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Citations sur Rob Roy (7)

Je commence diablement à soupçonner le jeune homme d’un vice terrible… il fait des vers ! S’il est atteint de ce mal de paresse, plus de carrière politique pour lui ; actum est[1] de lui, en tant qu’homme d’État, s’il s’avise encore de rimer.
Ben Johnson.

Mon père, généralement parlant, savait mieux que personne se maîtriser, et rarement manifestait-il son mécontentement par des paroles ; seulement il prenait alors un ton sec et dur. Jamais il n’employait les menaces ni les expressions d’un vif ressentiment ; il portait en tout son esprit de système, et avait coutume d’aller au but sans perdre le temps en vaines discussions. C’était donc avec un sourire sardonique qu’il écoutait mes réponses inexactes sur l’état du commerce en France, et me laissait sans pitié m’enfoncer de plus en plus profondément dans les ténèbres de l’agiotage, des tarifs, de la tare et du poids net. Jusque-là je n’eus pas trop à me plaindre de ma mémoire, car il n’avait pas l’air trop contrarié ; mais quand il me fut impossible d’expliquer au juste l’effet que le discrédit des louis d’or avait produit sur la négociation des lettres de change : « C’est l’événement national le plus remarquable de mon temps, s’écria mon père (il avait pourtant vu la révolution), et il n’en sait pas plus qu’un poteau du quai ! »
« M. Francis, observa Owen d’un ton timide et conciliant, ne peut avoir oublié que, par un arrêt du roi de France, en date du ler mai 1700, il fut ordonné que le porteur, dans les dix jours qui suivraient l’échéance, réclamerait…
— M. Francis, dit mon père en l’interrompant, se rappellera, j’ose dire, sur-le-champ, tout ce que vous aurez la complaisance de lui souffler… Mais, que diable ! comment Dubourg l’a-t-il souffert ?… Dites-moi, Owen, est-on content de Clément Dubourg, son neveu, que nous avons ici, ce jeune homme aux cheveux noirs ?
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Enfin nous aperçûmes bien loin de nous sur la gauche une chaîne de montagnes qui semblaient d'un bleu foncé. Elles s'étendaient du nord au nord-ouest, et occupèrent toute mon imagination. Là je verrais un pays peut-être aussi sauvage, mais sans doute bien autrement intéressant que celui dans lequel nous étions alors. Leurs pics paraissaient s'élever jusqu'aux nues, et présentaient aux yeux une variété de coupes pittoresques bien différentes de l'uniformité fatigante des hauteurs que nous avions gravies jusque là. En contemplant cette région alpine, je brûlais du désir de faire connaissance avec les solitudes qu'elles devaient renfermer, et de braver tous les périls pour satisfaire ma curiosité, de même que le marin fatigué de la monotonie d'un long calme voudrait l'échanger pour le mouvement et les risques d'un combat ou d'une tempête.
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- Ah! je vous réponds que je saurais vous trouver des bracelets et des jarretières qui vous iraient à merveille, et une cravate de chanvre bien serrée par dessus le marché...Personne dans un pays civilisé n'a fait ce que vous avez fait. Vous voleriez dans votre poche, plutôt que de ne rien prendre: je vous en ai averti.
- Eh bien, cousin! vous prendrez le deuil à mon enterrement.
- Le diable ne manquera pas d'y être en habit noir, Robin, et puis tous les corbeaux et les corneilles, je vous assure... Mais dites-moi, que sont devenues les mille livres d'Ecosse que je vous ai prêtées autrefois? quand les reverrai-je?
- Ce qu'elles sont devenues? répliqua mon guide après avoir fait semblant de réfléchir un instant; ma foi, je ne saurais trop le dire...Qu'est devenue la neige de l'année dernière?
- Mais on en trouve encore sur le sommet du Schehallion, chien que vous êtes, vous n'en demeurez pas loin; faut-il que j'aille y chercher mon argent?
- Probablement, reprit le Highlander, car je ne porte ni neige, ni argent dans mon sporran, - mais quant à l'époque, ma foi, ce sera quand le roi recouvrera ses droits, comme dit la chanson.
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Tout peut s'oublier, reprit cette femme extraordinaire, tout, excepté le sentiment du déshonneur et le désir de la vengeance.
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On ne peut mettre la main dans le goudron sans se noircir les doigts: souvenez-vous de cela. Sans doute l'homme le plus sage, le plus prudent, peut commettre des erreurs. Moi-même n'en ai-je pas commis cette nuit? Voyons, combien? Une...deux...trois. Oui, j'ai fait trois choses que mon père n'aurait pu croire, les eût-il vu de ses propres yeux.
Nous étions arrivés à sa porte. Il s'arrêta avant d'entrer, et continua d'un ton contrit et solennel.
- D'abord j'ai pensé à mes affaires temporelles le jour du sabbat. Ensuite je me suis rendu caution d'un Anglais. Enfin j'ai laissé échapper un malfaiteur.
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- Avant de vous suivre, il faut que je sache qui vous êtes et ce que vous me voulez.
- Je suis un homme et je veux vous rendre service.
- Un homme! C'est parler un peu trop laconiquement.
- C'est tout ce que je puis vous dire. Celui qui n'a point de nom, point d'amis, point d'argent, point de patrie, est du moins un homme, et celui qui a tout cela n'est pas davantage.
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La nuit commençait à s'avancer, et ses épaisses ténèbres donnaient à la rivière une teinte sombre et uniforme qui s'accordait parfaitement avec la disposition de mon esprit. A peine pouvais-je distinguer le pont massif et antique jeté sur la Clyde, et dont je n'étais pourtant qu'à peu de distance. Ses arches étroites et peu élevées, que je n'apercevais qu'imparfaitement, semblaient des cavernes où s'engouffraient les eaux de la rivière, plutôt que des ouvertures pratiquées pour leur donner passage. On voyait encore de temps en temps briller le long de la Clyde une lanterne qui éclairait des familles retournant chez elles après avoir pris le seul repas que permette l'austérité presbytérienne les jours consacrés à la religion, repas qui ne doit avoir lieu qu'après l'office du soir. J'entendais aussi quelque fois le bruit de la marche d'un cheval qui reconduisait sans doute son maître à la campagne, après qu'il avait passé la journée du dimanche à Glasgow. Un silence absolu, une solitude complète m'environnèrent bientôt et ma promenade sur les rives de la Clyde ne fut plus interrompu que par le bruit des cloches qui sonnaient les heures.
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