Ce graveur merveilleux aurait surtout voulu être peintre. Il lui semblait que par l'emploi des harmonies colorées, ses visions trouveraient encore des accents plus convaincants. Il est vrai que pour légitimer son désir, il pouvait arguer de ses qualités d'oeil autant que de la souplesse de son exécution prouvée en maintes peintures, dès sa jeunesse, au temps de ses excursions à Meudon, à Montmartre, sur la zone. Belles qualités qui s'oblitéraient un peu durant les périodes de grand travail du graveur, — étendues parfois sur des années — mais qui revenaient quand les pinceaux pouvaient être repris avec continuité, ainsi que cela se produisit à la fin de sa carrière, quand la valeur atteinte par le tirage de ses estampes lui permit de donner autant de temps qu'il voulait à la peinture.
Ainsi, grâce à Lepère, la gravure sur bois traitée jusqu'alors en Cendrillon,conquiert une place égale en importance à celle de l'eau-forte. Ses blancs purs, ses noirs chauds et transparents sont passionnément appréciés. Du coup, le bois retrouve dans le livre la place dont il avait failli être frustré par le procédé soi-disant respectueux du fac-similé, — mais un fac-similé sans grand effet, ni personnalité, alors qu'un beau bois illumine la typograghie.
Avec la pointe de son burin il sait trouver l'équivalent de la tache colorée et aussi, ce qui est encore plus précieux, la valeur établissant le modelé, l'effet de son dessin.