Clara et Barnabé, c'est fini. Sans drame, comme ça. Clara n'a "jamais été très douée avec les mots. Ceux qu'ils faut prononcer, échanger." Elle sculpte, utilisant fil de fer, papier, plâtre et décide d'installer son atelier dans une grande maison à la campagne, au bord d'un fleuve. Elle se noue d'amitié avec Ameline, la pharmacienne ne rêvant que de grande ville, Omar le voisin jardinier, l'Adorateur, Thierry, d'autres. Au fil d'une année, les saisons s'écoulent, va-t-elle rester?
Son regard sur la nature environnante s'affine. "Après l'orage, j'ai fait comme les bêtes. Je suis sortie. Soulagée par la fraîcheur revenue. J'ai visité les fleurs. L'araignée à corps de bulle sur ses longues pattes fines dans le rosier, la sauterelle à l'arrêt sur la feuille de figuier, la coccinelle, plus audacieuse, sur les althéas blancs. Il faut avoir des yeux de loupe pour aimer la campagne. le regard à ras de terre, ou bien accroché aux étoiles."
Sa sculpture évolue. Elle en parle joliment, simplement. "Tout y est disproportionné. Les marcheuses, les danseuses, sont toutes petites au regard des insectes. Je les accroche aussi aux poutres, comme les carcasses vides et parfaites des cigales que je récoltais délicatement sur le tronc des arbres, enfant.
Je n'ai pas la prétention d'être une grande artiste. Ni d'être un jour reconnue. Je ne vois pas comment ajouter au monde tel qu'il est, plein comme un oeuf, encore moins comment introduire du nouveau. Je le peuple simplement, à ma manière, pour qu'il me soit habitable. je le recrée, et c'est ce que cherchent ceux qui parfois m'achètent des sculptures. Ils voient l'ensemble, et en emportent un morceau."
Un roman plein de délicatesse, un poil minimaliste, sans affèterie.
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