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Attention pépite !
Messieurs Mesdames ! Qui veut des histoires ciselées, fines tranchées au laser, Riad Sattouf nous découpe la vie citadine comme des tranches de jambon..de Paris!!! Quel coup d'oeil et de crayon! une taxidermiste d'instantanés !
Ça fait rire et en même temps c'est désespérant..quand la bêtise dégouline et la réalité à peine exagérée, .on prend des ascenseurs de dégoût puis de rires et de tendresse face aux personnages et aux contextes...ça donne pas envie de se retrouver dans le métro, ça donne envie de fuir cette faune parisienne...et l'on se dit qu'il faut de tout pour faire un monde!
Quel talent !.troisième tome réussi !
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Parisiens et habitants des grandes villes, ne sous-estimez pas votre chance : plus besoin d'aller au cinéma ou d'allumer la télévision pour se divertir. Faites comme Riad Sattouf, profitez des lieux publics abondamment fréquentés –métros et terrasses- et de la foule pour vous fondre dans la masse et capter sans pudeur les discussions les plus intimes de vos semblables. Incohérentes parce qu'elles ne restituent qu'une parcelle de la vie d'inconnus, absurdes parce qu'elles révèlent les croyances erronées d'individus souvent excessifs, ces scènes nous plongent entre délire et angoisse, révélant à la fois la superficialité de nos « identités » et inscrivant dans l'horizon de l'humanité une déchéance idéologique qui ne relève, effectivement, que des scènes sélectionnées par Riad Sattouf.


La vie secrète des jeunes procure une terreur et une délectation supérieures à celles de la télé-réalité car ses scènes sont d'inspiration véridique. Cela aurait pu être prétentieux ou effrayant, mais l'humour et la fascination de Riad Sattouf pour l'altérité en font une lecture délicieuse.
Lien : http://colimasson.over-blog...
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La grande faune urbaine.
La méchanceté gratuite est partout et surtout là où on ne l'attend pas. La 1re planche du 3e recueil de la vie secrète des jeunes montre un couple recomposé de trentenaires accompagné d'une jeune fille qui complimente la petite amie de son père à propos de ses chaussures et la blonde rétorque à la fillette que son front est fendu et qu'on voit son crâne par-dessous, entraînant les ricanements des deux adultes et l'angoisse de l'enfant. La planche suivante est aussi déprimante. Un copain salue son amie en la surprenant dans la rue. Il se glisse derrière elle et lui empoigne les seins, lançant un « Comment tu vas bien ?!? ». La fille, scrutant la tête d'abruti boutonneux à deux doigts de son visage, fond en larmes et s'écroule au sol en sanglotant. La pauvre cloche regarde autour de lui, éperdu et lui dit : « Relève-toi Marie c'est dégueu par terre ». Plus loin dans le livre, un enfant insulte un marchand des quatre saisons avec le consentement de sa mère : « J'vais pas lui couper la langue » rétorque la daromphe. Au cinoche, deux meufs jacassent malgré les remontrances d'un spectateur. Pas une saynète ne transpire la joie de vivre. La bêtise crasse suinte par tous les pores, à chaque case, de planche en planche et chaque individu, quel que soit son milieu, en tient une bonne couche, le jeune, le vieux, le bobo, le bébé, le clodo, l'homo, l'hétéro, l'Arabe, le Français de souche. Parfois, le lecteur frôle l'apoplexie lorsqu'il croise vers le milieu du recueil deux jeunes femmes qui viennent s'enquérir de la dureté du macadam auprès d'un couple de SDF et leur apportent des chouquettes pour les réchauffer. On se dit que c'est gratiné mais la suite ne dépare pas du reste. Malgré cette débauche de comportements viciés, d'échanges souvent réduits à des borborygmes, de violence soudaine, de médiocrité étalée au grand jour, en soliloque, en dialogue, dans les portables, dans le métro, sur les places, dans les lieux publics, on s'arrime, on s'accroche, on s'attarde et on y revient, détaillant le graphisme d'une étonnante rigueur sous une apparente facilité, la position des personnages, les répliques. Après, dans la vraie vie, quand on saisit une débilité du même acabit, on se dit : « Tient ! Ca pourrait aller grossir le livre de Riad Sattouf ! » mais alors, il ne ment pas, il retranscrit bien ce qu'il a vu et ce que nous ne voulons plus voir, la cour des miracles sans merveille à la clé, sans baguette magique, réduite à ses plus simples pulsions. La barbarie est bien là, au coeur de la cité ; elle est sans gêne, virulente et ne se dissous pas dans la masse. Mieux vaut en rire car elle est en nous tous. La culture est un combat de tous les instants et le mémoire est criblée de trous qu'il faut sans cesse colmater.
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J'ai lu en enfilade les trois tomes de la vie secrète des jeunes. Riad Sattouf accomplit un véritable travail de sociologie avec ses dessins qui sont comme autant de mini sketches racontant la vie des jeunes. Je ne suis pas sûre qu'on en sorte avec un regain d'amour pour l'espèce humaine! Il y a vraiment des situations, des gens, des paroles, des gestes incroyables, j'avoue m'être dit qu'il ne pouvait inventer de telles paroles ou de telles situations!
C'est un choc de se prendre en peu de temps(celui de lire les trois tomes)autant d'images et de réflexions de tous ces inconnus dessinés par Sattouf, je dirais même que c'est très violent! Je n'imaginais pas une seconde être entourée de tant de violence, de misogynie, d'ignorance...il y a peu de douceur et de bienveillance dans ces planches, parfois un peu de tendre bêtise, de crédulité naïve, c'est presqu'à désespérer de l'espèce humaine! Les gamins qui prennent des taloches pour tout, pour rien, les machos qui ne cachent en rien leur désir de supériorité, les nanas encore soumises, il y a aussi beaucoup de cris, de rage, heureusement parfois des fous-rire (qu'on ne comprend ou ne partage pas, mais il y a encore des gens qui rient, ouf!). Je vis loin de la grande ville, je ne prends plus le métro depuis longtemps, mais je n'ai pu m'empêcher d'avoir un frisson d'horreur en me disant qu'une de mes filles est confrontée quotidiennement à cet univers parisien un peu dingue. Bien sûr , je relativise, Riad Sattouf n'a gardé que le meilleur(même si c'est le pire !), mais c'est malgré tout là un reflet réel de notre société actuelle. La planche qui m'a le plus interpellée est celle où une maman , dans le métro nettoie l'intérieur du nez de son fils avec son doigt et l'essuie de ses trouvailles sur le siège voisin...en ces temps de pandémie covidesque, c'est peu rassurant!
Je suis admirative cependant du travail de Sattouff, mieux que les brèves de comptoir, les dessins de cet excellent artiste sont à recommander et à partager.
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L'auteur nous délivre son absence de foi dans l'Humanité à travers des scénettes de la vie quotidienne, au grès des rencontres dans des lieux publiques.
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Dans le métro (la ligne 9 apparaît vraiment comme la cour des miracles), le bus, dans la rue, dans des halls, Riad Sattouf est frappé principalement parce ce qui faisait probablement dire à Pierre Desproges : "L'humanité est un cafard, la jeunesse est son ver blanc."

Roméo odieux, Juliette débile, Sophie désaxée, enfants malheureux, jeunes parents... (seule une grossièreté me vient pour les qualifier) se bousculent dans les pages, et quand un filet de fraîcheur passe, il est mélangé à quelques effluves, au minimum, de sottise...

Faut-il le lire ? Oui, bien sûr. Apparemment, la soirée où mon fils m'a vue me dresser parfois, bouche ouverte, l'air hagard (dire que c'est authentique !), ou me frapper le front d'un air atterré a valeur d'incitation : il lit l'album après moi !
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Un album brillant par la finesse d'observation dont il fait preuve, la justesse dans les traits, l'expression des personnages et la retranscription écrite du parler de chacun. C'est tellement bien fait qu'on a l'impression de les voir et les entendre. Bien entendu la plupart de ces historiettes sont assez affligeantes quand on sait qu'elles relèvent du vécu, et si elles donnent une bien piètre image de l'humanité urbaine, elles ne sont pas sans empathie ni tendresse. Je ne peux croire pour ma part qu'on puisse parler de misanthropie de la part de l'auteur, simplement parce qu'il met en lumière la médiocrité des gens. Je ne saurais dire à quoi cela tient exactement, car dans ce qui est montré on ne peut trouver la plupart du temps que des choses déplorables et pathétiques. Il n'empêche qu'il y a là une profonde humanité...
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J'ai adoré les deux premiers tomes et le troisième aussi! Des tranches de vie pures, brutales et crues... tout ce que la vie est réellement!
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Dans la continuité des deux précédents recueils de "La vie secrète des jeunes" : l'auteur est toujours fidèle à lui-même, la qualité de ses planches est d'une égale qualité d'un album à l'autre.
J'adore lire ces planches qui savent nous surprendre et nous amuser à partir du quotidien le plus banal qui soit.
Lisez-le ! : on passe toujours un excellent moment en lisant du Riad Sattouf.
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