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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
J'ai personnellement ouvert des yeux d'enfant dans un village du Roussillon dans les années 60 et en lisant le dernier roman de Max Santoul, j'ai immédiatement reconnu des souvenirs que j'aime, des valeurs positives profondes qui me font du bien quand elles viennent me visiter sans prévenir. Des enfants montés dans de grands cyprès se balançant dangereusement par jour de grand vent, un magnifique évier de cuisine taillé d'un seul bloc dans le marbre rouge de Caunes Minervois. Des adultes parlant d'une voix retentissante, le Patois ou le Catalan, de la guerre ou bien autour d'une partie de carte, tenant dans leurs mains de vieilles cartes usées et misant avec des jetons en bois peints multicolores et patinés par le temps.
Caunes Minervois, quel bel endroit pour vivre ! Mais la vie n'y est pas douce pour tout le monde. Max n'a pas connu son père, emporté par la tuberculose alors qu'il n'a que neuf mois. Ménino, sa mémé, une femme extraordinaire, va veiller sur lui pendant sa petite enfance. Malgré la perte de son mari, malgré une infirmité de naissance qui ne lui permet que l'utilisation du bras gauche, les difficultés n'existent plus devant la volonté naturelle d'élever son petit-fils. La vie n'est pas toujours cruelle. Max a hérité d'une voix en or, un don pour la musique et les mathématiques. Une maladie chronique et douloureuse, des professeurs peu compréhensifs, des accidents et des gifles mettent ses journées à rude épreuve. Un confident surnaturel, un canari infirme mais qui semble immortel partage ses douleurs, écoute chaque jour ses doutes et ses choix de vie.
Dans un décor qui vit ses derniers moments de poésie du quotidien, sans toutes ces voitures et le Patois parlé qui s'envole à jamais dans l'espace, un suspens terrible plane sur le roman. L'adversité gagnera-t-elle contre cet enfant bouillonnant de vie et d'intelligence, Menino et le canari vivront-ils assez longtemps pour protéger l'enfant-oiseau pour qu'il puisse un jour s'envoler très loin du village ?
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Faute de temps, je n'ai pas encore composé la critique plus développée que mérite ce roman intimiste, écrit avec une rare maîtrise de la langue. J'y reviendrai donc dans quelques temps. Mais j'avoue que ce livre merveilleusement conté m'a arraché des larmes d'émotion plus d'une fois. Et lorsque j'ai tourné la dernière page, une chanson de Charles Trenet m'est venu spontanément à l'esprit :

" Il revient à ma mémoire
Des souvenirs familiers
Je revois ma blouse noire
Lorsque j'étais écolier...
Douce France
Cher pays de mon enfance
Je t'ai gardée dans mon coeur "

Je recommande à tous très chaudement ce livre un rien nostalgique. Max Santoul a sans conteste l'étoffe d'un grand écrivain.
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INTENTION DE L'AUTEUR

Le roman est construit autour de 3 personnages : la grand-mère, l'enfant et la mémoire qui joue un rôle de révélateur. Elle libère les souvenirs de façon naturelle et devient un acteur virtuel, mais à part entière.
Celle des odeurs, par exemple, est une source intarissable, mais qui ne se convoque pas par la simple volonté de l'esprit ; alors que la mémoire visuelle, ou celle des sons, s'adapte parfaitement à la manipulation. Ce principe est respecté dans le récit, même si ce n'est pas évident car les traces en ont été "adoucies" au cours de l'écriture et de la réécriture pour renforcer la construction. Mais il explique ce montage dispersé volontaire. L'auteur avait d'ailleurs pensé à un premier titre au tout début : "final cut of the puzzle". Il faisat référence aux emprunts à la culture cinématographique au cours des événements.

L'histoire de "Ménino… je suis venu te dire que je t'aimais", qui est le titre exact, légitime l'implication du narrateur. Il existe aussi un fil rouge : la résilience. Elle montre comment un enfant peut devenir un homme alors que tout paraît perdu d'avance. L'amour et la confiance d'une grand-mère, déjà handicapée par la nature, permettent de révéler la vie du village de l'enfance : le manque de générosité des habitants et les caprices du mauvais sort ; le rythme des saisons, scandé par les métiers de passage vécus "à fleur de peau", comme le sont les luttes, les mensonges, la religion, les opinions… La fragilité des cervelles immatures ou au contraire la lucidité des autres sont montrées à travers le regard d'un enfant, et plus tard à travers celui de l'adulte qu'il est devenu.

Il y a donc plusieurs niveaux de langage :
celui de l'enfant à l'époque du récit ;
celui de l'enfant qui bénéficie des connaissances à posteriori (qu'il n'avait pas au moment des faits) ;
celui de l'adolescent qui est un "homme" en apprentissage ;
celui de l'adulte qui se penche sur son enfance et analyse l'initiation ;
celui de l'adulte qui se prononce avec sa culture aboutie à travers ses souvenirs…

Du coup, les mots jouent entre eux, les phrases se recomposent, la construction et la conjugaison se libèrent des rigueurs habituelles… avec des maladresses voulues. C'est donc un style parfois soutenu, mais souvent "piqué" de nouveautés et des "élégances" du langage parlé.
Le roman résulte d'un assemblage, à la manière de nouvelles qui se sont emboîtées les unes dans les autres. Au fur et à mesure du récit, les personnages ont pris de l'ampleur et ont acquis une légitimité propre en dehors de leur enracinement dans la réalité. L'histoire s'en est enrichi spontanément au fil de l'écriture. Mais l'autofiction reste le principe même de la narration, telle qu'elle a été définie par Serge Doubrovsky.

Nous souhaitons au lecteur autant de plaisir à lire ce livre, qu'il en a procuré à l'auteur pour l'écrire.

Max Santoul

Lien : http://www.facebook.com/page..
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ENTRETIEN & DÉDICACE 2 AVRIL
BREUILLET : MOULIN DES MUSES
ARPAJON : LA PLUME DU PAGE

http://www.20h59.com/lieu/moulin-des-muses-breuillet,59851

http://www.atoupro.com/91-Arpajon/LIBRAIRIES/La+Plume+du+Page_2776966.html
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Ménino vient d'être choisi pour concourir à la sélection des livres en compétition pour le "Prix Marcel Pagnol" 2011.
Remis au début du mois de juin, il récompense chaque année un livre sur le thème du souvenir d'enfance.
La sélection finale (5 romans retenus) sera publiée en avril 2011
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DÉDICACE LE DIMANCHE 3 AVRIL
AU SALON DU LIVRE DE CHÂTEAUROUX

http://www.salondulivrechateauroux.fr/pages/Liste_des_Auteurs_2011-54605.html
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