La silencieuse

Une sculptrice choisit de s'enterrer à la campagne. Elle y trouve des amis simples et une forme de sérénité.
Récit simple d'une vie quotidienne à proximité d'un fleuve, élégamment écrit.

Suite à une rupture amoureuse, Clara quitte Paris et se réfugie dans une maison à la campagne, au bord de la Loire, où elle pourra sculpter dans la solitude et le calme. Elle n'a pas de projet précis, elle se laisse plutôt porter par son intuition, elle sait seulement qu'elle a besoin de cet éloignement et qu'elle s'y sent bien. Comme elle le dit elle-même "Je n'ai jamais été très douée avec les mots".

C'est un premier roman que je qualifierai de doux et feutré. Il ne se passe pas grand chose, Clara observe, se promène tous les jours le long du fleuve, y ramassant des pierres très anciennes. Elle regarde la nature, les oiseaux, rencontre l'Adorateur, un jeune marginal qui prend tous les jours une photo du paysage. Peu à peu, elle fait connaissance avec quelques villageois, Thierry l'artisan qui rend habitable sa maison, Ameline la pharmacienne qui, elle, donnerait cher pour quitter cette campagne qu'elle exècre, Omar, le précieux voisin et sa chienne, Belle.

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Raconter une histoire dont la protagoniste, quasiment muette, en rupture amoureuse, s'isole en pleine campagne, était une gageure. Pas très tentée par cette lecture, je suis vite entrée dans ce roman grâce à sa poésie toujours présente.
Clara est une contemplative, la nature l'inspire pour ses oeuvres, elle s'en nourrit. Je l'imagine très bien ramassant les pierres sur les berges, les posant sur l'étagère en bois au milieu de quelques fleurs séchées , puis les mobiles fragiles ondulant dans le vent...
Puis l'amour qu'elle porte en elle pour tout ce qu'elle voit ou côtoie (sauf le moqueur Yves) transféré sur le chaton , la douleur de sa perte que l'on sentait poindre. Et le final évidemment attendu, d'un nouvel amour, font de ce roman un livre très agréable à lire . Qqs longueurs par moment dans la description du cheminement de la chenille ûis des jeux du chaton... mais la poésie l'emporte sur tout le reste.