Je vis des dents d’une blancheur parfaite dont je soupçonnai qu’elles étaient fausses. J’eus un frisson involontaire, car l’idée de porter dans la bouche des dents de morts montées sur une plaque de bois me répugnait fort.
Il examina la substance du mieux qu'il put dans la pénombre, mit un peu du liquide sombre sur le bout de ses doigts qu'il frotta et renifla d'un air dégoûté.
"C'est donc cela, le feu grégeois, maugréa-t-il.
- Oui. Le feu noir. Je me demandais comment le feu pouvait être noir, mais maintenant je vois que c'est du liquide qu'il s'agit.
- Peut-être voulait-on aussi parler des ténèbres dans lesquelles il pouvait plonger les hommes ?
- Peut-être. Dans les anciens grimoires, on l'appelait aussi "larmes du diable". Je lui racontai comment j'avais trouvé le pot à Smithfield et comment il s'en était fallu de peu qu'il ne tombe dans les mains de Rich. "Prenez-le, je vous prie. Pourrez-vous l'examiner demain ?
- Aux conditions que je vous ai données. Je ne ferai rien pour aider Cromwell à l'utiliser.
- C'est entendu."
Il plongea son regard dans le mien. "Vous savez, Mattthew, vous auriez de graves ennuis s'il venait à découvrir que c'est à moi que vous avez apporté ce pot plutôt qu'à lui.
- Alors, nous devons faire en sorte qu'il ne l'apprenne pas, dis-je avec un sourire nerveux. Et pourtant, je ne peux m'empêcher de penser que Cromwell a certes commis beaucoup de mauvaises actions, mais au moins, il a la vision d'un Etat chrétien. Tandis que Norfolk souhaite que l'Angleterre retourne à la superstition et l'obscurantisme.
Aujourd'hui , le pouvoir est entièrement aux mains de la maison Tudor. Cependant, n'est-il pas difficile de prendre au sérieux un roi qui, en tant que chef de l'Eglise, décide des rapports que son peuple doit entretenir avec Dieu, alors que sa politique suit le cours de ses passions capricieuses ?
Manifestement pieuse autrefois, elle avait étudié la Bible comme d'autres jeunes chrétiens. Les épreuves terribles qu'elle avait subies avaient eu raison de sa foi. Mais n'y avait-il pas une effroyable logique dans sa certitude que Dieu s'était détourné d'elle ? Je pensais aux milliers d'enfants abandonnés qui mendiaient dans les rues.
Chapitre 39
" Plaignez les malheureux qui ne sauront ce qu'ils ont épousé que trop tard."
Chapitre 39
Or l'atmosphère autour d'Elizabeth était empoisonnée par la haine irraisonnée qu'elle nous portait. Une haine noire comme le péché.
Chapitre 15
Mon jardin était un lieu où je cherchais la tranquillité et l'ordre.
Chapitre 9
Comme nous l'ont appris les Anciens, il n'existe rien sous le soleil qui ne soit susceptible de corruption, même la chose la plus belle.
Chapitre 1
Le développement de l'imprimerie nous avait apporté la Bible anglaise, qui, sur ordre du roi l'an dernier, de trouvait désormais dans chaque église ; (...).
Chapitre 1
Un bon roman agréable à lire. Il traîne parfois un peu en longueur, notamment sur l'histoire d'Elizabeth qui est à mon sens reléguée au plan secondaire alors que le résumé laisse penser qu'elle constituera le centre de l'intrigue. Toutefois, l'histoire principale du feu grégeois se laisse découvrir et devient tout aussi passionnante. J'ai apprécié le souci des détails décrivant le Londres de l'époque et les conspirations politiques.