Chef de guerre

Lisible mais classique.

La vie et les oeuvre d'un commando de marine français. Les fameux bérets verts.

Rien de nouveau sous le soleil. Les Américains et les Anglais sont déjà passés par là et sont dans ma biblio depuis plus longtemps. du coup, on a l'habitude de la trame. Un peu d'enfance, la sélection, dure la sélection, le mental et le physique se disputent la palme du plus important. Suivent quelques missions saupoudrées de réflexions philosophiques sur la valeur, la patrie, l'abnégation, un peu de Sun Tzu et de Clausewitz.
Les descriptions des combats sont un peu froides d'ailleurs et c'est peut-être hélas ce qui fait que le livre n'a pas emporté toute mon adhésion.

En fait l'intérêt du bouquin réside surtout dans les quelques réflexions sur la différence de mentalité, tant du soldat, que l'armée elle-même déployée à l'étranger.
Un peu à l'instar d'un Pathfinder de Blakeley (que j'ai préféré d'ailleurs), les Américains n'ont définitivement pas la meilleure mentalité au sein des forces occidentales.

En 2019, Cédric de Pierrepont et Alain Bertoncello sont tués dans une opération du Commandement des Opérations Spéciales au Burkina Faso, pour libérer deux otages français détenus par un groupe djihadiste.

En rendant hommage à ces deux Commandos Marine et à ceux qui sont tombés pour la France, Louis Saillans, lui-même membre de ce commando, un béret Vert, ouvre ce récit sur la vie de ces troupes d'élite de l'armée française.

De ses débuts de carrière dans l'aviation jusqu'à la vie civile, en passant par la sélection pour entrer dans les commandos, et aux opérations sur le terrain, il évoque avec nous à la fois son parcours et quelques faits d'armes.

Fondés sur une cohésion sans faille, ces groupes de commandos sont aussi une école de la vie, avec ses codes et ses valeurs, pas forcément partagées par les corps d'armée des autres pays.

Une force physique et morale à toutes épreuves, une cohésion et une confiance en ses camarades sans faille, une capacité d'adaptation sur le terrain impressionnante, le goût du combat, la fraternité entre soldats fondent ces groupes militaires.

Mais la peur aussi les accompagne. Pas celle de l'action et de la mort, mais celle qu'on éprouve pour la vie des autres ou celle qui nait lorsque l'on devient chargé de famille.

A mon avis :
Ce qui ressort de ce court récit, ce n'est pas tant la découverte des actions militaires menées par les Commandos Marines, car chacun est à même de les envisager au regard des informations et éventuellement des films qui passent à la TV.

Et puis, même si Louis Saillans nous les fait vivre de l'intérieur, les règles déontologiques et le secret militaire l'ont obligé à éluder et survoler certains faits afin de ne pas engager la sécurité opérationnelle des soldats français. Donc de ce point de vue, il n'y a que peu de surprise ou de découverte (un peu quand même).

Non, ce qui ressort de ce récit disais-je, c'est une ambiance, un esprit de corps et une attitude qui font de ces hommes, outre leurs capacités physiques et intellectuelles, des hommes à part. Des trompe-la-mort peut-être pour certains, mais surtout des hommes prêts à beaucoup pour leur pays et pour les autres. Des hommes entiers et qui portent des valeurs que beaucoup ont oublié.

Ainsi, je ressors de ce livre, à la fois déçu de n'avoir pas été plus nourri de détails des missions sur le terrain, mais satisfait de cet état d'esprit et de cette rencontre avec un être sur qui compter... quelqu'un de respectable.

Ceux qui ont eu la chance, l'opportunité ou le malheur (c'est selon...) de faire leur service militaire ou d'embrasser la carrière, retrouveront cet esprit dont je parle. Pour les autres ce sera je l'espère une heureuse découverte.


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J'ai lu, il y a quelques mois, les mémoires d'un autre commando marine, Parcours commando de Marius.
Je préfère assez nettement l'opus de Louis Saillans qui nous fait grâce de son enfance et de son adolescence, qui nous épargne à peu près le côté rouleur de mécaniques, et qui nous fait surtout beaucoup plus partager la réalité des missions opérationnelles, point qui manquait cruellement à Parcours commando qui parlait beaucoup plus des exercices, de la formation et de la vie privée de l'auteur.
Dans une prose simple et parfois simpliste (mais on ne peut en vouloir à l'auteur qui n'est pas un écrivain), nous voyageons donc de l'Afghanistan au Sahel, essentiellement dans l'affrontement avec les jihadistes, puisque c'est la réalité des forces spéciales françaises depuis 10 ou 20 ans.
On apprécie la manière de considérer l'ennemi et les alliés des pays hôtes (à l'opposé des méthodes américaines, ce qui ne nous surprend guère), ainsi que les quelques détails techniques distillés çà et là.
Cependant, on aurait pu se passer du dernier chapitre, mal écrit et un brin moralisateur, qui se perd un peu dans les méandres du développement personnel (côté que j'avais détesté dans les ouvrages de Marius et de Philippe B.) en cherchant à nous expliquer ce que c'est que prendre ses responsabilités.
En revanche, on aurait bien aimé avoir plus de détails sur les raisons pour lesquelles Louis Saillans a quitté l'armée. Il dit juste dans son épilogue qu'il ne partage plus les vues de son pays concernant ses interventions à l'étranger, et que c'est un crève-coeur.
Puisqu'il est libéré de son devoir de réserve, il aurait justement été intéressant qu'il donne son opinion sur les méthodes géostratégiques de la France, surtout pour quelqu'un qui souhaite "continuer le combat par les idées."

Témoignage de qualité ! On en apprend beaucoup sur le recrutement, l'entrainement et les missions des commandos. Quelques livres témoignages sur le sujet ont déjà parus, mais celui ci me semble être le plus concret. L'auteur nous raconte tout cela avec une plume parfois dure, mais toujours juste. Cela change du livre de Marius sur le même sujet, mais qui lui était tombé dans l'égocentrisme et l'auto-suffisance. A lire donc, si le sujet vous intéresse.

Trouver des témoignages de combattant français qui vont lutter contre les terroristes en Afrique restent assez rares. Ces missions sont secrètes et donc les citoyens ne sont pas informés. Surtout que l'on rajoute des enjeux géopolitiques par dessus. Mais ici, nous ne sommes pas dans un essai pour comprendre l'ensemble d'un circuit décisionnel gouvernemental jusqu'à ces résultats ou non concrets. Absolument pas. Nous sommes dans un parcours d'un homme qui s'est donné les moyens de réussir et dans l'excellence avec un objectif qu'il s'est fixé. On pourrait presque dire que son métier de soldat est presque secondaire. Louis Saillans est déjà un pseudonyme pour préserver son identité tout comme les personnes citées dans le livre. Les détails restent peu nombreux toujours pour des questions de confidentialité également. On découvre un individu passionné, consciencieux, investi, dans le respect des autres même quand ils ont d'autres convictions. Il donne une leçon de vie en incitant à se s'investir  à fond dans ce que l'on veut faire. Il insuffle du courage, de la bravoure et surtout et avant tout la notion de solidarité. Même si maintenant le chef de guerre, c'était avant, cela ne veut pas dire qu'il ne pourra pas faire changer les choses ici et maintenant. 
Lien : https://wp.me/p1F6Dp-9QO

Un livre qui peut se lire a trois niveaux. le premier est pour ceux curieux de connaitre les qualités nécessaires pour devenir commando (pas facile). le deuxieme est pour ceux curieux du quoi les missions des commandos francais sont faites en notre époque rendue encore un peu plus opaque par l'islamisme radical. le troisieme niveau est une lecon de vie donnée par un d'Artagnan des temps modernes (dit sans aucune ironie). Cette lecon nous parle de l'importance pour un jeune de prendre en mains sa destinée des que possible ou, dit de maniere plus directe, de se botter le cul pour donner un sens a sa vie. Louis Saillans conseille aux jeunes de prendre leurs responsabilités avant tout vis-a-vis d'eux-memes, mais aussi de leurs familles et de la société afin de doter leur existence du sens sans lequel il leur paraitra probablement tres décevant. C'est donc une sorte de petit manuel pratique du comment ne pas faire son propre malheur, avec les notions-clé de trouver un sens a sa vie et d'exercer en toutes circonstances sa volonté pour avoir la force et la persévérance nécessaires a l'apprentissage de ce qui doit etre appris si l'on veut vivre sa vie dans le role et de la maniere que l'on se sera choisis. Alors, bonne lecture et rompez !

Excellent ouvrage, qui n'est pas sans me rappeler mon passage au sein de l'institution.
Un livre mettant en avant toutes les qualités et les valeurs que doit avoir un chef.
Le chapitre sur la notion de responsabilité absolue résume parfaitement ce qu'est un bon Chef.

J'ai trouvé ce livre particulièrement intéressant. Les récits de mission sont passionnants et immersifs. Cela permet de saisir à quoi ressemble la guerre aujourd'hui.
Mais ce qui m'a le plus marqué est le chapitre 15 "suprême responsabilité". Les propos sont profonds et justes. C'est une belle leçon qu'il donne et qui a particulièrement résonné au moment où je l'ai lue. Il dit notamment que si l'on choisit la voie de la facilité, on subira autant de souffrance qu'en choisissant la voie de la responsabilité... Souffrances peut-être d'un autre ordre. Je trouve cette idée brillante, je vous invite à lire le livre pour en savoir plus.
Le chapitre 16 est aussi très clair sur la mentalité de l'ennemi.

Chef de Guerre de Louis Saillans est une petite ouverture sur le monde très fermé des Forces Spéciales françaises avec un témoignage fort et porteur de valeurs sur l'engagement au service de la France. La mentalité de l'auteur est juste incroyable et nous permet de réfléchir sur de nombreux points.

Mémoires, carnet de route, essai de réflexions sur l'état et les humeurs du monde...
Il y a un peu de tout ça dans ce livre. Bien sûr, on pourra être déçu que l'auteur ne rentre pas plus dans le détail des opérations. On pourra aussi regretter qu'il ne prenne pas davantage position, ni n'explique comment après avoir foulé les champs de braises, il entend devenir un combattant de la paix dans la société civile. Pour moi, ce livre a un goût d'inachevé. Je comprends la pudeur, la prudence et même le doute mais j'attendais sans doute plus.
Il transparait dans ce livre, l'âme d'un guerrier viscéralement attaché à son pays. Toutes les pages crient son idéal de service de la Nation, sa passion pour son métier, sa fidélité à ses frères d'armes. Il y a ici de quoi faire naître des vocations.
Et puis un jour est venue la peur. Celle qui conduit à réfléchir différemment. A se poser des questions de plus vastes horizons. A remettre en cause les ordres ou plutôt ceux qui les donnent.
Ces belles âmes qui décident de quitter la Grande Muette devraient nous interroger sur l'état réel de nos forces armées et plus largement de notre pays. C'est sans doute là le plus grand intérêt de ce témoignage percutant.