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Critique de Griselise


Décidément, je ne prends jamais le temps d'écrire une critique sur les livres de Mohamed Mbougar Sarr, pourtant, c'est le troisième que je lis après La plus secrète mémoire des hommes et Terre Ceinte (deux grands coups de coeur, à titre personnel). Encore une fois, j'ai été bouleversée par l'écriture si évocatrice de l'auteur. J'aime ses phrases, j'aime sa manière de peindre la pensée de ses personnages, j'aime lorsqu'il montre non pas une conviction aboutie, mais le cheminement vers celle-ci. Il semble savoir laisser la trace de la pensée en mouvement. Elle habite toujours différents personnages, mais derrière, le thème ne disparait jamais.
Dans de purs hommes, j'ai été éblouie par le travail fait sur le principal protagoniste. Ndéné est touchant, notamment par son ignorance d'un aspect de lui que les lecteurs comprennent vite. Il est touchant aussi par son enquête, sa détermination, sa nature à englober l'humanité toute entière quand celle-ci choisit de classer le monde en catégories plus ou moins désirables ou détestables. Ses mauvais jugements sont des questions plus que des injonctions, tandis que les autres personnages affirment, chacun à leur tour, leurs vérités trop hostiles.
Son côté enfant rappelle, par certains égards, le Meursault de Camus. On dirait que Mohamed Mbougar Sarr nourrie Ndéné de l'innocence parfois catastrophique de Meursault pour en proposer une réflexion plus sensible. La froideur, tant liée à Meursault, appartient alors au reste de la société qui marginalise ceux qu'elles croient voir comme des menaces ; tandis que l'émotion subtile de Ndéné, ses actions volontaires pour honorer un défunt, seront confondues avec une haute trahison.
C'est brillant. C'est stupéfiant. Je pourrais recopier le livre entier pour noter une citation aimée.
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