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Ce joli texte suit une rupture amoureuse. Le récit au Je raconte le double combat d'une femme pour soigner ses blessures et la maladie dont elle est affligée, la tuberculose. Ce sera l'unique oeuvre de Marcelle Sauvageot qui mourra à 34 ans de la tuberculose justement. L'écrit paraîtra en 1933. Ce n'est que plus tard qu'on lui accordera toute l'attention qu'il mérite.

L'écriture est belle, sans fioritures. L'auteure, avec beaucoup de lucidité, y décrit tous les subterfuges de l'amour naissant et de l'amour finissant. C'est l'acuité de son regard qui donne toute sa puissance à l'oeuvre. Et c'est ce même regard qui permettra à l'héroïne de dépasser le chagrin et de se retrouver neuve au bout du chemin. Très beau !
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Ce livre est un cri du coeur ! Celui de Marcelle Sauvageot ; elle adresse à son Amour, son amant, plusieurs lettres pimentées pour répondre au courrier qu'il lui a envoyé alors qu'elle se trouvait au Sanatorium pour tenter de soigner sa tuberculose… Ce sale goujat la quitte et lui annonce aussi dans ce même courrier qu'il s'est fiancé à une autre. Et devinez quoi ? Il l'a friendzone ! Restons ami ! mais bien sûr !
" Je me marie… notre amitié demeure…"

Murielle, professeure agrégée de lettres, reste très digne malgré sa blessure…Tour à tour elle analyse la missive et s'interroge, exprime ses sentiments, comprend, se révolte… et les punchlines qu'elle lui adresse sont très affutées ! un soupçon d'ironie se cachent derrière ses répliques assassines…

Un très bon moment de littérature, l'écriture est si belle, le texte si profond ! le récit est intelligent ! Murielle Sauvageot devait être une femme de caractère à l'esprit très vif.

Cette oeuvre est poignante, elle va résonner un moment dans mes réflexions féministes ! J'ai recopié quelques passages dans mon carnet d'écriture !
Ce livre est court, mais ses 72 pages sont intenses.

Pour la petite info, Marcelle Sauvageot repose pas très loin de chez moi dans la Meuse, d'où était originaire sa famille.

Bravo aux éditions @librio_flammarion qui viennent de sortir une collection de 6 livres « oeuvre du Matrimoine » ! de la littérature féministe, j'adore ça ! Hâte de tous me les procurer !
Et merci à @babelio_ et la #massecritiquebabelio pour cette jolie découverte.

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Je prêtais dernièrement l'oreille à un podcast (je déballe ma bibliothèque sur France Inter) où Elsa Zylberstein dévoilait des passages de ses livres préférés. Et c'est ainsi qu'elle en est venue à évoquer Laissez-moi de Marcelle Sauvageot dont je n'avais jamais entendu parler auparavant et que je n'aurais sans doute pas remarqué sur les étagères. Mais voilà, l'histoire d'une femme délaissée par son amant m'a tout de suite parlé.

C'est un récit autobiographique que celui-ci où l'auteur, se battant contre la maladie, se trouve de plus trahie par son amant qui l'abandonne pour une autre. Marcelle Sauvageot a une plume douloureusement brillante car les lettres retranscrites issues sont éloquentes d'une force de vivre, d'un sentiment pur qu'est l'amour interrompu à son apogée. Il paraît lâche le traitre qui annonce ses fiançailles ailleurs. Ne l'aimait-il pas pour de bon? Simulait-il la jalousie? On se doute que le récit est d'un autre temps où le mariage est inévitablement évoqué sitôt qu'une relation de couple s'instaure (stabilité, sécurité et famille sont les maîtres mots).

Je crois qu'il n'est pas nécessaire d'être quitté ou dans la peine pour être sensible aux mots vibrants de Marcelle Sauvageot. Son témoignage est bouleversant d'autant plus quand on connait sa courte vie et son combat éprouvant contre la maladie (et qu'elle a malheureusement perdu).
C'est un vrai beau texte sur la puissance des sentiments, sur l'amour déçu mais aussi sur la foi en l'avenir, bien qu'il soit autre et imprécis.
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"Laissez-moi" est un récit épistolaire - publié en 1934 - et l'unique oeuvre de la française Marcelle Sauvageot, décédée à 34 ans des suites d'une tuberculose.

Le 7 novembre 1930, Marcelle Sauvageot qui lutte depuis deux ans contre une tuberculose récalcitrante, se voit contrainte de séjourner dans un sanatorium.
Victime de douleurs et d'insomnie, elle se raccroche comme elle peut à l'espoir de guérir comme à cet amour dont elle sent pourtant bien qu'il lui échappe.
Son amant ne peut mesurer ce qu'elle traverse et, ne supportant plus de la savoir malade, lui fait parvenir une lettre dans laquelle il l'informe de son mariage avec une autre et lui propose son amitié.
"Laissez-moi" apparaît comme la réponse et l'adieu d'une femme éconduite et laissée à son triste sort par un homme qui a préféré se retrancher du côté de la vie...

Repéré il y a près de deux ans chez Leiloona, ce livre était introuvable jusqu'à...avant-hier quand ô miracle je suis tombée dessus par hasard chez un bouquiniste.
Autant dire que j'ai laissé tomber toutes affaires cessantes ma lecture du moment pour me plonger dans ce récit qui n'est ni plus ni moins qu'un coup de coeur !

" Laissez-moi" ne saurait être rattaché à un seul genre. Si l'oeuvre se présente sous la forme d'un corpus épistolaire rédigé à l'adresse de l'amant, elle apparaît surtout comme une correspondance de l'auteure avec elle-même, ce qui la rapproche du journal ou du récit.
Digne, lucide sans être aigrie, Marcelle Sauvageot se met à nu pour aborder les souffrances intimes que lui inspire la rupture et le désamour progressif d'un homme qui se plaisait à pointer chacun de ses défauts pour se donner de nouveaux motifs de séparation.
Les illusions sont retombées et à la lueur de sa nouvelle condition de femme quittée, elle ré-évalue un passé commun et les douloureux sentiments qu'il éveille désormais en elle.
A travers ses propos se glisse une vision moderne du couple et du rôle généralement assigné aux femmes (efface-toi et encense ton mari à toute occasion), point de vue associé à son souci d'indépendance comme à son refus de l'amour fusionnel.
Parce qu'elle aime toujours cet homme, elle choisit de cesser tout rapport avec lui car elle sent bien que l'amitié qu'il lui propose sonne faux ( le fameux "Je préfère qu'on reste amis" pour se donner bonne conscience) et ne ferait que réveiller en elle des sentiments qui ne seraient pas partagés.
"Laissez-moi" est son cri d'adieu et la preuve que l'on peut puiser de ses faiblesses une force insoupçonnée.

On a déjà tellement écrit sur la rupture et le malheur amoureux et pourtant... Sous le couvert d'une écriture sèche et dépourvue d'envolées lyriques, Marcelle Sauvageot s'emploie à dresser un point de vue singulier, d'une précision rare mais si criant de vérités qu'une intense émotion surgit à chaque ligne. Il m'a d'ailleurs fallu essuyer toute la pluie qui s'était abattue sur mon visage afin d'y voir clair pour rédiger ce billet...

Un sublime cri du coeur qui se lit d'un seul souffle et qui me marquera encore longtemps !
Lien : http://contesdefaits.blogspo..
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Dans la famille des Héroïdes, - ces amoureuses abandonnées qui pleurent leur désespoir, voir Ovide, voir les Lettres de la religieuse portugaise, etc..- je voudrais la fierté et la lucidité!Je voudrais l'absence de tout compromis, de tout affaissement soumis! Je voudrais "Laissez-moi"
Il faut lire ce petit livre autobiographique d'une haute tenue et d'un style tout classique.

Un diamant brut qui comme disait Gracq laissera toujours sa trace "dans notre mémoire comme un rai de diamant sur une vitre".
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Laissez-moi, de Marcelle Sauvageot.

Née en 1900, Marcelle Sauvageot est professeur agrégée de littérature.
Atteinte de la tuberculose, elle se rend dans un sanatorium dans l'espoir de se soigner.
Elle reçoit un jour une lettre de son Amour : ' Je me marie, notre amitié demeure. '
C'est en femme blessée mais digne et incroyablement forte qu'elle répondra dans une lettre uniquement destinée à elle-même, qu'elle déchirera en signe ' de sa vie neuve '.
Elle y jette un regard lucide et tranchant sur ses amours passées.
Ce texte parle de sentiments, de tous les sentiments, avec rigueur et dignité.
Marcelle Sauvageot perdra son combat contre la tuberculose à l'âge de 34 ans.

Un véritable coup de coeur pour moi.

#bookstagram
#CaVaMieuxEnLeLisant
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Un minuscule livre et des lignes d'une pertinence, d'une intelligence et véracité folle, celle d'une rupture amoureuse, celle d'un retour à soi aussi… d'un retour à soi, pour soi et pour recouvrer la santé. le monologue d'une trentenaire, grande malade, qui découvre sa rupture amoureuse par lettre interposée. Melle SAUVAGEOT parle d'elle, de sa manière d'aimer et des termes même de sa rupture.
Les « commentaires » reprennent les sentiments derrière l'amour. (...) Mais c'est surtout un livre sur la rupture, la séparation de corps mais surtout d'esprit, (...) sur l'amour et l'amitié, sur notre capacité à être avec l'autre. (...) Entre les lignes, aussi, ce dévoile un certain féminisme, ne pas être un objet dans le couple, ne pas être aimée par tout ce qui fait l'intelligence, l'originalité, la force d'une femme et rejetée parce que trop indépendante. (...) Entre les lignes aussi, cette démarcation entre le monde des en pleine santé et des grands malades.

l'avis complet ici
Lien : http://iam-like-iam.blogspot..
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Après avoir acheté ce bouquin pour la couverture que je trouvais très belle, j'ai découvert un contenu largement à la hauteur du contenant, tant ce court texte (moins de cent pages) est un enchantement constant, par la qualité de son style, la pureté et la justesse des sentiments exprimés. On a rarement aussi bien parlé de l'amour qui peut unir deux êtres, avec exigence et lucidité. Un remède doux et revigorant pour les coeurs brisés.
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Une femme se rend dans un sanatorium pour se soigner, laissant derrière elle un amoureux qu'elle se languit de retrouver. Un mois plus tard, elle reçoit une lettre de rupture « Je me marie…Notre amitié demeure… » le choc!

Le reste du récit est une longue lettre adressée à cet homme, comme un droit de réponse à l'offense, un cri de rage pour exprimer sa douleur, ses sentiments, et l'autrice le fait si bien.
Il y est bien évidemment question d'amour, un amour profond et sincère, mais plein de lucidité. J'ai été frappée par cette lucidité, qui lui fait dire que, selon elle, l'amour véritable n'est pas celui de l'aveuglement et de la pâmoison mais celui qui s'épanouit dans une réelle connaissance de l'autre et l'amour de ses défauts. Il y a à ce sujet un très beau chapitre ❤️

J'ai aussi particulièrement aimé le message positif de l'autrice. En effet, bien qu'il soit question d'une blessure d'amour, l'autrice la surmonte grâce à elle, amour de soi et l'indépendance étant présentées comme les solutions pour s'en remettre et passer à autre chose.

Il y a également, dans ce court roman épistolaire, une vision très féministe de l'amour. L'autrice dénonce notamment la vision patriarcale de l'amour dominant-dominé, qui ne voit en la femme qu'un être qui doit se soumettre et s'oublier dans l'amour de l'autre, or ce n'est pas ce que l'héroïne souhaitait et c'est ce qui lui est reproché.

Enfin, ce texte est un plaidoyer pour la vie, c'est en ça aussi qu'il évite l'écueil du misérabilisme. Quand on sait que l'autrice est décédée de maladie un an après la publication de ce texte, on comprend mieux sa franchise, comme libérée de toute barrière, puisqu'elle se sait condamnée.
C'est vraiment un très beau texte qui mérite d'être remis à l'honneur!
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Discours sincère, sobre et lucide d'une femme qu'un homme médiocre vient de quitter.
Femme forte, qui malgré la souffrance de sa maladie, va puiser profondément en elle les ressources pour relever la tête face à la lâcheté masculine.
Une prise de recul aussi sur les relations hommes/femmes dans les années 30.
Un hymne au courage qu'on ne peut que saluer.
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