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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Encore désemparée par le récent décès de sa mère, Adelaida Falcón doit faire face, seule, aux terribles événements qui secouent Caracas : de violents affrontements entre opposants et forces armées gouvernementales mettent la ville à feu et à sang. Chassée de chez elle, elle parvient à se cacher dans l'appartement déserté de sa voisine, dite la Fille de l'Espagnole. Spoliée de jusqu'à son identité, elle va devoir tenter de sauver sa vie et réussir à prendre la fuite.


Elle-même née à Caracas et installée en Espagne depuis 2006, l'auteur nous plonge dans la vertigineuse déliquescence dans laquelle le Venezuela est tombé, évoquant, en une vision cauchemardesque et apocalyptique qui semble à peine dystopique, un climat de guerre civile où règnent le chaos, la peur, la faim et le manque de tout, où chacun est quotidiennement amené aux pires compromissions pour échapper aux arrestations, à la torture et à la mort, et même pour simplement se nourrir : ainsi contraints de participer malgré eux au processus de pourrissement général, c'est jusqu'à leur âme que les habitants ont l'impression de livrer à la gangrène.


L'horreur imprègne chaque page, que ce soit au fil d'exactions toutes plus insoutenables les unes que les autres, qu'au travers des souffrances psychologiques dans lesquelles se débat Adelaida. Au-delà du saisissement, c'est rapidement un terne abattement qui s'empare du lecteur, asphyxié par un texte uniformément noir et monotone qui, tout entier préoccupé de témoignage et de dénonciation politique, en perd son souffle romanesque.


C'est avec soulagement que je suis parvenue au bout de cette lecture utile mais éprouvante, qui fait entrevoir une réalité venezuelienne pire que la plus désespérée des fictions.

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Situation ubuesque au Venezuela : deux présidents de la République, dont l'un auto-proclamé, mais reconnu par certains gouvernements étrangers, prétendent au même moment diriger un pays exsangue. 4 millions de ses habitants l'ont quitté ces 5 dernières années, fuyant les difficultés sociales et la violence endémique. Karina Sainz Borgo est elle partie vers l'Espagne, il y a déjà près de 15 ans, et son premier roman, à la fois reflet du pays aujourd'hui et dystopie, relate un chaos indescriptible dans Caracas, obligeant son héroïne à une lutte quotidienne pour ne pas sombrer, la seule possibilité étant de changer d'identité pour partir le plus loin possible. La fille de l'Espagnole est une sorte de film d'horreur et ses techniques narratives fonctionnent à l'identique. le livre est saisissant mais il est aussi presque constamment dans la même tonalité, s'attachant à la description d'exactions plus ou moins insoutenables et, dans le même temps, aux tourments psychologiques d'une survivante dans cet enfer inextricable. le climat est lourd et le livre plutôt monotone et monochrome, s'autorisant des flashbacks qui s'imbriquent assez mal dans le récit. En resserrant son intrigue sur un personnage principal, Karina Sainz Borgo se prive de densité romanesque mais ce n'est sans doute pas son objectif. Il s'agit surtout pour elle de témoigner de la dérive d'un pays, tout en prévenant que personne dans ce monde n'est à l'abri d'une descente aux enfers aussi brutale que celle du Venezuela.
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Le Venezuela, tel qu'il ou qu'il sera. Une terre ravagée par une révolution sanglante, où les rêves de pouvoir au peuple se sont transformés en règne de la mafia et des bandes armées. Adelaida Falcon vit dans ce pays avec sa mère. Vivait plutôt, car sa mère est morte d'un cancer. Elle se retrouve donc seule dans la ville de Caracas avec pour seul but de survivre à ce marasme qu'est devenu son pays et sa vie.

Ce premier roman est une histoire sombre, inspiré de la situation que connaissent les vénézuéliens. Une situation partagée par tant d'autres, celle des espoirs brisés, des civils qui se retrouvent pris au milieu des combats, qui tentent de survivre en fermant les yeux et ne regardant pas ce qui se trame autour d'eux.

Bien écrit, je suis malgré tout restée un peu hors du récit. Je ne me suis pas vraiment accrochée au destin dramatique d'Adelaida.
Pas vraiment la faute au livre ni au style de l'autrice mais plutôt un mauvais timing je pense.
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Je me suis demandé à la lecture de ce livre quelle était la distance entre la réalité et la fiction .Aux dires de l'auteure ,rencontrée dans les locaux de Gallimard, la réalité est pire !
L'action se passe au Venezuela ,dont l'actualité nous relate au quotidien la violence .Ici c'est une histoire personnelle , l'histoire d'une famille , d'une mère et d'une fille .Plonger dans leur intimité ,leurs malheurs , nous permet d'éprouver davantage d'empathie pour le peuple vénézuélien abusé par sa Révolution .Ce livre m'a semblé un peu désespéré et pessimiste sur la nature humaine .Peut-être est ce une façon de nous alerter nous Européens sur les dangers de la violence et de ses extrêmes
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Dernière et ultime lecture du Trophée Folio Elle 2021.

Dès le départ, on sent que l'aventure dans laquelle on se lance, ne sera pas toute rose. C'est la mort qui nous accueille, avec le décès de la mère de la narratrice. Aldeida Falcòn enterre (quasiment) seule sa maman, son pilier, et son monde ne cesse de s'écrouler à la suite de cet évènement. Petit à petit elle sombre et tout ce(ux) qu'elle connaît également.

L'autrice nous ouvre les portes d'un Venezuela contemporain et tourmenté où règne l'anarchie. Difficile d'identifier les bons, les mauvais et de savoir de quel côté il est nécessaire, voire vital - de se situer. Les Révolutionnaires, les Contre-Révolutionnaires, les enrôlés de force et les victimes collatérales. Chacun trouve une excuse, une raison à son comportement abject et outrageant. C'est sombre, glauque, terriblement injuste. Malheur, manipulation, répression. C'est la loi du plus fort et du plus rusé qui s'applique, et advienne que pourra. On se retrouve plongé au coeur d'un pays en perdition, qui a perdu son statut de terre d'accueil salvatrice, désormais tout s'écroule et s'effondre. Il faut se battre ou disparaître pour espérer (sur)vivre.

Au vu du résumé, je ne m'attendais pas vraiment à ce que l'histoire se déroule ainsi et j'ai été un peu déstabilisée. C'est finalement un récit assez monotone, étouffant, oppressant. Et qui s'achève alors qu'on aurait aimé en connaître la suite. Que va devenir Aldeida ? Va-t-elle réussir à s'adapter à ce nouveau monde, sans (re)nier totalement celle qu'elle est, sous couvert de sauver sa peau ? Il est difficile de trouver ne serait-ce qu'un brin de lumière dans toute cette noirceur… On patauge dans un infernal merdier gouverné par un régime de terreur.

Lorsqu'on met en parallèle ce récit fictif avec les éléments authentiques de la biographie de l'autrice, ce roman prend une ampleur nouvelle. On comprend mieux la dureté de l'écriture, la véhémence et la violence des mots choisis. Ce besoin de choquer pour faire réagir, pour décrire et faire apparaître l'impensable, l'inimaginable. Une plume acérée, qui va droit au but, sans tenter de déguiser ni de rendre beau ce qui est purement et simplement laid.

Ce n'est pas une lecture facile, et même avec du recul, je ne saurais dire si j'ai apprécié ou non. J'en ressors avec un malaise certain et j'en garde néanmoins une forte impression.

Challenge ABC 2021-2022
Challenge Multi-Défis 2021
Challenge les Globe-Trotteurs
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Un livre vraiment dur à lire, ambiance oppressante et lourde, et découlant de tellement de réalisme... Guerre civile, violence, peur...

Contexte historique, mais surtout politique, ce n'est pas forcément le genre de livre qui m'intéresse habituellement, raison pour laquelle j'ai eu beaucoup de mal à accrocher. Surtout que les choses sont décrites un peu comme un compte rendu journalistique, ça manque de vie et de style dans l'écriture.

Mais cela reste une lecture enrichissante.
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c est noir ... noir ... realité ? fiction ?? certains passages sont tres durs ! les descriptions sont tres fortes ... J ai eu du mal à aller jusqu'au bout ...j aurais bien aimé rencontrer l auteure
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