Citations sur Sri Aurobindo ou l'Aventure de la conscience (45)
Parce que du haut de leur mental,
ils ne peuvent pas voir suffisamment loin dans l’avenir,
pour comprendre le bien que ce mal prépare
et la Force dynamique sous le jeu des contraires;
pour séparer cet obscur mariage, il faut un autre pouvoir
et, surtout, une autre vision :
Il faut connaître le tout avant de connaître la partie, et ce qui est tout en haut
avant de comprendre vraiment ce qui est tout en bas.
Tel est le domaine de la psychologie future.
Quand son heure sera venue,
tous ces pauvres tâtonnements s’évanouiront, réduits à rien.
Mais il est un autre défaut de la psychanalyse, plus grave encore.
Car si, par hasard, les psychologues avaient vraiment le pouvoir
de descendre dans le subconscient,
non seulement ils ne guériraient pas,
non seulement ils risqueraient de mettre en branle
des forces qui les dépassent, tel l’apprenti sorcier,
mais même s’ils avaient le pouvoir de les maîtriser et de les détruire,
ils risqueraient du même coup de détruire le bien avec le mal
et de mutiler irréparablement notre nature.
Parce qu’ils n’ont pas la connaissance.
Toujours, par conséquent,
il faudrait commencer par une expérience positive,
non par une expérience négative,
et faire descendre d’abord, autant qu’on le peut,
la nature divine, le calme, la lumière,
l’équanimité, la pureté, la force divine
dans les parties conscientes de notre être qui doivent être changées,
c’est seulement quand on y est parvenu suffisamment
et que l’on a établi une base positive solide,
que l’on peut alors, sans danger, soulever les éléments adverses
cachés dans le subconscient afin de les détruire ou de les éliminer
par la force du calme divin, de la lumière, de l’intensité
et de la connaissance divines.
Sri Aurobindo a toujours refusé de couper la vie en deux : action/méditation ; intérieur/extérieur, et toute la gamme de nos fausses séparations.
C’est le Supraconscient, non le subconscient, qui est le vrai fondement.
Ce n’est pas en analysant les secrets de la boue où il pousse,
qu’on explique le lotus,
le secret du lotus est dans l’archétype divin du lotus,
qui fleurit à jamais en haut, dans la lumière.
Nous avons l’air de progresser de bas en haut,
ou du passé vers l’avenir,
ou de la nuit vers la lumière consciente,
mais c’est là notre petite vision momentanée,
qui nous coupe la totalité du tableau,
sinon nous verrions que c’est l’avenir qui nous tire,
non le passé qui nous pousse,
et la lumière d’en haut qui peu à peu entre dans notre nuit –
où donc la nuit pourrait-elle jamais créer toute cette lumière?
si nous étions partis de la nuit, nous n’aboutirions qu’à la nuit.
La psychologie moderne est une science dans l’enfance,
à la fois imprudente, maladroite et grossière.
Et comme toutes le sciences dans l’enfance,
elle tombe dans l’universelle habitude du mental humain,
qui consiste à prendre une vérité partielle ou locale
et à la généraliser indûment en voulant expliquer
toute l’étendue de la Nature par ses termes étroits…
L'essentiel émerge quand on a tout oublié.
Le vrai truc du diable n’est point d’attraper le mensonge ou la haine et de les semer à travers le monde, comme Attila et les nazis – il est bien trop malin pour cela –, mais d’attraper un bout de vraie vérité et de lui donner une petite torsion… Rien n’est plus dur qu’une vérité pervertie ; le mensonge hérite de toute la puissance du vrai qu’il enferme.
Si, quand tu conduis de grandes actions et mets en mouvement des résultats géants, tu es capable de percevoir que Tu ne fais rien, alors sache que Dieu a retiré Son sceau de tes yeux… Si, quand tu es assis tout seul, immobile et sans paroles au sommet de la montagne, tu es capable de percevoir que tu conduis des révolutions, alors tu as la vision divine et tu es libre des apparences.
... notre foi n'est pas absurde ; ce n'est pas l'abêtissement du charbonnier, mais une "pré"-connaissance, quelque chose en nous qui sait avant nous, qui voit avant nous et qui envoie sa vision à la surface sous forme de besoin, de quête, de foi inexplicable. "La foi, disait Sri Aurobindo, est une intuition qui non seulement attend l'expérience pour être justifiée, mais qui conduit à l'expérience".