Je me réveille dans le noir et reste étendu là. L'arrière – goût n'est pas amer. Je sais comme dans les rêves, que je mourrai, comme toute chose vivante, donc beaucoup plus nobles et plus importantes, les arbres, les lacs, les grands poissons qui ont vécu cent ans.
Il y a cette histoire que j’ai entendue plus tard, celle de l’instructeur qui avait son tour favori pour les élèves pilotes qui avaient des difficultés pour atterrir. (…) C’est alors qu’il retirait la goupille qui retenait le manche arrière en place et, comme l’aspirant se démettait le cou pour voir ce qui se passait, l’agitait en l’air et le balançait par-dessus bord, faisant signe du doigt à l’élève, Toi, à toi de jouer, pointant le doigt vers le bas. Cela marchait toujours. Un jour, pour un lambin de plus, il secoua le manche furieusement, le brandit d’un geste dramatique, et le balança par-dessus bord. L’élève acquiesça sans rien dire, se pencha, détacha son manche, et, tout en ignorant les hauts cris de l’instructeur, le jeta lui aussi. Il regarda l’instructeur apeuré sauter de l’avion en parachute pour ensuite, gloire assurée, ramasser le manche de rechange qu’il avait secrètement amené à bord, regagner le terrain, et atterrir.
En même temps il y a l'exultation de savoir que l'histoire commence avec son enfance,que tout autour de soi,immeubles,parcs,propriétés,musées,n'est qu'une sorte de décor,l'arrière -plan pour quelque chose de beaucoup plus important :sa propre existence.
Un auteur ne peut pas vraiment évaluer ce qu'il a écrit. Ce n'est pas comme une bâtisse ou une sculpture ; cela ne peut pas se voir en entier. Ce n'est qu'une sorte de fumée saisie et imprimée sur la page.
Fait rarissime, j'ai abandonné ma lecture en cours! L'univers est trop masculin pour moi: les classes d'armée, la guerre....pfff......... Toutefois, cela n’ôte rien à la qualité d'écriture, suis juste pas disposée!