Citations sur Abraham ou La cinquième Alliance (36)
Des siècles avaient passé avant que des scribes malins inventent des récits de commencement antidatés de quelques bons siècles pour les vendre aux puissants comme preuve de leur prédestination et de leur sacralité et aux foules comme une soupe anesthésiante. C'était de la haute alchimie, les scribes avaient inventé ce truc qui transforme le plomb en or, la naïveté en foi, qui d'un assassin fait un roi, d'un fou un prophète et d'un savant un hors-la-loi. Dieu était l'alibi parfait. On l'avait trouvé pour ça.
« la situation est bien trop sombre pour qu’un Européen vivant y voie de la lumière. […] dans ce carrefour des mondes visibles et invisibles, l’histoire ne passe pas, elle s’enroule en pelote et se ferme en nœud, il n’y a pas de chemin pour avancer »
"dans ce Moyen Orient rustique et indolent, accablé par les guerres et les zizanies tribales, avaient fleuri d'immenses civilisations qui avaient duré des siècles et des millénaires, poussé des cités merveilleuses, avaient été écrits les plus beaux récits de commencements, éclos les plus grandes religions du monde, consacrant une fois pour toutes la victoire du Dieu unique et Sa royauté sur la terre. Et je ne sais pas par quel autre mystère, notre clan, à sa tête moi Abram fils de Terah, s'était trouvé par procuration, héritage, autoproclamation ou quel autre phénomène, mis en mouvement pour créer une nouvelle religion pour une humanité nouvelle et des temps nouveaux.. "
C’est une loi immuable, mon fils, les peuples n’existent unis et forts que pour vautant qu’ils ont un grand chef à leur tête et que ce chef a l’oreille de Dieu. Ce n’est pas le cas, notre calife est faible et mal conseillé, il rejette et brime ceux qui ne sont pas de sa race, de sa foi, de sa langue, c’est indigne, un chef doit unir et rassurer ; or il nous entraîne dans la division et la surenchère maladive. Il te revient, cher Abram, de nous sauver, tu changeras le cours du monde et de l’histoire…
En vérité, tous avaient le regard tourné vers les sous-sols gorgés de pétrole et vers le canal de Suez, porte ouverte sur la mythique route des Indes, et, l’esprit échauffé, nourrissaient l’ambition démiurgique de contrôler les lieux saints des trois religions monothéistes, qui étaient et sont le cœur battant
de plus de trois milliards d’hommes et de femmes sur terre : Jérusalem, Hébron, La Mecque, Médine, Damas, Bagdad, Karbala, Nadjaf, Koufa, Qom, qu’ils ajouteraient à ceux qui étaient sous leur influence en Europe et dans leurs colonies africaines. Le contrôle des richesses est d’abord celui des religions, qui sont le cœur vivant et le joyau des hommes, ainsi que les lourdes chaînes dorées qu’ils ne se fatigueront jamais de porter.
Je m'amusais de les voir tant craindre pour leur vie alors que les jours, les mois et les années de leur courte et confuse existence se suivaient à l'identique dans la plus accablante des routines.
L’histoire se répète à l’infini,
il se passe aujourd’hui entre Arabes, Juifs et les autres peuples de ce pays ce qui
se passait en Judée quand Abraham y est entré, elle était le foyer de guerres continuelles
entre les innombrables rois, roitelets et seigneurs de guerre qui infestaient la région.
Dieu est énigmatique, Il nomme des prophètes, les charge de renverser l’ordre immuable des choses, puis les abandonne en chemin, laissant le monde dans un chantier perpétuel, comme s’Il s’était ravisé, comme s’Il se souvenait que la paix et le repos étaient interdits ici-bas, comme si la terre n’était plus le paradis promis aux hommes mais le purgatoire dédié des anges déchus. Dieu pardonnera-t-Il un jour la trahison d’Adam et Ève ?
pour lui la liberté est ce qui rapproche le plus l’homme de Dieu. Un croyant qui s’enferme dans sa croyance et ses dogmes insulte son Dieu et n’a que mépris pour ses semblables qu’il cherche en vérité à soumettre.
Le contrôle des richesses est d'abord celui des religions, qui sont le cœur vivant et le joyau des hommes, ainsi que les lourdes chaînes dorées qu'ils ne se fatigueront jamais de porter.