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Critique de Simoneenroute


Merci Babelio de cette proposition de lecture, merci les éditions Eyrolles, la couverture en fait déjà un très beau livre objet et le petit mot accompagnant est une douce attention qui humanise en amont le contenu.
Parce que ce contenu là, est pour un public averti.
Nour, 16 ans, personnage principale que le roman nous fait rencontrer dans un désert, seule survivante d'un groupe de 22 migrants, arrachée à sa jumelle qu'elle gardait collée à elle, décédée depuis 3 jours, est juste effroyable d'horreur. Tout n'est qu'escalade d'atrocité, du désert elle se prostitue à Tripoli, puis traverse la frontière dès qu'elle peut, se retrouve en camp de réfugiés, à Choucha où sa demande d'asile a finalement été déboutée, elle se trouve alors embrigadée dans le clan des passeurs mafieux, malgré elle, droguée, elle participe aux pires atrocités et s'acoquine à la pire espèce de ce cartel. Elle s'en réchappe, elle atterrie dans une prison Lybienne, elle connait la traite des femmes, l'esclavagisme sexuel et c'est toujours toujours toujours pas fini d'embuches et de violence... L'auteur ne cesse d'utiliser forts détails et mots cruels.
Sur les dernières pages, il reprend la genèse de son personnage qui à 12 ans se fait exorciser affreusement par l'église de son village, car Nour né garçon se sent fille. Avant même d'avoir 15 ans elle a connu l'asssassinat de son amoureux par immolation sous ses yeux, se fait violer sauvagement par les gendarmes quand elle a voulu porter plainte, et entame un protocole hormonal pour sa transition. Ses parent sont immondes, seule sa jumelle est donc de soutien, et elle décide d'emmener Nour loin de ce pays, rejoindre l'Europe pour être qui elle est. En attendant Seul le mensonge est vrai, pour cette survivante et son itinéraire de l'horreur.
Je ne sais pas quoi penser de ce contenu. Tout est de la réalité glaçante et révoltante que ce sujet très très sensible soulève. Mais il semble que j'ai été gênée tout du long par cette voix écrasante de noirceur, saleté dégueulasse. le tableau dressé exploite vraiment tous tous les évènements sordides que l'exil peut amener à connaitre. C'est impitoyable.
Je me souviens d'avoir été marqué d'autres empreintes très poignantes avec le Passeur de Stephanie Coste, Les Echoués de Pascal Manoukian, Entre deux mondes d'Olivier Norek, L'Odyssée d'Hakim de Fabien Toulmé. Leurs messages indélébiles sont restés gravés en moi.
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