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EAN : 9782490385423
138 pages
Isabelle Sauvag (02/10/2023)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :
Dans un premier temps, Les cavités pourrait se lire et se définir comme un conte cruel, avec sa kyrielle de personnages inquiétants : l’Affreux, le Père, la Mère, la Sœur, puis les Sœurs, les Méchants, l’Absent… et ses noms de lieux mystérieux – sans doute pas étrangers à la formation d’architecte de l’autrice – : le Temple, la grotte, la coursive, les « cavités en arrêté de péril », les portes et leurs clés tour à tour rouillées, « perdues et jamais retrouvées », l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Pour que le goût de la liberté me vienne, comme une saveur oubliée

« Mon crâne
est une vaste caverne
dans laquelle s'empilent
les cavités Pour faire de la place les nouvelles cavités
écrasent les anciennes. »

Parcours dans le temps, avant, maintenant, plus tard, Laura Samama nous offre un cheminement poétique et un conte cruel. Qui sont donc ces personnages, l'Affreux, le Père, les Soeurs, l'Absent et les autres ? Quels espaces sont donc évoqués par ces noms : cavités, grotte ? Que signifient ces portes ?

Une enfance, celle qui se détourne, la solitude et les cris d'effroi, « seul le cri de ceux qui abusent filtre », les mots crus et pourtant l'inceste non nommé, « le désir aux grandes dents aux grandes mains / déboite les os des petits enfants », la passivité des adultes, la vie présente, les pleurs dans le silence de la nuit, « le silence retombe dans les cavités », le mystère et l'impossibilité, les critères obscurs, les animaux des abimes…

Il y a quelque chose de fascinant dans la construction de l'autrice, les phrases comme poèmes et l'abime des cavités, « Les cavités ont avalé mes reves d'enfant / les ont régurgités en d'amères pelotes », les silences construits socialement et l'enfance traumatisée, le renoncement « sans même avoir commencé », la présence permanente du corps, tomber et se relever sans cesse, le cheminement et cette enfance laissé derrière soi, les regards permanents des hommes sur le corps des femmes.

Mais aussi le désir et l'amour, « Les cavités sont sombres mais peuvent être tendres », le corps animé, « le ventre blanc du désir », la jouissance, « La cavité n'est plus un puits,mais un lac, un champ de coquelicots, une prairie de printemps où coulent des jonquilles, où percent des clochettes », ce que des femmes veulent et ce qu'elles n'acceptent plus, la lumière jaillissant de dessous les portes, et cette réparation qui n'est jamais venue.

« On ne pouvait pas écrire A vendre mais j'ai tracé les lettres du mot Armistice sur le panneau et elle m'a aidé à le suspendre à l'entrée ».
Lien : https://entreleslignesentrel..
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Des refuges où résonnent les cris, colères et peurs, désirs et failles --- Temple dont l'enfermement est aussi espoir de sortie. Délicat, ardent, recueil de poèmes où s'entend la communication des souffrances féminines, où, sous l'allure d'un conte ses sororités s'interrogent les similaires souffrances par ce récit, leurs coïncidences et retours. Au creux de l'émotion, toujours à l'écoute de ce qui ne saurait la concerner qu'elle, Laure Samama écoute désir et absence, amour et haine, tous ces liens qui construisent, et cachent, une femme. Les cavités ou l'exploration, patiente, sonore et rythmique, des creux que nous sommes, les aspérités et autres traversées de nos inconsolables tristesses, des discours plaqués par lesquels, paraît-il, on essaie de nous en guérir.
Lien : https://viduite.wordpress.co..
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Mon crâne
est une vaste caverne
dans laquelle s’empilent
les cavités Pour faire de la place les nouvelles cavités
écrasent les anciennes.
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La cavité n’est plus un puits,mais un lac, un champ de coquelicots, une prairie de printemps où coulent des jonquilles, où percent des clochettes
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On ne pouvait pas écrire A vendre mais j’ai tracé les lettres du mot Armistice sur le panneau et elle m’a aidé à le suspendre à l’entrée
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Les cavités ont avalé mes reves d’enfant / les ont régurgités en d’amères pelotes
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Le désir aux grandes dents aux grandes mains / déboite les os des petits enfants
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