maudit karma vous détend le zygomatique en cas de moral en berne. Frais, drôle et tendre à la fois. Tiercé gagnant pour une lecture divertissante.
Et en grattant un peu sous la légereté apparente, on finit même par se prendre au jeu et penser à son propre karma. Et si c'était vrai? (Pas de panique, pas de Marco Levy à l'horizon).
Donc je maudis Safier et son Maudit karma. Car ça m'a fait flipper, vu que niveau bon karma, suis pas au top en ce moment : j'ai tué tout l'été. Massacré sans l'ombre d'un remords un commando de moustiques décidé à en découdre chaque nuit. Un carnage. Sûrement tué un Kadhafi réincarné d'ailleurs, car z'étaient pas Tripoli avec moi... Bref, karma positif zéro. Et ventrebleu, ça pue la réincarnation en palourde tout ça... glurp.
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Maudit karma est un roman distrayant, humoristique ayant le mérite de satisfaire pleinement mes attentes de lectrice à l'heure actuelle. Ce n'est certes pas de la grande littérature mais cet ouvrage sans prétention est un excellent remède contre la morosité et je ne puis qu'en recommander la lecture en cas de coup de mou momentané. Où nous suivons les tribulations d'une animatrice de télé dans ses diverses réincarnations animales de la fourmi au chien, un parcours désopilant au bout duquel nous ne pouvons que lui souhaiter de progresser dans le respect de l'autre et le don de soi, qualités qui lui font cruellement défaut!
Ne jamais désespérer de la nature humaine pourrait bien être le maître mot de ce roman loufoque.
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Arrivée en salle de travail, il me fallut encore vingt-cinq heures pour accoucher. Entre deux épouvantables contractions, j'entendais les exhortations incessantes de la sage-femme : " Sois positive ! Accueille chaque contraction ! " A moitié folle de douleur, je lui répondais en moi-même : " Si je survis à ça, je te fais la peau, pauvre idiote ! "
J'étais sûre que j'allais mourir. Sans la présence apaisante d'Alex, je n'aurais certainement pas supporté ce calvaire. Il me répétait régulièrement d'une voix ferme : " Je suis avec toi. Toujours. " Et je lui serrai la main si fort que, plusieurs semaines après, il n'en avait pas entièrement retrouvé l'usage. Par la suite, les infirmières m'ont confiée qu'elles notaient les maris sur la tendresse qu'ils témoignaient à leur femme dans ces moments difficiles. Alex avait obtenu la note extraordinaire de 9,7. La moyenne générale se situait autour de 2,73.
- J'espère que vous avez pris deux billets ? fit une voix.
A coté de moi se tenait un contrôleur moustachu portant un anneau à l'oreille. Deux fautes de goût pour un seul homme. Il ne lui manquait que la coupe "nuque longue" du footballeur allemand.
- Pardon ? dis-je.
- Ben, grosse comme vous êtes, personne ne peut s'asseoir à côté de vous, dit-il avec un grand sourire.
- Avec vous, on se marre presque autant que chez le dentiste, répliquai-je sans perdre mon sang-froid.
Le contrôleur cessa brusquement de ricaner, poinçonna mon billet, et on me laissa tranquille pendant le reste du voyage : personne n'avait envie d'être coincé à côté de moi.
- Où veux-tu en venir ? m'interrompit Bouddha.
J'essayai de raccrocher les wagons :
- Si... si tu es Bouddha, et si je suis réincarnée... alors, pourquoi en fourmi ?
- Parce que tu n'as pas mérité autre chose.
- Qu'est-ce que ça veut dire ? Que je n'étais pas quelqu'un de bien ? dis-je avec colère.
Je n'avais jamais pu supporter les humiliations.
Bouddha se contenta de me regarder, sans cesser de sourire.
- Les dictateurs ne sont pas des gens biens ! Protestai-je. Les politiciens non plus, ni, à mon avis, les programmateurs de télévision, mais sûrement pas moi !
- C'est pourquoi les dictateurs se réincarnent en autre chose, répliqua Bouddha.
- En quoi ?
- En bactéries intestinales.
- Hier, j'ai vu que vous habitiez ici, et j'aimerais reparler ave vous - seule à seule.
Ma mère se tourna vers Lily :
- Tu veux bien aller nous chercher de l'eau à la maison ?
- Mais j'ai pas soif !
- Même pour un Coca ?
- Un Coca ? Super !
Lily partit en courant à la maison. Les enfants, c'est comme les fonctionnaires italiens : on arrive toujours mieux à ses fins avec un peu de corruption.
une minute chez le dentiste c'est long. Une minute à regarder l'eurovision, encore plus. Mais la pire épreuve de toutes, c'est la minute qu'il faut à un stupide test de grossesse pour décider s'il affichera ou non un deuxième trait.
Dans ma poche #6 | saison 2 | David Safier | Maudit karma