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Critique de Fabinou7


Mohamed Mbougar Sarr utilise le carburant des sujets inflammables de la société sénégalaise : islamisme, relations Occident-Afrique, ou le sort des personnes homosexuelles dans ses fictions.

“Ils savent que, tant qu'ils continueront à mentir, ils continueront à mourir.” L'enfer sur terre. Pas pour tous non, mais pour les “góor-jigéen” au Sénégal, assurément. Comment traduire ce terme wolof dans notre langue ? Peut-être pourrions-nous nous satisfaire de gay, bien que le terme semble renvoyer à une acception plus folklorique et ancienne… à l'image des “ladies boys” de Thailande, les “hommes-femmes” sénégalais avaient leur place dans la société traditionnelle avant que peu à peu, sous l'influence coloniale, l'homophobie ne lave les cerveaux.

“J'ai toujours pensé que l'humanité d'un homme ne fait plus de doute dès lors qu'il entre dans le cercle de la violence, comme bourreau ou comme victime.” Désormais, on ne peut pas plus tolérer la mise en bière d'un homosexuel dans un cimetière que l'enseignement de Verlaine à l'Université… C'est dans ce parfum d'Inquisition sauvage que débute la quête, à contre-courant, du personnage de Mbougar Sarr.

“Refuser d'accepter la mort de ceux qu'on a perdus, c'est le plus beau, le plus durable monument qu'on puisse leur élever.”

Parfois, surtout au début, le style est un peu chargé, par exemple certaines phrases sont inutilement plombées par l'utilisation à rallonge du pronom “qui” ou de répétitions maladroites. Mais le jeune auteur, récemment Prix Goncourt, tisse finalement à partir d'un fait divers une fiction efficace où poésie, sensualité, suspense et drame se mêlent dans une atmosphère immersive.

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