AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,21

sur 21 notes
5
1 avis
4
5 avis
3
5 avis
2
1 avis
1
0 avis
Un voyage dans le temps, à travers la Roumanie, la Finlande et la Californie.
Flavia et Loup Popescu, couple roumain, deux fils, dont l'aîné immigré en Finlande et le cadet en Amérique. À l'occasion des obsèques de Loup dans son village de Roumanie, où la famille se retrouve, Alba, la fille de l’aîné,nous conte leur histoire. Remontant dans le temps, de la dictature de Ceaucescu, où Loup faisait parti de la police secrète, à celle d'après la chute du communisme, elle jongle entre passé et présent, pour évoquer d'une délicatesse infinie, l'amour, le désamour, la nostalgie, la déception, la pauvreté engoncés dans les affres du communisme ou les mirages trompeurs du capitalisme et de l'après communisme. Un récit entre réel et fantastique, où « la légende de la baleine » est la métaphore d'un monde magique mais auquel personne n'y croit. Mais pas grave, puisque « la vérité brille encore plus fort », car sans magie elle serait bien terne......😊
Un beau livre pleine de poésie hors des sentiers battus.

«  ...que serions-nous, les prosateurs, sans les poètes ? »

« Les faits disparaissent, les dates historiques et les noms s'effacent, mais les légendes, Ditza, les légendes demeurent. ».
« Aux temps où les peupliers donnaient des poires et les noyers portaient des violettes, où les ours se battaient les flancs à coups de queue comme les vaches, où les loups et les agneaux se faisaient des caresses, où les mouches écrivaient sur les murs avec une beauté surpassant l'imagination, un berger était entré avec ses cent moutons dans la forêt et n'était jamais revenu. »

Je remercie les éditions Robert Laffont et NetGalleyFrance pour l’envoie de ce beau livre.

#Toutcommenceparlabaleine #NetGalleyFrance
Commenter  J’apprécie          823
De mère finlandaise et de père roumain, Alba vit à Helsinki. Son amant, Albert, l'a quittée pour repartir en Roumanie. Son grand-père Loup vient de mourir au Village rouge, l'occasion pour la famille de se retrouver là-bas, de l'autre côté du mur qui sépare l'Europe occidentale et la soviétique, l'abondance et la misère, mais aussi le présent de la nostalgie d'un passé aux accents poétiques…La rencontre de son père et son oncle avec une baleine, lorsqu'ils étaient enfants, la vie dure sous la dictature de Ceausescu, le départ des frères, aux États-Unis et en Finlande. La blondeur de sa mère parmi les Roumains, la maison des grands-parents fissurée par l'humidité, ses souvenirs d'enfance avec sa cousine Petite-Fleur, ses allées et venues entre les deux pays…et les deux époques.

Le texte est lent, parfois trop, on finit par se perdre souvent, le corps du grand-père qui fut milicien se décompose comme les souvenirs, les femmes s'échangent des recettes, les oeufs rouges, si ça vous tente…à la couleur du pays. le récit a un charme un peu désuet, qui évoque plus l'atmosphère reconstituée d'une époque révolue qu'un véritable vécu, ce qui peut expliquer le manque de consistance des personnages auxquels on a du mal à s'attacher. Si le dépaysement est garanti, l'aspect décousu de l'histoire mêlant anecdotes, contes, faits historiques et son style détaché ne m'ont pas complètement convaincue, mais bon c'est un premier roman donc affaire à suivre…
Commenter  J’apprécie          322
La baleine est finalement peu présente; elle est liée à Loup qui a dépensé son argent pour que ses deux fils la voient, par un froid terrible. L'animal a été éviscéré et rempli de machines à froid pour le conserver et faire le tour du monde sous chapiteau , même dans les pays de l'est: ici la Roumanie.
C'est Alba, petite fille de Loup, fille du roumain Mihai et d'une belle finlandaise aux cheveux blonds, presque blancs et aux yeux bleus qui va raconter la vie au Village Rouge de 1952 à 1989; elle vit à Helsinki mais garde la nostalgie de son enfance dans le village de ses grands parents Loup et Flavia. Pavel, frère de Flavia lui a appris à lire, lui le Diseur de poèmes.
Loup est mort et la famille se réunit pour les funérailles: ceux de Finlande et ceux des Etats Unis (Costel, le second fils a émigré après avoir gagné au loto, il a une femme et une fille et a recréé là-bas une copie du Village rouge). On découvre que Loup n'était pas sans défaut: il courait les filles mais surtout en 56, il est devenu milicien (raison pour laquelle les villageois ne viennent pas le saluer une dernière fois).
La famille découvre que Flavia n'entretient pas sa maison: sale et au bord de la ruine...seules les apparences sont sauvées, notamment le jardin.
Alba mêle sa vie privée au récit: après douze ans de vie commune avec Albert, elle est abandonnée car son amant décide de quitter la Finlande où il était venu étudier, pour rentrer en Roumanie.
Beaucoup de personnages, beaucoup d'anecdotes et une construction compliquée alternant présent et passé. Exil, jalousies entre les deux frères, culpabilité sur fond historique: la dictature de Ceaucescu .
Intéressant, sans plus.
Commenter  J’apprécie          120
Les thèmes abordés dans ce roman sont intéressants : la double culture, le tiraillement incessant entre deux pays quand une personne immigre, cette dernière ayant l'impression de ne pas tout à fait faire partie de son nouveau pays et de ne plus appartenir à celui d'origine etc.

Une très grande partie de l'histoire (que ce soit passée ou présente) se situe dans le village rouge , endroit un peu oublié de tous en Roumanie où les taxis ne veulent même pas aller. Ce village est pauvre et a beaucoup souffert. Tout s'y sait, ce qui peut laisser place à de profondes rancunes. J'ai été marqué par le désir des grands-parents d'Alba d'étaler aux yeux de tous les produits qu'ils ont reçu de leurs fils à l'étranger, même s'ils avaient aussi tendance à en offrir beaucoup aux autres villageois.

Comme dit précédemment, l'auteure nous y montre le tiraillement ressenti par le père et l'oncle d'Alba : tout les ramène toujours à ce village, notamment pour l'oncle qui, bien que vivant une vie aisée en Californie, ne peut s'empêcher de boire des boissons et de manger des plats roumains. L'opulence ne fait donc pas tout, puisqu'il semble regretter sa vie au village.

J'ai aimé en apprendre plus sur l'histoire de la Roumanie, notamment lors de la période communiste grâce aux bribes de narration nous emmenant dans le passé. Ces passages étaient d'ailleurs un peu trop courts à mon goût, et j'aurais aimé en découvrir plus. L'auteure a en effet laissé apercevoir des évènements que j'aurais aimé voir plus en détails.

L'histoire était dans l'ensemble intéressante mais il m'a manqué un petit quelque chose. Je dois avouer avoir été parfois un peu perdue dans ma lecture, mais peut-être est-ce ma faute et aurais-je dû lire le roman d'une traite.
Commenter  J’apprécie          110
Alba est l'enfant d'une double culture. Grandissant en Finlande, elle vient tous les étés retrouver ses grands-parents et le reste de la famille paternelle dans le petit village roumain dont il est originaire. Si, enfant, tout parait parfait, enchanteur, la mort de son grand-père et son enterrement, une fois Alba adulte, seront l'occasion d'un retour sur le passé, aussi bien proprement familial que national, car la Roumanie est loin d'avoir un passé bien agréable à se rappeler. C'est intéressant de lire un roman parlant de déracinement et de double culture qui soit le fruit de deux cultures que je connais aussi peu que la Roumanie et la Finlande, cela avait quelque chose de très dépaysant. Ensuite, j'étais parfois un peu déboussolée, avant de craquer et d'aller lire toute la page Roumanie sur Wikipedia, mais c'est de ma faute, pas celle de l'auteur! Car oui, cela parle beaucoup plus de Roumanie que de Finlande, celle-ci se réduisant au pays d'opulence que Flavia admire pour les possibilités offertes à son fils, et pour ce qu'elle en ramène, qu'elle pourra troquer une fois rentrée au village.
L'opposition du père d'Alba et de son oncle, tous deux émigrés, offre bien un panel des possibilités offertes aux exilés pour composer avec ce qu'ils perdent, et ce qu'ils trouvent, et si ce n'est pas un roman bouleversant, cela se lit avec plaisir, et donne un petit coup de projecteurs sur un pays finalement mal connu.
Commenter  J’apprécie          80
Le décès de Loup est l'occasion pour ses fils et leurs familles de revenir de leurs pays d'adoption, la Finlande et les États-Unis pour ses obsèques en Roumanie.
On va découvrir au fil des pages l'histoire de la famille, racontée par la petite-fille adulte, dans un va et vient continu entre passé et présent, entre la vie d'expatrié, la vie sous la dictature et les secrets de famille.
Il est question bien sur de l'exil et des stratégies mises en place pour lutter contre le déracinement : récréer à l'identique mais de façon surfaite la vie d'avant en Roumanie ou s'efforcer de tout oublier et se fondre dans le moule de la nouvelle vie.
J'ai aimé découvrir cette période de l'histoire, les temps durs en Roumanie, la destinée d'une famille.
Commenter  J’apprécie          30
Ne vous fiez pas à la couverture ni au titre : ce roman parle de l'exil et du déracinement, et c'est beaucoup moins drôle que ça y paraît.
En effet, dans le cas des deux fils de Loup nés en Roumanie, « l'un en Finlande et l'autre en Amérique, l'un sur les ailes de la philosophie, l'autre sur celles de la Green Card », refaire sa vie est un parcours douloureux parfois, même si l'on fait semblant que cette nouvelle vie est meilleure et qu'on a eu raison de quitter son pays d'origine. Lorsque leur père meurt, les deux frères et leur famille se retrouvent pour les funérailles.
C'est Alba, la petite-fille de Loup, qui vit en Finlande, qui retrace l'histoire familiale entre le présent et le passé sous Ceausescu. Bercée par les légendes de son père et ce monde qui se met à disparaître avec les départs à l'étranger, elle raconte les difficultés de « revenir dans son pays d'origine pour se sentir revivre », mais aussi la nostalgie. Car au-delà d'apprendre la langue et la culture d'un nouveau pays, être entre deux pays, faire l'« expérience d'être étranger », et essayer de comprendre d'autres codes sociaux.
Grâce à l'auteure de 31 ans, d'origine roumaine et née en Finlande, on découvre les parcours peu connus de ces exilés. Il faut prendre du recul après cette lecture afin de s'imprégner totalement de ce récit qui aborde également les thèmes de la transmission filiale et la question de l'identité.
A noter que « Tout commence par la baleine », son premier roman, a été finaliste du prix Finlandia.
#Toutcommenceparlabaleine #NetGalleyFrance
Commenter  J’apprécie          20
Le coeur de Loup s'est arrêté et ses fils, l'un expatrié en Finlande, l'autre aux Etats-Unis reviennent en Roumanie pour ses obsèques. C'est à cette triste occasion que l'histoire de la famille toute entière nous est contée par la petite-fille, des secrets se révèlent au fur et à mesure, dans un va & vient continu entre passé et présent, entre la vie d'expatrié, la vie sous la dictature, les secrets de famille.
Il est question aussi de toute la complexité de l'exil, qu'il soit forcé ou choisi n'y change rien, là où l'un va tout faire pour s'intégrer et oublier son passé, l'autre va tout faire pour recréer trait pour trait son passé à l'autre bout du monde.
La nostalgie aidant, car elle est bien mauvaise conseillère cette nostalgie qui nous fait croire qu'il n'y avait que du bon, nous fait évincer de notre mémoire une réalité parfais bien triste, peut-être justement trop triste pour continuer à s'en souvenir.
J'avais une méconnaissance complète de ses 2 pays avant ma lecture et j'ai apprécié d'en découvrir un peu plus sur leurs traditions notamment la légende des oeufs rouges, et l'histoire de Goliath la Baleine.

Commenter  J’apprécie          20
Tout migrant apporte avec lui une part de son pays et quelques soient les motifs de son départ, tente de reconstruire une partie de lui même dans le pays d'accueil . Il transmet ainsi son patrimoine culturel à ses enfants qui adoptent une partie des souvenirs ... L'histoire se perpétue , à travers les souvenirs parfois douloureux. Alba et sa famille évolue entre deux mondes, l'un fait de 1000 facettes clinquantes et l'autre, dans lequel on tache de sauver les apparences , dans les deux cas, se cache une certaine pauvreté que le factice du nouveau fait oublier un certain temps.. A travers le clinquant, le simple citoyen brille aux yeux de ceux rester au pays..
Commenter  J’apprécie          10
Une Finlandaise revient en Roumanie pour l'enterrement de son grand-père. L'auteur raconte très bien ce mélange de fascination et de répulsion pour l'ouest et sa société de consommation qu'ont les habitants des anciens pays communistes; mais aussi la culpabilité qu'on peut avoir d'abandonner les siens et sa terre natale, les rancoeurs de ceux qui sont restés, les jalousies entre les voisins ou dans les fratries pour savoir celui qui a le mieux réussi... Cela me fait penser par certains aspects au livre de Catherine Cusset Un brillant avenir que j'ai apprécié particulièrement.
Commenter  J’apprécie          10



Lecteurs (41) Voir plus



Quiz Voir plus

Etes-vous incollable sur la littérature scandinave ?

Qui est l'auteur du roman "Bruits du cœur" ?

Herbjørg Wassmo
Jens Christian Grondhal
Sofi Oksanen
Jostein Gaarder

15 questions
149 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature scandinaveCréer un quiz sur ce livre

{* *}