Ce que j'écris maintenant et ce que je vais écrire ensuite constituent sans doute les passages les plus faciles de ces mémoires, car ils proviennent en droite ligne de Mère. Ce sont ses mots, ses souvenirs. Ma tâche se limite à les enregistrer, ces mots qui dessinent la plus grande énigme de ma vie, qui semblent recoller aux branches du passe des feuilles tombées, leur permettant de connaître une nouvelle photosynthèse, de prendre une nuance foncée alors que le printemps atteignait son pic, pour finalement jaunir autour des tiges et se séparer des arbres une nouvelle fois.