AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,73

sur 190 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Un jeune avocat, Caspar Leinen. Sa première affaire. Commis d'office dans une procédure d'assassinat entre deux personnes âgées. le meurtrier, Fabrizio Collini, 67 ans, la victime, Hans Meyer, 85.
Deux individus, qui au cours de leurs vies n'ont apparemment jamais fait parler d'eux. le mobile reste donc très flou, le meurtrier s'étant laissé arrêter sans vouloir parler.
Caspar Leinen hésite à défendre Collini quand celui apprend que la victime n'est autre que le grand-père de son meilleur ami. Il finira par accepter, sans se douter un seul instant que ce dossier va le ramener plusieurs décennies en arrière.
Une livre qui raconte l'histoire d'un procès, sans termes techniques. Une écriture agréable qui invite à en savoir plus. Un très court roman qui nous plonge au coeur de l'appareil judiciaire allemand et qui dénonce les juges un peu trop indulgents face aux crimes de guerre nazis.
A noter le très brillant descriptif des personnages que l'on aime et que l'on déteste à tour de rôle. Une façon de nous dire que l'on juge trop souvent les personnes sur la face émergée de chacun.
Un livre prétexte pour dénoncer une loi de 1968 qui change le délai de prescription sur les crimes de guerre, ce livre remettra en cause cette loi.
Commenter  J’apprécie          330
von Schirach Ferdinand - "Der Fall Collini" - Piper Verlag, 2011 (ISBN 978-3492301466)
traduction française sous le titre "L'Affaire Collini" publié chez Gallimard en 2014 (ISBN 978-2070137725)

Suite à la lecture du recueil de nouvelles, je me suis donc procuré l'édition originale en langue allemande de ce roman.
Il est bien clair que Ferdinand von Schirach n'est pas et ne sera jamais un grand écrivain : l'avantage, c'est qu'il écrit en mode «sachlich und ausführlich» au moyen d'une très «anständige und vornehme Ausdrucksweise» comme tout bon juriste, de surcroît bien allemand, de la toute bonne société, ce qui est déjà bien utile pour un lecteur qui souhaite entretenir sans peine son allemand courant.

Rapidement, le lecteur se doute bien que ce brave ouvrier italien s'est vengé d'une horreur commise par des troupes d'occupation allemandes pendant la Seconde Guerre Mondiale, mais l'auteur tient à insérer tout d'abord une longue histoire d'amour filial puis d'amour tout court avec l'héritière, ce qui donne une première partie bien longue et ennuyeuse.
La seconde partie est nettement plus intéressante, puisque l'auteur aborde enfin le fond de son sujet, à savoir le degré de responsabilité des officiers et autres «Schreibtischtäter» qui se défaussèrent après-guerre sous prétexte de n'avoir fait qu'exécuter les ordres que leur situation les obligeait de remplir.

L'intérêt principal de ce livre réside dans le retentissement considérable qu'il a connu en Allemagne (et en Autriche ?), engendré probablement autant par l'ascendance de l'auteur (petit-fils d'un des plus hauts dignitaires nazis) que par le thème traité. Les faiblesses d'écriture et d'intrigue rendront malheureusement peu probable la répétition d'un tel succès dans d'autres pays…
A recommander aux lecteurs francophones souhaitant lire un bon allemand courant de niveau soutenu.
Commenter  J’apprécie          61
Nous voici plongé au coeur du fonctionnement du système judiciaire allemand. Ne prenez pas vos jambes à votre cou, ce petit roman est passionnant.

On y découvre une loi passée inaperçue car votée en plein été 1968. Cela vous rappelle quelque chose ? Et oui, nos amis allemands font aussi bien que nous. Ou nous aussi bien qu'eux, c'est selon.

L'article de loi dont il est question est détaillé à la fin du roman. le récit lui, ne sert que d'illustration à cette aberration.

L'auteur précise que depuis janvier 2012, quelques mois après la parution de son roman, le ministère fédéral de la Justice a institué une commission indépendante pour évaluer l'empreinte laissée par le passé nazi sur le ministère.

L'image que je retiendrai :

Celle de la neige tombant silencieusement dans les rues de Berlin.
Lien : http://motamots.canalblog.co..
Commenter  J’apprécie          40
C'est en allant voir « Psychose » au cinéma que nous avons vu, mon conjoint et moi, la bande annonce du film « L'affaire Collini ». Devinant un certain sujet dans le film, nous avons tout de suite été intéressés, et le vendredi suivant, nous allions le voir au cinéma ! C'est seulement lors du générique de fin que nous avons capté qu'il s'agissait d'une adaptation.

Ce film m'a fait l'écho d'une grosse claque, j'étais sidérée lors des scènes finales. Je me suis dit que le roman serait d'autant plus percutant. Je n'ai pas pu attendre avant d'acheter et de lire ce livre !

Le roman s'ouvre sur l'assassinat de Hans Meyer par Fabrizio Collini. Ce dernier le tue de 4 balles dans la tête, avant de le défigurer en shootant dans son visage. L'assassinat, est violent, mais c'est relaté d'une manière « soft », je dirais. On ne vomit pas devant les descriptions.

Par après, on suit Leinen, avocat depuis à peine quelques mois (la bande annonce du film dit 3 mois, et je crois que c'est un mois dans le bouquin). le jeune homme est commis d'office auprès de Collini afin de le défendre pour le meurtre de Jean-Baptiste Meyer. Ce n'est qu'après le coup de fil de Johanna, la petite fille de la victime, que Leinen réalise que Jean-Baptiste Meyer n'est autre que Hans Meyer (l'explication des prénoms est relatée dans le roman). Ce dernier a été comme un père pour Leinen ! Il hésite à continuer à représenter son assassin. Il essaye donc de s'en défaire, mais Mattinger, l'avocat de la partie civile et ancien prof de droit pénal de Leinen, lui fait remarquer qu'un avocat, qu'il connaisse la victime ou pas, doit défendre son client. J'ai trouvé ça assez particulier. Un policier ne peut pas enquêter sur le meurtre d'une connaissance, mais un avocat peut défendre quelqu'un malgré ses affinités… Leinen décide de rester.

L'histoire passe. On suit le procès, reporté à cause d'un des jurés qui tombe malade. Collini ne veut pas être défendu. Comment défendre quelqu'un qui veut se faire condamner ? Collini avoue le meurtre auprès de son avocat, mais il ne veut pas en donner les raisons. C'est avec l'arme du crime que Leinen a un déclic. Une arme utilisée durant la deuxième guerre mondiale. L'avocat décide d'enquêter auprès des archives allemandes. Ce qu'il va découvrir ne va que renforcer sa défense. Les critiques Babelio en parlent, je me permets de le dire. Sautez ces prochaines phrases si vous ne voulez rien savoir… Hans Meyer était un SS allemand, du temps de la guerre. Et c'est dingue parce que dans les flashbacks, on découvre un grand-père ultra sympa, aux petits soins. Comment a-t-il pu être un monstre pareil ?!

Je n'aurais jamais cru dire ça un jour, mais j'ai préféré le film au livre… le film a été réalisé de manière à ce que l'histoire soit plus choquante, plus spectaculaire. Les raisons qui ont poussé Collini à tuer Meyer, dans le film, m'ont laissée complètement bouche bée. Dans le livre, ses raisons sont aussi valables, ce qu'il a vécu est horrible, mais c'est empiré dans le film. Les raisons ne sont pas du tout les mêmes dans le livre et dans le film. Enfin si, elles se rejoignent, mais les faits sont différents. le livre est moins percutant de ce côté-là. C'est ça qui m'a déçue dans ma lecture, je dirais.

Même au niveau des flashbacks, j'ai été plus séduite avec le film. Je cernais mieux les relations des personnages. Et en vérité, le roman va vraiment à l'essentiel, je pense que le film a rajouté des flashbacks, et même des personnages. L'histoire a été pas mal modifiée, en vérité.

Si on met ça de côté, le roman est intéressant. On suit un avocat et un procès avec des mots simples. L'auteur est lui-même avocat, et il arrive à nous relater tout ça avec un langage qui permet au sujet d'être accessible à tout le monde.

Le roman vise à dénoncer une certaine loi qui a permis à plusieurs nazis d'échapper à une condamnation. C'est judicieux… et vicieux.

Si vous êtes fan de droit, de procès, etc., ce livre est fait pour vous. Si vous aimez l'Histoire, le livre est aussi historiquement intéressant.

Je n'aurais probablement pas dû voir le film avant, mais dans les deux cas, le sujet reste percutant.
Lien : https://auteurelivrovore.wor..
Commenter  J’apprécie          20
Le roman s'ouvre sur un assassinat. La victime, un homme âgé, a donné rendez-vous à son meurtrier dans une chambre de l'hôtel Adlon à Berlin. À peine la porte franchie et refermée, Fabrizio Collini l'abat et piétine le corps avant de partir. Il ne s'enfuit pas mais au contraire, attend la police après avoir demandé à ce qu'elle soit prévenue.
C'est Caspar Lienen, jeune avocat installé à son compte qui est commis d'office pour assurer la défense du meurtrier. Un meurtrier à la retraite sans aucun antécédent judiciaire qui s'obstine à rester silencieux. Fabrizio Collini, un immigré italien, sans famille, discret, au comportement irréprochable pendant les 34 ans passés en Allemagne, ne veut pas donner le mobile de son acte. C'est la première affaire de Caspar, une aubaine car la victime était un industriel célèbre et respecté. Mais il va se retrouver face à un dilemme moral.

« L'affaire Collini » est un court roman de l'avocat et écrivain Ferdinand von Schirach (son premier roman après deux recueils de nouvelles). Pour une première rencontre, je ne peux pas dire que j'en ressors totalement séduite. Ce n'est pas son style froid, concis et factuel que je trouve adapté au sujet qui m'a dérangée. Ni le fait qu'on devine aisément que le mobile est à rechercher dans le passé.
J'ai eu l'impression que ce qui motivait l'histoire primait sur l'histoire racontée.
Je n'ai pas trouvé ce roman mauvais. Je ne l'ai pas trouvé exceptionnel non plus. En revanche, c'est un roman important et on ne peut que se réjouir de son existence. Il dénonce une loi, la loi Dreher (du nom d'un ancien procureur nazi) passée inaperçue et qui pourtant équivaut à une amnistie pour la quasi totalité des anciens responsables nazis. Ferdinand von Schirach s'est d'ailleurs inspiré d'histoires vraies pour écrire ce roman (dont celle du SS Friedrich Engel).
Suite à ce livre, la ministre fédérale de la Justice a créé une commission d'enquête.
Commenter  J’apprécie          10
Ce roman de tribunal qui multiplie les habiles retournements ne serait rien d'autre qu'un banal produit tel que les Américains les manufacturent à échelle industrielle. Mais Ferdinand von Schirach inscrit son récit (sûrement basée sur des faits réels) dans le contexte de l'histoire allemande et italienne du 20e siècle. Je ne peux pas en dire plus sans divulgâcher l'intrigue...
Commenter  J’apprécie          10
Après l'avoir relu par hasard je rajoute une étoile.C'est un peu sec évidemment ce récit. Mais au moins on apprend quelque chose sur la vénalité et l'hypocrisie des législateurs
Commenter  J’apprécie          10
Un livre court, un rythme simple et direct pour évoquer le meurtre d'un vieil homme par un retraité anodin, mais l'histoire s'infiltre dans les méandres de ce procès à la sentence déjà dite. le jeune avocat fouine, trouve, mais le roman s'arrête très vite. Au-delà de ce polar une volonté de rectification des lois allemandes mal écrites et mal votées sur l'amnistie des crimes de guerre. Où est la loi ? mais de quelle immonde époque ? Et la justice au final ?
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (380) Voir plus



Quiz Voir plus

Quiz: l'Allemagne et la Littérature

Les deux frères Jacob et Whilhelm sont les auteurs de contes célèbres, quel est leur nom ?

Hoffmann
Gordon
Grimm
Marx

10 questions
416 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature allemande , guerre mondiale , allemagneCréer un quiz sur ce livre

{* *}