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EAN : 9782221248027
Robert Laffont (13/02/2020)
3.21/5   21 notes
Résumé :
Alors que son grand-père roumain vient de mourir, Alba, Finlandaise qui vit à Helsinki, se remémore ses étés passés dans un petit village près de la frontière serbe. Les odeurs, les couleurs, la lumière du jour, un ciel étoilé sont autant de sensations liées à un lieu, une période, une personne. Ses souvenirs sont aussi assombris par des secrets et des cicatrices qui datent de l'époque de la dictature de Ceausescu.
En pleine rupture amoureuse, elle retourne a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Un voyage dans le temps, à travers la Roumanie, la Finlande et la Californie.
Flavia et Loup Popescu, couple roumain, deux fils, dont l'aîné immigré en Finlande et le cadet en Amérique. À l'occasion des obsèques de Loup dans son village de Roumanie, où la famille se retrouve, Alba, la fille de l’aîné,nous conte leur histoire. Remontant dans le temps, de la dictature de Ceaucescu, où Loup faisait parti de la police secrète, à celle d'après la chute du communisme, elle jongle entre passé et présent, pour évoquer d'une délicatesse infinie, l'amour, le désamour, la nostalgie, la déception, la pauvreté engoncés dans les affres du communisme ou les mirages trompeurs du capitalisme et de l'après communisme. Un récit entre réel et fantastique, où « la légende de la baleine » est la métaphore d'un monde magique mais auquel personne n'y croit. Mais pas grave, puisque « la vérité brille encore plus fort », car sans magie elle serait bien terne......😊
Un beau livre pleine de poésie hors des sentiers battus.

«  ...que serions-nous, les prosateurs, sans les poètes ? »

« Les faits disparaissent, les dates historiques et les noms s'effacent, mais les légendes, Ditza, les légendes demeurent. ».
« Aux temps où les peupliers donnaient des poires et les noyers portaient des violettes, où les ours se battaient les flancs à coups de queue comme les vaches, où les loups et les agneaux se faisaient des caresses, où les mouches écrivaient sur les murs avec une beauté surpassant l'imagination, un berger était entré avec ses cent moutons dans la forêt et n'était jamais revenu. »

Je remercie les éditions Robert Laffont et NetGalleyFrance pour l’envoie de ce beau livre.

#Toutcommenceparlabaleine #NetGalleyFrance
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De mère finlandaise et de père roumain, Alba vit à Helsinki. Son amant, Albert, l'a quittée pour repartir en Roumanie. Son grand-père Loup vient de mourir au Village rouge, l'occasion pour la famille de se retrouver là-bas, de l'autre côté du mur qui sépare l'Europe occidentale et la soviétique, l'abondance et la misère, mais aussi le présent de la nostalgie d'un passé aux accents poétiques…La rencontre de son père et son oncle avec une baleine, lorsqu'ils étaient enfants, la vie dure sous la dictature de Ceausescu, le départ des frères, aux États-Unis et en Finlande. La blondeur de sa mère parmi les Roumains, la maison des grands-parents fissurée par l'humidité, ses souvenirs d'enfance avec sa cousine Petite-Fleur, ses allées et venues entre les deux pays…et les deux époques.

Le texte est lent, parfois trop, on finit par se perdre souvent, le corps du grand-père qui fut milicien se décompose comme les souvenirs, les femmes s'échangent des recettes, les oeufs rouges, si ça vous tente…à la couleur du pays. le récit a un charme un peu désuet, qui évoque plus l'atmosphère reconstituée d'une époque révolue qu'un véritable vécu, ce qui peut expliquer le manque de consistance des personnages auxquels on a du mal à s'attacher. Si le dépaysement est garanti, l'aspect décousu de l'histoire mêlant anecdotes, contes, faits historiques et son style détaché ne m'ont pas complètement convaincue, mais bon c'est un premier roman donc affaire à suivre…
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La baleine est finalement peu présente; elle est liée à Loup qui a dépensé son argent pour que ses deux fils la voient, par un froid terrible. L'animal a été éviscéré et rempli de machines à froid pour le conserver et faire le tour du monde sous chapiteau , même dans les pays de l'est: ici la Roumanie.
C'est Alba, petite fille de Loup, fille du roumain Mihai et d'une belle finlandaise aux cheveux blonds, presque blancs et aux yeux bleus qui va raconter la vie au Village Rouge de 1952 à 1989; elle vit à Helsinki mais garde la nostalgie de son enfance dans le village de ses grands parents Loup et Flavia. Pavel, frère de Flavia lui a appris à lire, lui le Diseur de poèmes.
Loup est mort et la famille se réunit pour les funérailles: ceux de Finlande et ceux des Etats Unis (Costel, le second fils a émigré après avoir gagné au loto, il a une femme et une fille et a recréé là-bas une copie du Village rouge). On découvre que Loup n'était pas sans défaut: il courait les filles mais surtout en 56, il est devenu milicien (raison pour laquelle les villageois ne viennent pas le saluer une dernière fois).
La famille découvre que Flavia n'entretient pas sa maison: sale et au bord de la ruine...seules les apparences sont sauvées, notamment le jardin.
Alba mêle sa vie privée au récit: après douze ans de vie commune avec Albert, elle est abandonnée car son amant décide de quitter la Finlande où il était venu étudier, pour rentrer en Roumanie.
Beaucoup de personnages, beaucoup d'anecdotes et une construction compliquée alternant présent et passé. Exil, jalousies entre les deux frères, culpabilité sur fond historique: la dictature de Ceaucescu .
Intéressant, sans plus.
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Les thèmes abordés dans ce roman sont intéressants : la double culture, le tiraillement incessant entre deux pays quand une personne immigre, cette dernière ayant l'impression de ne pas tout à fait faire partie de son nouveau pays et de ne plus appartenir à celui d'origine etc.

Une très grande partie de l'histoire (que ce soit passée ou présente) se situe dans le village rouge , endroit un peu oublié de tous en Roumanie où les taxis ne veulent même pas aller. Ce village est pauvre et a beaucoup souffert. Tout s'y sait, ce qui peut laisser place à de profondes rancunes. J'ai été marqué par le désir des grands-parents d'Alba d'étaler aux yeux de tous les produits qu'ils ont reçu de leurs fils à l'étranger, même s'ils avaient aussi tendance à en offrir beaucoup aux autres villageois.

Comme dit précédemment, l'auteure nous y montre le tiraillement ressenti par le père et l'oncle d'Alba : tout les ramène toujours à ce village, notamment pour l'oncle qui, bien que vivant une vie aisée en Californie, ne peut s'empêcher de boire des boissons et de manger des plats roumains. L'opulence ne fait donc pas tout, puisqu'il semble regretter sa vie au village.

J'ai aimé en apprendre plus sur l'histoire de la Roumanie, notamment lors de la période communiste grâce aux bribes de narration nous emmenant dans le passé. Ces passages étaient d'ailleurs un peu trop courts à mon goût, et j'aurais aimé en découvrir plus. L'auteure a en effet laissé apercevoir des évènements que j'aurais aimé voir plus en détails.

L'histoire était dans l'ensemble intéressante mais il m'a manqué un petit quelque chose. Je dois avouer avoir été parfois un peu perdue dans ma lecture, mais peut-être est-ce ma faute et aurais-je dû lire le roman d'une traite.
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Alba est l'enfant d'une double culture. Grandissant en Finlande, elle vient tous les étés retrouver ses grands-parents et le reste de la famille paternelle dans le petit village roumain dont il est originaire. Si, enfant, tout parait parfait, enchanteur, la mort de son grand-père et son enterrement, une fois Alba adulte, seront l'occasion d'un retour sur le passé, aussi bien proprement familial que national, car la Roumanie est loin d'avoir un passé bien agréable à se rappeler. C'est intéressant de lire un roman parlant de déracinement et de double culture qui soit le fruit de deux cultures que je connais aussi peu que la Roumanie et la Finlande, cela avait quelque chose de très dépaysant. Ensuite, j'étais parfois un peu déboussolée, avant de craquer et d'aller lire toute la page Roumanie sur Wikipedia, mais c'est de ma faute, pas celle de l'auteur! Car oui, cela parle beaucoup plus de Roumanie que de Finlande, celle-ci se réduisant au pays d'opulence que Flavia admire pour les possibilités offertes à son fils, et pour ce qu'elle en ramène, qu'elle pourra troquer une fois rentrée au village.
L'opposition du père d'Alba et de son oncle, tous deux émigrés, offre bien un panel des possibilités offertes aux exilés pour composer avec ce qu'ils perdent, et ce qu'ils trouvent, et si ce n'est pas un roman bouleversant, cela se lit avec plaisir, et donne un petit coup de projecteurs sur un pays finalement mal connu.
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Mon premier vrai boulot était traductrice de bandes dessinées pour un journal, ce qui a donné à mon père l’occasion de déclarer qu’une traduction est comme une femme. Si elle est belle, elle n’est pas fidèle. Si elle est fidèle, elle n’est pas belle.
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Tout le monde vole.
Les gens racontent des anecdotes à propos d'un certain Petit Monsieur Honnête.
Le Petit Monsieur Honnête obtint un poste de vigile dans les fermes du kolkhoze. Il était très dévoué à son travail et ne laissait personne voler. Les voleurs, il les emmenait tout de suite à la police. Voler était devenu impossible et les habitants du kolkhoze commençaient à perdre patience. Les directeurs aussi étaient mécontents, car ils ne recevaient plus de pots-de-vin de la part des voleurs. Le Petit Monsieur Honnête fut donc renvoyé.
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Quand ils étaient petits garçons, taquinant le goujon au bord de l'étang, aucun des deux frères n'aurait pu croire qu'un jour ils prendraient l'avion pour quitter le village, l'un en Finlande et l'autre en Amérique, l'un sur les ailes de la philosophie, l'autre sur celles de la Green Card. S'ils avaient su, ils auraient peut-être hurlé de joie, imaginé leurs nouvelles villes, maisons et amitiés, la nouvelle langue à l'intérieur de laquelle ils prendraient leurs marques comme ils l'avaient fait, enfants, dans celle de leur mère.
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Je suis Flavia dans ses déambulations, mendiant son amour qui semble s'être rétracté au fond des verres à eau ébréchés, de l'odeur d'encens, de la carafe à vin. Je tends une main, ma grande main maladroite qui a oublié comment tailler les rosiers, mais Flavia est comme séparée de moi par une membrane qui m'empêche de la toucher.
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Bien sûr, avec les années qui passent, tu apprends les codes sociaux et les usages. Alors le filtre commence en quelque sorte à disparaître. Intéressant, maintenant que j'y pense. Le filtre est à nouveau en place quand tu rentres dans ton pays. Il se met entre toi et les gens. A ce moment-là, tu est probablement enraciné et déraciné, les deux ne même temps.
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