En tant que Tony Sandoval-addict qui se respecte, je me devais de me précipiter sur le deuxième tome de la bande-dessinée «
Les Échos Invisibles » dès le jour de sa sortie ! J'ai, pour cette occasion spéciale, ressorti de ma bibliothèque le premier tome, lu il y a plusieurs années de cela. Cette fois,
Tony Sandoval est uniquement au scénario et on doit la magie graphique de ces albums au talentueux
Grazia La Padula. Les oeuvres de
Tony Sandoval se savourent et se resavourent à volonté, et c'est avec émotion que j'ai retrouvé Baltus, personnage central de cette histoire en deux volumes... !
Baltus est jeune, passionné de photographie, fou amoureux de sa femme et il a la vie devant lui. Mais le décès soudain et prématuré de la femme qu'il aime le fait chavirer dans un monde de ténèbres, de solitude et d'extrêmes dont il ne parvient à pas à se défaire. Plongeant toujours plus en avant dans son gouffre, incapable de vivre, il décide de se retirer du monde des vivants et se réfugie sur une île Sicilienne, au coeur du silence et de la nature. Enfermé sur lui-même et immensément seul, il finit par trouver la paix et le repos. Pendant vingt ans. Jusqu'à l'arrivée d'Angie, jeune et jolie journaliste New-Yorkaise, qui va mettre fin à son équilibre, l'arracher de sa solitude et de son exil...
Ce récit ne fait pas d'écart vis à vis de la ligne de conduite Sandovalienne, et nous retrouvons une grande partie des obsessions qui lui sont propres : les amours contrariés, la souffrance, la douleur, la perte, les démons intérieurs qui rongent l'âme au point de provoquer des accès de folie... Sandoval intègre à son récit des touches fantastiques et un fond de violence - non excessif, heureusement - qui illustrent à merveille son propos et assombrissent habilement l'oeuvre.
Le graphisme de la Padula est moins « dark » que celui de Sandoval, mais est tout de même suffisamment sombre et torturé pour respecter la tristesse et la douleur qui émanent du scénario de Sandoval. Les couleurs blafardes et sombres sont d'une grande tristesse et rendent compte d'un univers déserté par la joie et la vie. Des traits anguleux et agressifs nous livrent des personnages aux visages marqués et marquants, dont on devine les angoisses et les troubles.
Un récit court, mais d'une grande intensité. Encore une belle prouesse artistique !
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