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"On l'appelait la Malnata et personne ne l'aimait. Prononcer son nom portait malheur. C'était une sorcière, une de celles qui vous collent sur le dos le souffle de la mort. Elle avait le démon dans la peau et il ne fallait pas lui parler." 

Un jour, Francesca croise le regard de celle qu'on surnomme la "Malnata". Elle croise ses yeux aussi noirs que les galets du Lambro, le fleuve au bord duquel la jeune fille passe sont temps dans des activités peu ordinaires comme la colllecte de queues des lézards! Elle croise ce regard et débute alors une fascination qui va mener Francesca à ouvrir les yeux sur l'hypocrisie du monde des adultes - et des fascistes.

La Malnata, c'est une histoire d'amitié entre deux adolescentes issues de milieux différents dans l'Italie fasciste et pleine de superstitions. À la lecture de ce roman, je n'ai pu m'empêcher de penser à l'Amie prodigieuse. 
Beatrice Salvioni réussit à créer des scènes qui frappent l'esprit des lecteurs (la scène d'ouverture, le vol des cerises, les queues de lézard...), des scènes très cinématographiques par ailleurs, mais il m'aura manqué un peu de profondeur. Un récit plaisant et bien construit mais pas de ceux qu'on n'oublie pas. 
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Qu'est-ce que j'aime ces livres où, en tant que femme, on arrive à lire entre les lignes.
L'histoire de Francesca et Maddalena, dite la « Malnata » m'a fait penser à l'épopée de Lila et Lenù d'Elena Ferrante. Ce n'est pas une mauvaise copie, mais la transfiguration de ce schéma d'amitié avec plus d'intensité et de violence brute, du moins pour l'enfance.
Francesca est une jeune fille modèle qui se dévoile et se découvre auprès de la Malnata. Cette dernière est littéralement une écorchée de la vie, une abandonnée de la société (son petit village surtout) qui survit selon ses propres règles. J'ai été touchée par sa famille, vraie et attendrissante dans leur simplicité et leurs coutumes. J'ai adoré Francesca et son courage bien qu'elle ne semble pas s'en rendre compte elle-même. Nous sommes dans une Italie qui tombe aux mains des fascistes, une véritable fresque historique est déroulée sous nos yeux. J'ai énormément aimé ce livre et je ne peux qu'en donner une critique un peu brouillon, mais lisez-le. On assiste à la désillusion des enfants, au dur passage de l'adolescence en tant que femme, à ces difficiles événements qui font rapidement des jeunes filles de jeunes adultes.
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Grâce à l'écriture évocatrice de Beatrice Salvioni, on se plonge sans effort avec La Malnata dans l'époque mussolinienne de l'Italie, assez précisément vers 1935-36 puisque il y est fait référence à la campagne d'Abyssine. Mais cette guerre coloniale n'est qu'une toile de fond sur laquelle s'inscrit la vie des habitants de Monza sur le Lambro, une rivière dont le rôle est important. le roman nous conte l'histoire de la rencontre et du développement de l'amitié entre deux jeunes filles au seuil de la puberté, de leur rapprochement pour faire face aux difficultés de la vie. Elles sont issues de deux milieux sociaux si différents que cette rencontre a quelque chose d'improbable et c'est là que le bât blesse selon moi: malgré la puissance d'évocation de la narratrice, plusieurs scènes m'ont paru forcées et avec un côté un peu caricatural. La famille défavorisée de la bien nommée Malnata chaleureuse et sincère fait écho à celle de Francesca, bourgeoise et guindée, toute en apparence de respectabilité me semble diviser le monde de façon un peu trop manichéenne. Au passage, cette lecture n'a pas été sans me rappeler L'amie prodigieuse (l'Italie, le thème de l'amitié, l'écriture aussi …) qui, pour moi, n'a pas été la révélation d'un chef-d'oeuvre…
Toutes ces restrictions ne m'empêchent cependant pas d'apprécier la puissance de l'écriture et la construction bien ficelée qui m'ont conduite à tourner les pages sans effort et m'amènent finalement à accorder la très bonne note de quatre étoiles avec l'indulgence qu'on peut avoir pour une nouvelle venue sur la scène littéraire.
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l'Italie fasciste et l'amitié émancipatrice et rebelle de deux adolescentes vers les années 1935. J'ai aimé ce chemin de l'une vers l'autre, la façon dont peu à peu on arrive à ce lien bienveillant a travers les balbutiements de cette relation. On découvre la violence et la légèreté inconséquente de certains adultes et une certaine dureté pour d'autres. Caractère ambivalent de certains personnages. Construction courageuse d'un pacte de confiance face à la bêtise méchante d'une société qui pactise avec les règles totalitaristes et moutonnieres du fascisme
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Maddalena, en plus d'être malnata, « mal née » porte le nom de la pécheresse de l'évangile, pas loin d'être la sorcière, celle qu'on évite, celle dont on ne prononce pas le nom sauf si elle vous y autorise ! Et elle autorise Francesca à le prononcer son nom, au terme de plusieurs épreuves qu'elle lui fait subir, au lycée, dans la ville de Monza également ou les pieds dans le Lambro où elle patauge souvent en compagnie de deux jeunes garçons qu'elle mène par le bout du nez car elle n'a peur de rien, la Malnata, de personne non plus ! Même pas des fascistes qui naissent et se multiplient dans toute l'Italie de ces années 30.

L'amitié entre deux jeunes filles si diamétralement opposées qu'on se demande ce qui pourrait bien les relier si ce n'est la situation politique de l'époque mais surtout un besoin de rébellion, inné ou presque chez la première et acquis pour la seconde, des ondes de révolte qui se propagent dangereusement dans la famille de l'une et de l'autre, vite rattrapées par la société qui va les coincer, la guerre en Abyssinie qui tue des jeunes hommes et en épargne d'autres pour un empire bien fragile.

Des vols, des rapines, des cavalcades et des échappées .. belles jusqu'à la dernière, des efforts, des punitions, mais peur .. jamais pour la malnata, plus jamais pour Francesca !

Une belle étude de l'Italie fasciste, de ces jeunes filles en évolution, un style percutant et une autrice à suivre !
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Un roman plaisant à lire, pas vraiment un coup de coeur toutefois.
La Malnata est un roman d'apprentissage , il
déroule la vie de deux petites filles jusqu'à leur adolescence . C'est aussi un récit sur le féminisme: Francesca et Maddalena affichent leur émancipation, elles vivent en
iItalie du nord sous Mussolini, dans une société machiste et patriarcale.
La Malnata ( mal née) est une enfant sale, livrée à elle-même, effrontée. C'est une fillette que l'on fuit car on lui prête des pouvoirs maléfiques, ce qui est tout à fait irrationnel. Elle a le pouvoir de la parole.
Francesca vit dans la bourgeoisie, son père fabricant de chapeaux obtient grâce à l'appui de l'amant de sa femme , le marché des bérets pour la guerre.Elle est attirée par Maddalena malgré l'hostilité de sa mère et c'est Maddalena qui la conduit peu à peu vers la liberté, un cheminement parsemé d'embûches…
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Quel impressionnant premier roman de Beatrice Salvioni.
Une histoire d'amitié entre deux petites filles qui vivent à Monza pendant les années fascistes.

C'est avec une écriture incroyable que j'ai été emporté à travers les lieux, le contexte politique, le mode de vie de cette époque. Ce roman est d'une réalité désarmante !

La malnata c'est aussi les personnages : forts, inoubliables comme on en croise peu dans les romans. Outre nos deux héroïnes qui sont justes incroyables, j'ai beaucoup apprécié le personnage de Noah. D'une sensibilité et d'une empathie qui contraste avec le régime imposé dans l'époque & la figure masculine qui l'entoure. Il parvient à s'en libérer.

La malnata c'est un roman d'apprentissage, d'émancipation féminine portée par deux héroïnes au contraste saisissant. L'une rebelle & désabusée. L'autre faible et apeuré. C'est ensemble qu'elles vont faire à une violence dévastatrice. C'est l'une en face de l'autre qu'elles vont pouvoir se dresser face à la brutalité du monde qui les entoure.

Vous l'aurez compris, j'ai été charmé par ce roman. Une voix italienne à ne pas louper.
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En Italie à Monza, 1935, deux fillettes d'une dizaine d'années, que tout oppose de par leur niveau social et leur éducation, vont peu à peu découvrir qu'elles pourraient être amies.

Francesca vit dans une famille aisée et regarde chaque jour, Maddalena La MALNATA, la mal née, s'amuser sur les rives du Lambro avec Filippo et Matteo.
Elle est fascinée par cette jeune fille sauvage et rêve de les rejoindre pour faire partie des Malnatis.

Mais C'est interdit, elle porte malheur à tous ceux qui l'approche, elle est capable de vous lancer un sort et dans cette Italie ancrée dans les superstitions, les malédictions et la peur, elle est rejetée par tous les habitants car ne dit on pas qu'elle est responsable de la mort de son petit frère?

Pourtant l'attirance sera plus forte que tout et Francesca bravera tous ces interdits pour l'approcher et devenir son amie.

Sur fond d'Italie fasciste entre deux mondes qui s'affrontent entre politique, religions, pouvoirs des hommes réfractaires à l'émancipation de la femme, elles vont se montrer plus fortes que tout et démontrer qu'une amitié vraie, celle qui combat les rivalités, les jalousies, est capable de puiser un courage et une force immense pour se soutenir face aux injustices de la société humaine.

Une belle découverte pour moi qui n'aura pourtant pas abouti à un coup de coeur même si la fin est sublime.
Peut être ma crainte de retrouver quelques traces de la fameuse "amie prodigieuse" pour laquelle J'ose à peine l'avouer je n'avais pas accroché.
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Faire semblant, elle a du mal, la Malnata, et dans l'Italie de Mussolini, c'est dangereux d'être trop cash, surtout quand on n'a pas vraiment des sentiments d'amour pour le Duce. Et être une femme libérée n'est pas vraiment dans l'air du temps.
Malgré l'interdiction de fréquenter Maddalena, à moins que ce ne soit à cause d'elle, Francesca est fascinée, comme aimantée par la jeune fille pauvre que sa mère traite de sorcière, et va se jeter corps et âme dans une amitié magnifique qui fait valdinguer les principes maternels si hypocrites, bien-pensants et conservateurs dans lesquels elle étouffait.
« C'était elle qui me faisait croire que pour moi aussi il pouvait y avoir un salut, elle qui illuminait toute chose »

Belles et rebelles, les héroïnes de la jeune auteure Béatrice Salvioni sont bien attachantes et ce roman d'apprentissage offre un bon moment de lecture.
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Béatrice Salvioni – La Manalta.
Francesca vit avec ses parents et deux bonnes dans une grande maison bourgeoise, tout est nickel, pas un grain de poussière, de beaux meubles, de la belle vaisselle, et des verres en cristal. Sa mère ne s'intéresse qu'à ses toilettes et son père à son entreprise
Toute la famille va à la messe et ne parle qu'aux gens "bien"!
Mais elle s'ennuie et regarde avec envie La Malnata (la mal née) qui joue avec ses frères dans le Lambro (fleuve de la plaine du Po), sale, négligée, une robe tâchée de boue. Elle pèche des poissons qu'elle donne aux chats pour leur attraper des lézards, elle vole des cerises au marché et fait la course avec la police. Dans le village La Manalta porte malheur Elle invite Francesca à cracher des noyaux de cerise dans le fleuve.et deviennent amies.
La petite bande trouve un corps dans le fleuve– ce ne sont plus des gamineries il y a mort d'homme. Ils transportent le corps sur la berge et le recouvrent de pierres et de branches pour le dissimuler.
Jusqu'au jour où La Manalta n'est plus au rendez-vous, Francesca va chez elle et découvre une famille d'ouvriers courageux qui vivent pauvrement, mais plutôt heureux
C'est le début d'un long temps d'émancipation dans l'Italie fasciste et d'une belle amitié.
Béatrice Salvioni 26 ans, a un master en philologie moderne, La philologie c'est l'étude d'une langue à partir de l'analyse critique d'un texte. C'est sa formation qui donne à son style la netteté, la précision proche de la poésie pour raconter L Histoire et la petite histoire de tous les jours.
Ce livre est son premier roman édité dès le début dans 28 pays, un succès mondial..
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