LEXIQUE HORLOGER
On ne pénètre pas dans l’univers d’une profession, en l’occurrence celle des horlogers, sans connaitre les termes du métier. Aussi avons-nous choisi d’en présenter ici quelques-uns, sans prétendre bien sûr à l'exhaustivité et sans transformer ce qui veut être un panorama historique de la mesure du temps en un manuel technique à l’usage des apprentis horlogers. Non seulement du reste un tel projet dépasserait nos compétences, mais des spécialistes s’en sont déjà chargés : précisons à ce propos que, pour rédiger les pages qui suivent, l’auteur s’est aidé des travaux de René Béguin et de ].C. Nicolet, et surtout du Lexique horloger établi par la revue L'impartial en avril-mai 1977 et qui lui a été aimablement communiqué par le Service d’information de la Fédération horlogère suisse. Signalons enfin que nous avons délibérément choisi de n’aborder, à de rares exceptions près, que le langage relatif a l'horlogerie mécanique...
(p.149)
La mise au point d’un calendrier permettait à l’homme de s’affranchir partiellement de la répétition monotone des cycles naturels et de définir un cadre temporel lié aux nécessités d’une vie collective, propres à chaque culture et à chaque civilisation : elle ne constituait cependant qu’une étape dans la conquête du temps. Celle-ci supposait des divisions plus fines, que les Anciens ont définies par une observation attentive du mouvement diurne apparent du Soleil et, pour la nuit, en recourant à des instruments dont Ernst Junger retient avant tout le rapport privilégié qu’ils entretiennent avec la nature et qu’il englobe sous le concept, imagé mais fort pratique, d’horloges élémentaires. C’est en effet par le biais de l’eau, de la terre et du feu qu’on allait, pendant des millénaires, matérialiser l’écoulement du temps...
(p.51)
Des 100 à 150 pièces individuelles nécessaires à une montre " classique ", il n’en subsiste plus qu’une cinquantaine, souvent en plastique, et alors qu’on pouvait, début XIXe siècle, dénombrer en horlogerie 102 opérations distinctes, le montage d’une montre moderne se fait en 9 postes. S’il fallait autrefois effectuer 40 manipulations pour fabriquer une ébauche, c’est-a-dire le bâti qui supporte toutes les parties mobiles de la montre, il suffit désormais d’une seule opération pour l’obtenir par moulage...
(p.110)
L’on s’en était du reste soucié dès l’Antiquité et l’on y avait remédié en
imaginant divers dispositifs destinés à mesurer l'écoulement du temps à partir de leur mise en marche, qui constituaient donc, à proprement parler, des "garde-temps", et qui permettaient à l'homme de s’affranchir, sinon des vicissitudes atmosphériques, du moins de l’emprise des astres et des saisons.
(p.58)
Les problèmes de restauration sont d’autant plus vastes et délicats que
l’horlogerie constitue l’une des branches les plus variées et les plus riches des arts décoratifs et que les horlogers se sont toujours efforcés de marier habilement les progrès scientifiques et techniques aux tendances esthétiques, architecturales et décoratives de chaque époque.
(p.127)