Avec le stress et la peur à dose forte sur une longue durée, plus l’enfermement dans un quotidien devenu misérable et honteux, les croyances changent, le physique aussi…ça paraît évident, non…Je crois que nous devrions organiser des meetings pour sensibiliser nos concitoyens…ils doivent veiller sur leurs convictions d’hommes libres comme sur la prunelle de leurs yeux…c’est ça qui assure notre intégrité et nous tient debout…sinon un matin, ils se réveilleront dans la peau de ces gens ou dans la carapace d’une blatte…
La lecture, si elle s’accompagne d’une véritable méditation, est un acte initiatique.
Le hasard a bien d’autres fonctions que de surprendre et d’étonner, il enseigne, il raconte à sa manière l’étrange histoire du monde. Il le fait à coups de rébus, d’insolubles contradictions, qui ont vocation à rester indéchiffrables mais qui se rappellent sans cesse à la curiosité humaine pour qu’elle vienne en extraire le sens et le faire émerger à la lumière.
C’est drôle la nature humaine, elle est toute dans l’ambiguïté du pluriel mais se veut une et indivisible. Or, qui ne le sait pas, en chaque chose il y a toujours plus d’hypothèses que de conclusions.
Nous sommes devant le plus grand mystère eschatologique de l'histoire humaine, l'homme atteint d'un mal incurable veut cesser d'être un homme attaché à la vie pour devenir un fantôme accroché à la mort. C'est bête, le processus vital a un sens, bon sang, celui du progrès, c'est la larve qui devient papillon, pas l'inverse quand même… c'est quoi cette croyance qui regarde l'abîme plutôt que le ciel ?
Kafka nous a laissé une question terrible qui m’a prise dans son tourbillon : sous quelle forme sommes-nous vraiment nous-mêmes et qui est ce nous qui se métamorphose à tout bout de champ ?
Mais bon, écrire un roman c'est d'abord ça, amasser des documents, rassembler des idées, produire des notes, faire du tout une brassée, ajouter de ceci, un peu de cela, et attendre que ça prenne, quelque chose viendra. On l'appellera roman si ça se lit et si ça donne à réfléchir.
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Il n'y a pas que l'argent et le succès dans la vie, il est permis de rêver de bonheur et rien n'interdit de le chercher dans la simplicité et la modestie de l'anonymat.
L’envahisseur est évidemment un immense problème pour nous, pour le monde, mais il ne l’est pas pour l’Histoire, l’humanité n’existe que par le mouvement des peuples et seuls se meuvent les peuples forts, en qui est actif l’esprit de l’aventure et de la conquête. Si chacun était resté chez lui à cueillir des baies et à regarder pousser l’herbe, l’humanité aurait disparu, emportée par la consanguinité, l’ennui, l’ignorance, l’obésité, la maladie. Le vrai drame pour un peuple c’est l’ataraxie, lorsque meurt en lui le goût de se battre et c’est ce qui nous arrive, tout nous effraie, tout nous décourage, un bruit et hop nous voilà à genoux, tremblant, battant notre coulpe, bafouillant des excuses.
Si les écologistes du monde entier se retiraient comme lui [Thoreau] dans des ermitages naturels pour y vivre de leurs potagers et de leurs nobles pensées, le problème de la santé de la planète prendrait une autre tournure, on cesserait de parler des écologistes et de leurs états d’âme pour enfin parler d’écologie et de saine philosophie