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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
J'avais découvert Hervé Sard au travers de l'embaumeur et j'attendais de le rencontrer pour découvrir son univers. Chose faite avec le Crépuscule des Gueux. Là Hervé Sard nous fait partager une tranche de vie de ces gueux, pas une plongée larmoyante mais un voyage haut en couleurs. Les personnages sont si bien campés que l'humour des situations donne un peu de légèreté à ce qui aurait pu être lourd et étouffant. L'intrigue n'est qu'un prétexte pour nous faire réfléchir et puis on s'attache à la Môme, Boc , Capo , Luigi et Krischna...et on s'attache aussi à l'équipe d'enquêteurs..... je vais vous avouer que la dernière phrase m'a fait pousser un soupir: pas envie de les quitter
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Excellent roman, une immersion dans le monde des Gueux où l'enquête policière passe presque au second plan tellement les personnages sont touchants. L'écriture de l'auteur, notamment les conversations, rend le tout très humain et réel.
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Intrigues, caractérisation des personnages, dialogues, titres des chapitres, rythme, propos, messages, développements et conclusion de l'intrigue : tous les compteurs sont au vert dans ce nouveau roman de Hervé Sard. Foncez tête baissé sur la nouvelle pépite d'un excellent raconteur d'histoire.
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Coincée entre la voie ferrée du RER C et le bois des Tantes le bien nommé, entre Viroflay et Chaville, s'étend une bande de terre transformée en jardins ouvriers. Cinq cabanes de jardin construites à l'aide matériaux de récupération, un potager, du linge qui sèche sur un fil tendu entre deux poteaux.

L'endroit a été surnommé le Quai des Gueux, un terrain appartenant à la SNCF qui dans sa grande mansuétude tolère cet aménagement. Cela dure depuis vingt ans, depuis que Luigi a aménagé ce camp de fortune. Capo, Krishna, Bocuse, Betty Boop et la Môme vivent dans une entente parfaite et presqu'en autarcie. Ils n'ont pas l'électricité et ont raccordé l'eau courante à un point d'eau. Parfois Bocuse, qui est le cuistot, d'où son surnom, effectue des remplacements dans une supérette tandis Betty Boop récupère les détritus dans les poubelles. Pas n'importe quoi, juste ce qu'il leur faut pour vivre. Pas de gâchis non plus chez eux. Ce sont des SDF. Sans Domicile Fiable. A moins que ce sigle signifie Sans Doute Foutus. Allez savoir.

Luigi est de retour depuis quelques mois après avoir purgé dix-sept ans de prison pour un meurtre qu'il a avoué. Il se trimballe avec un chariot de supermarché, dans lequel il emmagasine quelques bricoles. Et ce jour-là, alors qu'il rentre tranquillement, la Môme lui dit de dégager rapidement. Ce n'est pas parce qu'elle est fâchée, mais juste pour le prévenir. Trois Bleus sont venus peu auparavant et elle a peur que Luigi soit incarcéré de nouveau. le motif réside en trois corps de jeunes femmes retrouvées sur les rails, en piteux état. En pièces détachées, très exactement. Pour la Môme c'est un dingue qui a accompli ce forfait mais elle a peur pour Luigi, à cause de ses antécédents.

Trois femmes, à quelques jours de distance. L'inspecteur Evariste Blond (prononcez Blonde comme James Bond) du 36 quai des Orfèvres hérite de l'enquête. Il en profite pour convier sa stagiaire Christelle, qui doit terminer dans peu de jours son bain dans l'antre de la Criminelle et s'ennuie copieusement à rédiger ses rapports. Il lui demande si Timothée, son fiancé qui vient la chercher de temps à autre, pourrait les aider. Christelle se défend de posséder un quelconque ami encore moins un ami, ce n'est juste qu'un sous-colocataire qui vit avec elle, un point c'est tout. Des précisions qui ne sont pas à négliger et dont se moque Evariste Blond.

Timothée va s'infiltrer, s'il le peut, dans le Quai des Gueux tandis que lui et sa nouvelle et toute fraîche adjointe vont repérer les lieux. Et pour faire bonne mesure, Sonier, Florence pour les intimes, agent des RG, est elle aussi sur l'affaire car dans sa partie c'est une spécialiste. Son travail, c'est de travailler sur les ordinateurs, à la recherche de sites plus ou moins malsain. Et il faut aussi écouter les avis du médecin-légiste. de quoi en perdre la tête.

Comme les deux jeunes femmes dont la partie pensante n'a pas été retrouvée. Un point de l'affaire à élucider, l'autre étant : meurtre ou suicide. Et s'il s'agit d'un suicide, où les têtes ont-elles pu se planquer ?

Pendant ce temps, Luigi déambule à pied avec son chariot avec en tête (oui, lui, il l'a sur les épaules) retrouver son copain Jérôme et Lula, là-bas du côté d'Ermenonville. Tout en sachant que son passage en prison, sans toucher le bonus du Monopoly, et que les Bleus qui sont à sa recherche, c'est bien pour lui mettre les morts des jeunes femmes sur le dos. Déjà qu'il y a dix-sept ans…



Hervé Sard bouscule les à priori, les préjugés, les opinions toutes faites sur le monde, de plus en plus débordant du cadre strict d'une cour des miracles, des mal logés, des SDF, des marginaux. de ceux qui sont rejetés par la société mais sont récupérés lors de certaines échéances. Les faire-valoir, malgré eux, d'âmes bien pensantes à des fins électoralistes.

Mais il n'entre pas dans le misérabilisme de bon aloi, il ne force pas le trait. Ce sont des personnages comme vous et moi, pas aujourd'hui penserez-vous mais demain peut-être, qui ont connu le malheur, n'ont pas réussi à surmonter les difficultés, ou ont choisi délibérément la voie de la liberté. Quelques scènes sont particulièrement significatives. Et il est démontré que les plus démunis peuvent eux aussi pratiquer la charité envers les plus riches qu'eux. En certaines circonstances. Et si le mot n'était pas un peu galvaudé, je parlerais d'humanisme.

Si je devais retenir, outre l'histoire dans son ensemble, quelques impressions de lectures, ce seraient les échanges quasi philosophiques entre Timothée et Krishna. Sur la religion, sur Dieu, ou celui qui est appelé Dieu quelle que soit la religion, et autres pensées sur le bonheur, la théorie de l'univers.

Les hommes ont créé la religion. Donc les hommes ont créé Dieu. Croire en Dieu, c'est croire en l'homme.

Ou

Il est préférable de connaître l'ignorance que d'ignorer la connaissance.

Enfin

Le plaisir est l'ingrédient d'un mets dont nul ne connait la recette.

Bien entendu, pour apprécier toute la saveur de ces citations, il faut les lire dans le contexte, mais je n'ai pu résister au plaisir de vous en dévoiler la teneur. Et comme pense Krishna :

Remuer la boue, ça ne la fait pas disparaître, et si le niveau baisse c'est qu'elle a éclaboussé.

Lien : http://leslecturesdelonclepa..
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Un très bon livre, très axé sur les dialogues et les personnages, les "gueux", des SDF qui ont créé une communauté, un mini-village en marge du voie RER. Nous sommes loin de l'utopie et il y a un crime, des policiers, des histoires glauques... Tout ça avec beaucoup d'humour et de truculence, dans le genre des dialogues d'Audiart.
Lien : http://hervesard.com/crepusc..
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coup de coeur
Ce polar se déroule dans un campement de SDF près d'une ligne de RER. Dépeignant un îlot d'humanité brisée et une dérive à l'échelle individuelle, il est le miroir sensible que tend Hervé Sard pour réfléchir les errances postmodernes.
En périphérie parisienne, aux abords d'une voie ferrée, des cabanons s'alignent. C'est le domaine des Gueux : Môme, Boc, Betty, Luigi, Capo et Krishna, ces marginaux ont trouvé là un espace de vie que personne ne songe à leur contester. Leur train-train va être perturbé par la mort de trois femmes retrouvées découpées sur les voies. Suicides ? Meurtres ? Crimes en série perpétrés par le Dingue, ce mystérieux tueur insaisissable ? Air capitaine Évariste Blond et à sa stagiaire Christelle Augier de le déterminer.
Ce polar peu ordinaire (il se déroule parmi des SDF) est très intense aussi bien par ses personnages que par son intrigue. Qui aurait imaginé qu'une petite communauté de SDF pouvait être aussi riche et diverse ! Une Société en modèle réduit avec ses codes, ses lois et son entraide. Et puis surtout, ne jamais se fier aux apparences. Excellent !
Au-delà de l'affaire criminelle, qui réserve son lot de surprises, la grande richesse de ce roman réside dans son humanité : des flics aux « gueux », tous les protagonistes sont justes et attachants. Hervé Sard livre une réflexion singulière sur le bonheur, le nécessaire et le superflu, les préjugés, la consommation de masse. Avec cette, question en filigrane : combien de temps encore les gueux auront-ils une (petite) place dans ce monde sans pitié pour les parias ?


Lien : https://collectifpolar.com
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