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Citations sur Mémoires, tome 1 (91)

"[...] ... L'Espagne perdit la reine mère d'un cancer. C'était une méchante et malhabile femme, toujours gouvernée par quelqu'un, qui remplit de troubles la minorité du roi son fils. ...[...]"
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"[...] ... La cour de Rome eut une extrême joie de se voir déférer cette cause à juger en première instance par les premiers prélats d'un royaume jusqu'alors si attachés à des maximes plus anciennes, et elle triompha de les tenir en suppliants à ses pieds. Cette affaire y fit grand bruit. Elle fut renvoyée à la congrégation qui examinait un ouvrage dogmatique du feu cardinal Sfondrat, abbé de Saint-Gall, qui avait été déféré au Saint-Siège, qui, sur cette même matière et sur d'autres, était, disait-on, fort étrange, mais que la pourpre de son auteur, quoique mort, protégea. Il faut les laisser travailler à Rome, et y arriver le cardinal de Bouillon, qui passa par Cluny et y emporta la coadjutorerie pour son neveu, qu'il fit confirmer à Rome. ... [...]"
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"[...] ... M. de Cambray ne demeura que deux jours à Paris. En partant pour Cambray, il laissa une lettre à un de ses amis, qu'on ne doutât pas qu'il fût M. de Chevreuse, et qui incontinent après devint publique. Elle parut une espèce de manifeste d'un homme qui, d'un langage béat, épanche sa bile et ne se ménage plus parce qu'il n'a plus rien à espérer. Le style, haut et amer, en est d'ailleurs si plein d'esprit, et, à tout événement, d'artifice, qu'elle fit un extrême plaisir à lire, sans trouver d'approbateurs : tant il est vrai qu'un sage et dédaigneux silence est difficile à garder dans les chutes. ... [...]"
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"[...] ... il ne jouit pas longtemps de cette petite prospérité ; elle fit peur à ses ennemis ; ils irritèrent le Roi, qui, sans le vouloir voir, lui fit dire de s'en aller sur le champ à Paris, et de là dans son diocèse, d'où il n'est jamais sorti depuis.

En envoyant cet ordre à M. de Cambray, le Roi envoya chercher M. le duc de Bourgogne, avec lequel il fut longtemps seul dans son cabinet, apparemment pour le déprendre de son précepteur, auquel il était fort attaché et qu'il regretta avec une amertume que la séparation de tant d'années n'a jamais pu affaiblir. ... [...]"
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"[...] ... Tout cela, avec l'examen de son livre, dont il ne se pouvait rien promettre de favorable, lui fit prendre le parti d'écrire au Pape, de porter son affaire devant lui, et de demander permission au Roi d'aller la soutenir à Rome ; mais le Roi lui défendit le dernier. M. de Meaux, là-dessus, envoya son livre au Pape, et M. de Cambray eut la douleur de recevoir une réponse sèche du Pape, et de voir M. de Meaux triompher de la sienne. ... [...]"
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"[...] ... Amiens, auparavant l'abbé de Brou et aumonier du Roi, était très savant mais ami intime de M. de Meaux et pensant comme lui en tous genres de doctrines. C'était d'ailleurs un homme extrêmement aimable, fort rompu au monde, goûté et recherché, mais un saint évêque, tout appliqué à son étude et à son diocèse, dont il ne sortait que le moins qu'il pouvait, et qui y donnait tout aux pauvres. ... [...]"
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"[...] ... [Soissons] et M. de La Rochefoucauld étaient enfants du frère et de la soeur [ils étaient donc cousins germains], et Mme de Sillery, sa mère, qui n'avait rien eu en mariage et dont les affaires étaient ruinées, vivait depuis de longues années à Liancourt, chez M. de La Rochefoucauld*. L'union était donc grande entre eux et M. de La Rochefoucauld, le plus envieux des hommes, ne pouvait souffrir les ducs de Chevreuse et de Beauvillier, dont le crédit et les places du dernier le désolaient, et dont la chute faisait tous les désirs. ... [...]"
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"[...] ... Ces deux livres, si opposés en doctrines et en styles, et si différemment accueillis dans le monde, y causèrent un grand fracas. Le Roi s'interposa et obligea M. de Cambray à souffrir que le sien fût examiné par les archevêques de Reims et de Paris, et par les évêques de Meaux, Chartres, Toul, Soissons et Amiens, c'est-à-dire par ses adversaires ou par des prélats qui leur adhéraient ; Paris, Meaux et Chartres étaient ses parties* reconnues ; Reims s'était joint à eux ; Toul, qui a tant fait parler de lui depuis, sous le nom de cardinal de Bissy, vivait avec M. de Chartres comme avec un protecteur duquel il attendait sa fortune.

Soissons, frère de Puysieulx, était un fat, mais avec de l'esprit, du savoir, et plus d'ambition encore, qui lui avait fait changer son évêché d'Avranches avec le savant Huet, pour être plus près de Paris et de la cour, des volontés de laquelle il était esclave. ... [...]"
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"[...] ... Dans ces circonstances, M. de Meaux [Bossuet] publia son "Instruction sur les états d'oraison", en deux volumes in-octavo, la présenta au Roi, aux principales personnes de la cour et à ses amis. C'était un ouvrage en partie dogmatique, en partie historique, de tout ce qui s'était passé depuis la naissance de l'affaire jusqu'alors, entre lui, M. de Paris et M. de Chartres d'une part, M. de Cambray et Mme Guyon de l'autre. Cet historique très-curieux, et où M. de Meaux laissa voir et entrendre tout ce qu'il ne voulut pas raconter, apprit des choses infinies et fit lire le dogmatique.

Celui-ci, clair, net, concis, appuyé de passages sans nombre et partout de l'Ecriture et des Pères ou des conciles, modeste, mais serré et pressant, parut un contraste du barbare, de l'obscur, de l'ombragé, du nouveau et du ton décisif de vrai et de faux des "Maximes des Saints", et les dévora aussitôt qu'il parut. L'un, comme inintelligible, ne fut lu que des maîtres en Israël* ; l'autre, à la portée ordinaire et secouru de la pointe de l'historique, fut reçu avec avidité et dévoré de même.

Il n'y eut homme ni femme à la cour qui ne se fît un plaisir de le lire et qui ne se piquât de l'avoir lu : de sorte qu'il fit longtemps toutes les conversations de la cour et de la ville. Le Roi en remercia publiquement M. de Meaux. En même temps, M. de Paris et M. de Chartres donnèrent chacun une instruction fort théologique, en forme de mandement à leur diocèse, mais qui fut un volume, surtout celui de M. de Chartres, dont la profondeur et la solidité l'emporta sur les deux autres, au jugement des connaisseurs, et devint la pierre principale contre laquelle M. de Cambray se brisa. ... [...]"
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"[...] ... C'était le Carême ; le Père de La Rue prêchait devant le Roi : on fut donc tout à coup surpris que, le jour de l'Annonciation, ses trois points finis et au moment de donner la bénédiction et de sortir de chaire, il demanda permission au Roi de dire un mot contre des extravagants et des fanatiques qui décriaient les voies communes de la piété autorisées par un usage constant et approuvées de l'Eglise, pour leur en substituer d'erronées, nouvelles, etc ... ; et de là, prit son thème sur la dévotion à la sainte Vierge, parla avec le zèle d'un jésuite commis par sa société pour lui parer un coup dangereux, et fit des peintures d'après nature par lesquelles on ne pouvait méconnaître les principaux acteurs pour et contre.

Ce supplément dura une demi-heure, avec fort peu de ménagements pour les expressions, et se montra tout à fait hors d'oeuvre. M. de Beauvillier, assis derrière les princes, l'entendit tout du long, et il essuya les regards indiscrets de toute la cour présente. Le même jour, le fameux Bourdaloue et le Père Gaillard firent retentir les chaires qu'ils remplissaient dans Paris des mêmes plaintes et des mêmes instructions, et jusqu'au jésuite qui prêchait à la paroisse de Versailles en fit autant. ... [...]
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