L'Embaumeur : Sens interdit[s]

Je ne lis jamais les critiques avant d'acheter un livre … mais seulement après. C'est ainsi que j'ai acheté ce polar sur le seul nom de son auteur, dont j'ai déjà lu presque toute la production.

J'ai d'abord été surprise par le format très court – moins de 250 pages – et le profil du personnage principal, un thanatopracteur … qui travaille en supplétif de la police lorsque les équipes de légistes ne sont pas disponibles. Un ancien de la Légion étrangère, qui à côtoyé la mort de près, sur les TOE (Théâtres d'opérations Extérieures). Son nom aussi : Luc Mandoline ..

Et puis j'ai découvert que cet opus appartient à une série dont il constitue le neuvième épisode, celle des enquêtes de « L'embaumeur », personnage créé par Stanislas Petrosky, dont chaque volet est confié à un auteur différent. Rien ne l'indique dans l'édition de poche.

Un exercice de style, donc, et relativement brillant. Ramassé, avec des scènes sordides : des meurtres en série d'enfants maquillés en morts naturelles – mais leur nombre et leur espacement régulier de 12 jours – autant que les apôtres – ne laisse aucun doute sur la présence insidieuse d'un serial killer.

En dehors de son art de la dissection et donc de la déduction, l'embaumeur ne pense qu'aux femmes. Sauf sa bien-aimée platonique, donc qui ne se laisse pas faire, histoire de ne pas briser une si solide amitié.
Il a aussi des acolytes : un ancien de la Légion, une journaliste. le tout enrobé dans un décor de petite ville bourguignonne dotée d'une intelligentzia mal pensante.

Le style est concis, plein d'humour. du polar hyper noir, mais finalement moins convainquant que la série des enquêtes du commandant Daniel Magne et sa compagne Lisa Heslin. Bref, un bouquin idéal pour un trajet dans le train ...


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Dans une petite bourgade sénonaise, la population tremble ! En effet, depuis près de 2 mois, les jeunes garçons meurent comme des mouches ! En apparence, rien de suspect : des morts accidentelles ou des suicides. Pourtant Luc Mandoline, dépêché sur place pour remplacer le légiste (partie prenante de l'affaire ça le fait pas !), est sceptique. Quel enfant de 10 ans avalerait du Destop cul sec ou se jetterait sciemment sous les roues d'un train ? D'autant que toutes les victimes ne sont pas les rejetons de n'importe qui ,mais au contraire ceux de toutes les figures importantes de la ville. Luc en est convaincu, il se trame un truc pas clair dans le coin.
Un roman à l'écriture à la fois familière, colorée et inhabituelle. Une histoire à l'intrigue plutôt bien ficelée sur fond de vengeance (assez palpable celle-ci). Un assassin déterminé et organisé mais invisible. Des protagonistes hauts en couleurs : de la policière sexy et homo, à la journaliste au physique de bombasse, en passant par le pote entrainé mais qui saute sur tout ce qui bouge (au féminin !), sans parler du héros. Un personnage atypique, mélange de légionnaire-embaumeur-enquêteur border line, volontaire et endurant à qui on la fait pas (…quoi que …) lui aussi assez porté sur la chose.
Une lecture pas désagréable mais je trouve un peu dommage que l'accent ait plus été mis sur les petites affaires des acteurs que sur l'histoire de fond (pour laquelle je trouve certains tenants et aboutissants un brin confus et alambiqués, alors que tout était là…).