C'est important les noms. Les choses sont ce que nous nommons.
Nommer permet de comprendre.
Il restait trois doigts de scotch
dans la bouteille qu’elle posa devant moi sur la table basse. Ignorant le verre,
je portai la bouteille à mes lèvres. Ça paraissait plus simple, minimum de
mouvement, minimum de douleur. Je me souvins de O’Carolan qui avait demandé du
whisky écossais sur son lit de mort en disant que ça serait vraiment dommage
pour deux amis si chers de se quitter sans un dernier baiser d’adieu. Je repris
une gorgée.
- Lew Griffin, j'ai entendu parler de toi. On dit que tu étais un vrai dur.
- J'étais tout un tas de chose.
Réplique mot pour mot de "Cry macho" de Clint Eatswood.
- Tu sais ce que je vais faire ? Je vais me traîner jusqu'à la salle de bain, là-bas, au bout du couloir, et me débarbouiller avec de l'eau chaude et du savon. Te bile pas si tu entends des cris, et si je ne suis pas ressorti dans dix minutes, à toi de décider si tu dois appeler l'ambulance ou les pompes funèbres. Pour le moment, je serais bien en peine de te dire si ça sera l'un ou l'autre.
Quand vous payez un verre à Doo-Wop , vous achetez le bout de conversation qui va avec. ( p 240 )
Dostoïevski a dit que nous sommes tous coupables de tout. Et si je n'ai jamais pu accepter les notions chrétiennes de péché et d'expiation, je crois qu'il y a du vrai dans l'idée de karma. Les choses qu'on s'empile dessus, les choses qui nous écrasent. Ou du moins qui nous empêchent d'avancer. ( p 43 )
Bessie Smith était morte pas loin d'ici, du côté de Clarksdale, quand l'hôpital blanc avait refusé de la soigner après un accident de voiture et qu'elle s'était vidée de son sang avant d'atteindre l'hôpital réservé aux gens de couleur. ( p 23 )
Nous nous trahissons nous-mêmes pour pouvoir persister sur notre chemin; mais nous avons aussi le pouvoir de choisir la forme de notre trahison.
- C'est surtout ça la vie, tous les détails entre les deux.