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Citations sur Le livre de Monelle (49)

Et Monelle dit encore: Parce que je suis seule, tu me donneras le nom de Monelle. Mais tu songeras que j'ai tous les autres noms.
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Nos jouets étaient des mensonges, et maintenant les choses sont nos jouets.

Parmi nous, personne ne souffre et personne ne meurt : nous disons que ceux-là s’efforcent de connaître la triste vérité, qui n’existe nullement. Ceux qui veulent connaître la vérité s’écartent et nous abandonnent.

Au contraire, nous n’avons aucune foi dans les vérités du monde ; car elles conduisent à la tristesse.

Et nous voulons mener nos enfants vers la joie.

Maintenant les grandes personnes pourront venir vers nous, et nous leur enseignerons l’ignorance et l’illusion.

Nous leur montrerons les petites fleurs des champs, telles qu’ils ne les ont point vues ; car chacune est nouvelle.

Et nous nous étonnerons de tout pays que nous verrons ; car tout pays est nouveau.

Il n’y a point de ressemblances en ce monde, et il n’y a point de souvenirs pour nous.

Tout change sans cesse, et nous nous sommes accoutumés au changement.

Voilà pourquoi nous allumons un feu chaque soir dans un endroit différent ; et autour du feu nous inventons pour le plaisir de l’instant les histoires des pygmées et des poupées vivantes.

Et quand la flamme s’est éteinte, un autre mensonge nous saisit ; et nous sommes joyeux de nous en étonner.

Et le matin nous ne connaissons plus nos visages : car peut-être que les uns ont désiré apprendre la vérité et les autres ne se souviennent plus que du mensonge de la veille.

Ainsi nous passons à travers les contrées, et on vient vers nous en foule et ceux qui nous suivent deviennent heureux.
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Devant la porte, elle attendit le crépuscule, son pain sous son tablier, du petit plomb serré dans le poing. Le mendiant devait avoir eu faim. Elle ferait revenir son corps, et comme le géant, elle pourrait moudre de la farine et pétrir de la pâte avec des os d'homme mort.
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Le tertre du moulin s'y arrondissait comme une tête rasée. Les ailes tournantes frôlaient presque l'herbe courte où leurs images noires se poursuivaient sans jamais s'atteindre.
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Pense dans le moment. Toute pensée qui dure est contradiction.
Aime le moment. Tout amour qui dure est haine.
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Ne crains pas de te contredire : il n’y a point de contradiction dans le moment.
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Pour tout désir nouveau, fais des dieux nouveaux.
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Aucune d’elles, vois-tu, ne peut rester avec vous. Elles seraient trop tristes et elles ont honte de rester. Quand vous ne pleurez plus, elles n’osent pas vous regarder. Elles vous apprennent la leçon qu’elles ont à vous apprendre, et elles s’en vont. Elles viennent à travers le froid et la pluie vous baiser au front et essuyer vos yeux et les affreuses ténèbres les reprennent. Car elles doivent peut-être aller ailleurs.

Vous ne les connaissez que pendant qu’elles sont compatissantes. Il ne faut pas penser à autre chose. Il ne faut pas penser à ce qu’elles ont pu faire dans les ténèbres. Nelly dans l’horrible maison, Sonia ivre sur le banc du boulevard, Anne rapportant le verre vide chez le marchand de vin d’une ruelle obscure étaient peut-être cruelles et obscènes. Ce sont des créatures de chair. Elles sont sorties d’une impasse sombre pour donner un baiser de pitié sous la lampe allumée de la grande rue. En ce moment, elles étaient divines.

Il faut oublier tout le reste.
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Détruis, car toute création vient de la destruction.

Et pour la bonté supérieure il faut anéantir la bonté inférieure. Et ainsi le nouveau bien paraît saturé de mal.
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Que toute intelligence luise et s'éteigne en toi l'espace d'un éclair.
Que ton bonheur soit divisé en fulgurations. Ainsi ta part de joie sera égale à celle des autres.
Aie la contemplation atomistique de l'univers.
Ne résiste pas à la nature. N'appuie pas contre les choses les pieds de ton âme. Que ton âme ne détourne point son visage comme le mauvais enfant.
Va en paix avec la lumière rouge du matin et la lueur grise du soir. Sois l'aube mêlée au crépuscule.
Mêle la mort avec la vie et divise-les en moments.
N'attends pas la mort : elle est en toi. Sois son camarade et tiens-la contre toi; elle est comme toi-même.
Meurs de ta mort; n'envie pas les morts anciennes. Varie les genres de mort avec les genres de vie.
Tiens toute chose incertaine pour vivante, toute chose certaine pour morte.
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