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Critique de Medulla


Après la lecture de Quand tu écouteras cette chanson de Lola Lafon, je poursuis ma découverte de la collection « Une nuit au musée ».
Lydie Salvayre a choisi le Musée Picasso à Paris où se déroule une exposition d'Alberto Giacometti, sculpteur suisse connu mondialement pour ses silhouettes longilignes. C'est la première fois que je lis la plume de cette auteure pourtant très connue et je découvre ici un récit de colère, de hargne, de fureur à l'encontre des musées, lieu emblématique à ses yeux de l'élite culturelle, symptomatique d'une exclusion d'un rejet de classe. Il est amusant de constater qu'une telle femme de lettres, ayant remporté un Goncourt, psychiatre de formation, soit en quelque sorte intimidée par un musée et qu'elle l'associe ainsi à l'exclusion. Cette colère est également un prétexte pour revenir sur sa propre histoire familiale, celle d'un exil familial fuyant le Franquisme, d'un engagement politique et d'une violence paternelle très présente. Face à L'homme qui marche de Giacometti saisissant le mouvement d'une silhouette quasi dissolue dans le bronze, Lydie Salvayre remue souvenirs et amertume face à ce sentiment d'imposture contre lequel elle semble longtemps avoir lutté éprouvant les longues heures de la nuit qu'elle affronte aux côtés d'un autre exilé espagnol, Pablo Picasso, monstre sacré du modernisme et monstre dévorant dans sa vie intime.
Un très beau témoignage amenant réflexion sur ce qui fait oeuvre, référence et culture commune dans une société métissée.
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