Un roman, d'une grande beauté, éblouissant et grave, qui se veut un véritable chant d'amour d'un homme pour son chien et nous va droit au coeur. Il est, de plus, merveilleusement bien préfacé par
Jean Paul Dubois,
Voici donc un récit de vie et de mort entre un homme, Cédric, l'auteur, et son chien Ubac, un bouvier bernois. Au fil du temps, alors qu'il grandit, il prend une place de plus en plus essentielle dans la vie de notre narrateur.
Cédric Sapin-Defour, le narrateur, nous confie son lien intime et intense avec Ubac. Une vie commune qui a duré durant treize ans jusqu'à sa mort en 2017. Ce livre est un hommage à son chien mais parle également du rapport de l'auteur à la nature. L'empathie et l'attention portée à l'autre repoussent la noirceur du monde. Alors que comme tout le monde, le narrateur est dans la nostalgie, la mélancolie, la crainte et l'impatience, au contact de son chien il apprend à être dans l'instant présent. Ce chien qui accepte tout ce qui peut animer la minute qu'il est entrain de vivre lui rappelle qu'une vie n'est qu'une succession de minutes à vivre pleinement. Il est également le parfait antidote à l'immobilité et à la « fossilisation ».
Tout commence par une petite annonce dans un journal local qui met en vente une portée de douze bouviers bernois nés le quatre octobre. Après un temps d'hésitation, le narrateur se rend sur place et est choisi par un chiot. Pour l'homme, c'est une évidence, ce sera lui et aucun autre. Commence alors une histoire d'amour immédiate, puissante, inconditionnelle, absolue et continue, mais malheureusement peu durable.
Dans ce récit très fort d'un amour singulier pour un chien, l'auteur évite parfaitement bien deux écueils, le premier, l'anthropomorphisme, malgré tout son amour, le narrateur jamais ne considérera Ubac comme un humain ou un enfant, il est un chien et le second, l'idéalisation de l'animal, non le narrateur ne fuit pas les hommes et ne met pas son chien au-dessus d'eux, il considère que l'amour est partageable.
Mais vient la mort, car avec un animal, la fin est déjà écrite, on ne négocie malheureusement pas avec le temps. Les chiens vieillissent plus rapidement que nous et l'adorable chiot , le fougueux compagnon, deviendra un vieillard bien trop tôt. le chien n'est que de passage parmi nous, le narrateur d'une plume poétique, pudique et délicate, nous fait partager son immense tristesse. Tristesse qui ne suscite qu'indifférence chez les autres qui ne comprennent pas que la douleur à la perte d'un animal puisse égaler celle d'un humain.
Par ce roman,
Cédric Sapin-Defour nous parle d'une rencontre exceptionnelle avec des mots d'amour d'un homme pour son chien et réciproquement. Il nous met la larme à l'oeil avec ce récit tendre, doux et poétique car on sait dès le départ que c'est une relation qui ne pourra pas durer. Toutefois on sent que cette rencontre fulgurante est très forte mais également tranquille et apaisante.
Un livre qui, par sa grande humanité nous fait du bien. On ressort comme grandi et apaisé de cette aventure d'une vie.