Ce livre est aussi court (42 pages) qu'il est intéressant.
On pourrait croire que, par sa condition d'Académicienne et de femme de lettres,
Danièle Sallenave pourrait regarder les Gilets jaunes de haut, comme beaucoup de ces "gens d'en haut", mais il n'en est rien : a contrario, elle prend, avec un certain brio verbal, la défense des Gilets Jaunes, comprend et légitime leurs revendications de justices fiscale et sociale et mène une charge contre les politiques et certains médias qui ont tendance à dénigrer le mouvement, ce qui est contraire à l'attitude qui devrait être la leur.
Elle pose également la question et trouve des explications relativement justes au fait que certains sujets soient absents de leurs revendications comme la culture (qui, selon elle, ne s'intéresse pas assez aux personnes qui ont peu de moyens) ou l'éducation.
Cependant, il ne faut pas croire qu'elle légitime tout ce qui vient des Gilets jaunes. Elle remet l'église au milieu du village en disant que les violences qu'elles soient verbales ou physiques ont eu tendance à nuancer sa sympathie, qui, au début, était totale, envers les Gilets jaunes.
Donc, une position modérée et richement argumentée de la part de cette grande dame de lettres : soutien aux Gilets jaunes, qui ne légitime pas pour autant la violence qui émane par moment du mouvement.