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Louis Labat (Traducteur)Charles Chassé (Préfacier, etc.)
EAN : 9782752903341
384 pages
Phébus (13/03/2008)
3.53/5   48 notes
Résumé :
A la fin du XVIIe siècle.
Alors que l'avenir de l'Écosse, bientôt ralliée au royaume d'Angleterre, semble menacé, un autre drame se joue au coeur des Highlands. Lorsque Edgar, le jeune maître de Ravenswood, sauve la vie de la douce et timide Lucy, il ignore qu'il vient de tomber sous le charme de la fille de son pire ennemi. Sir William Ashton. Soumises aux rivalités ancestrales de leurs familles, les amours d'Edgar et de Lucy ne cesseront d'être contrariées ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Dans une gorge des montagnes de Lammermoor gisent les ruines d'un ancien château gothique.

Ce château était celui des Ravenswood, race de barons remontant à l'Antiquité. Mais au XVIIe siècle la Glorieuse Révolution fit déchoir le dernier propriétaire, lord Ravenswood, qui dut se retirer de ses terres et fut dégradé de son titre de noblesse. Après de vains procès pour obtenir réparation, lord Ravenswood décède et le jour des funérailles, son fils Edgar, prenant le ciel à témoin, jure de venger son père. Tous ses ressentiments se tournent alors vers sir William Ashton, nouvel acquéreur des domaines, qui, lui, a su tirer profit de la situation du pays et s'associer à des combines plus ou moins honnêtes pour amasser des richesses et asseoir son importance politique en devenant lord garde des sceaux d'Écosse.
Dans sa tour lugubre construite par ses ancêtres sur un promontoire rocheux contre lequel les vagues viennent se briser, Edgar rumine son désespoir et ses désirs de vengeance. Avec la brillante écriture de l'écrivain, on devine sans effort la morosité des lieux « le murmure sourd des flots qui frappaient continuellement contre le rocher était pour l'oreille ce que le site était pour la vue : un symbole de deuil, de monotonie, et même d'horreur. »
Le jour où Edgar décide d'aller s'expliquer, la fureur d'un taureau en a décidé autrement en lui donnant la malencontreuse occasion de sauver la vie de son pire ennemi et de sa fille Lucie.
Cette noble conduite ne laissera pas indifférente la jeune fille. Walter Scott nous la fait découvrir sous des traits doux, fragiles et délicats. Son caractère docile qui semble apathique peut néanmoins cacher une âme romanesque qu'elle laisse s'envoler dans ses lectures et qui ne demande qu'à se réveiller dans la réalité.
L'auteur esquisse rapidement la fulgurante relation amoureuse entre Edgar et Lucie. Vite installée, il la laisse en arrière plan pour se concentrer sur les manipulations des uns et des autres afin de favoriser ou de déjouer les desseins de rapprochements de ces deux noms pourtant voués à une haine réciproque.
Même dans une chaumière dissimulée au fin fond d'une vallée sombre du domaine, d'où s'échappe une fumée bleutée, la vieille Alix avertit aussi sir Ashton que le besoin de justice des Ravenswood n'est pas à prendre à la légère, citant leur devise « J'attends le moment. »

Rien de bien extraordinaire ne va traverser cette histoire écossaise dramatique mais le grand talent de conteur de Walter Scott m'a emportée sur ces collines de Lammermoor. On y sent une influence Shakespearienne augmentée par les nombreuses épigraphes extraites des célèbres pièces du dramaturge.
Deux grandes passions contradictoires s'y affrontent, l'amour et la haine. Cette contradiction sera merveilleusement alimentée par la faiblesse de certains personnages ou par l'ascendance machiavélique de certains autres.
Même déchu, la noblesse se lit dans l'attitude d'Edgar et l'orgueil de sa naissance aura du mal à faire taire sa fierté.
Chez sir William Ashton, c'est tout l'état du parvenu que l'auteur lui fait endosser. Cet homme, flatteur et beau parleur, d'un caractère versatile autant sur le plan politique qu'humain, se range rapidement et sans honte derrière les ordres et les agissements de sa femme assoiffée de grandeur. Totalement hermétiques aux inclinations de leur fille, ces parents odieux ne la voient que pour mieux servir leurs intérêts et leurs propres convenances.

À côté de ces viles manoeuvres humaines, Walter Scott a su ménager pour ses lecteurs quelques bouffées humoristiques avec Caleb, le vieux et rusé serviteur d'Edgar. Pour sauver coûte que coûte l'honneur de la maison et ne jamais discréditer le nom des Ravenswood, ses paroles font naître des subterfuges mensongers pour cacher la désolation de la forteresse, l'absence de domestiques et surtout le manque de vivres dans cette triste demeure dépourvue de tout. Son ingénuité à se défiler pour servir à boire et à manger aux éventuels visiteurs est tout à fait récréative au beau milieu de cette tragédie qui couve derrière ces murailles décrépites.

Cette histoire fait résonner les épées qui se croisent suite à des paroles ou des attitudes outrageuses et m'a fait grimacer lors des chasses, amusements et privilèges des grands de cette époque. Sur une trame politique qui ficèle une grande partie du destin de nos jeunes amoureux, ce roman historique empreinte des éléments intéressants aux légendes d'Écosse, aux superstitions et aux prophéties qu'il ne faut pas sous-estimer.
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Il faut beaucoup de patience avant d'arriver au coeur de l'intrigue. Les premières pages commencent par les réflexions de l'auteur présumé, Pierre Pattieson, ainsi que par ses discussions avec un de ses amis.
Edgar Ravenswood vient d'enterrer son père, il jure de se venger de la famille Ashton à qui il attribue la ruine de sa famille. Comme souvent la vérité est plus complexe bien que le jeune homme n'en connaisse qu'une partie. Edgar ne mettra pas son serment à exécution, bien au contraire. Lors d'une partie de chasse, il sauve William Ashton et sa fille de l'attaque d'un taureau sauvage. Edgar tombe sous le charme du lord et encore davantage sous celui de sa fille. Les personnages sont à la limite de la caricature, et on ne les comprend pas toujours.
La fiancée de Lammermoor est une tragédie. Des passages pourraient être hilarants, mais comme c'est une tragédie, ils sont surtout pathétiques.
Enfin, l'auteur fait de nombreuses digressions qui ne sont pas passionnantes et le style est souvent lourd.
À lire pour la description de l'Écosse au XVIIe siècle.

Lien : https://dequoilire.com/la-fi..
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Lecture de vacances enfin piochée dans la bibliothèque familiale, ce roman de Walter Scott m'attendait depuis plus de 40 ans. Ce fût une belle lecture d'évasion, qui m'a transportée dans les rudes et magnifiques paysages de l'Écosse féodale de la fin du XVIIème siècle.

L'histoire débute par les funérailles de Lord Ravenswood, propriétaire ruiné et dépossédé de son château et de ses terres par Sir William Ashton. Son fils se jure de le venger à tout prix. Mais le hasard l'amène à sauver la vie de la fille de son ennemi, la douce Lucy Ashton. C'est le début d'une histoire d'amour qui ne cessera d'être contrariée par le destin...

A la fois roman historique et tragique histoire d'amour, La fiancée de Lammermoor comporte assez curieusement des passages fort comiques au début du roman avec le personnage de Caleb, le vieux et fidèle serviteur du jeune Lord Ravenswood qui s'efforce de cacher la décrépitude et la ruine du château aux visiteurs. Les facéties de Caleb amusent et surprennent. Mais ce ton léger ne subsiste guère dans les pages qui suivent. Très vite, les vieilles légendes écossaises et les prophéties s'invitent pour hanter les pages de ce roman sombre et annoncer à plusieurs reprises le funeste destin qui attend les héros.

Un classique du roman historique autrefois publié en bibliothèque verte mais que la jeunesse d'aujourd'hui pourrait trouver d'une lecture difficile...

Challenge XIXème siècle 2021
Challenge multi-défis 2021
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Racontée par Jane Austen, cette histoire d'amour tragique aurait été une réussite. Par Walter Scott, il reste l'humour, un peu, et différentes tentatives de genre, gothique, romantique, récit d'aventure, le tout mélangé sans qu'on sache finalement comment le qualifier.
S'il s'agit d'un roman d'amour, il manque cruellement toute la part psychologique des personnages qui permettrait d'expliquer certains comportements et nous aiderait à s'attacher aux personnages. Finalement, on ne saisit pas tout-à-fait pourquoi le maître ruiné de Ravenswood et la fille de l'ennemi de son père mort par sa cause s'aiment avec tant de passion (heureusement, les épigraphes citant des extraits de Roméo et Juliette sont là pour justifier cet amour), et encore moins pourquoi l'un et l'autre réagissent de manière aussi irrationnelle parfois, si ce n'est pour parvenir au dénouement final.
En soi, le roman n'est pas déplaisant, il est parfois même agréable voire amusant grâce au personnage de Caleb, le domestique du maître de Ravenswood qui fait des pieds et des mains pour que sa ruine passe inaperçu, allant jusqu'à incendier son château pour que les convives ne puissent pas le visiter et en découvrir le dénuement.
Mais à part cela, je pense que je l'aurai vite oublié.
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Un roman placé sous le patronage de Shakespeare, dès le début avec une référence explicite à Roméo et Juliette. Oui, le maître de Ravenwood et Lucy sont jeunes, beaux, mais leurs familles se haïssent. Seulement, nous ne sommes plus au Moyen-Âge où les haines s'apaisent par des bains de sang comme lorsqu'un ancêtre de la famille Ravenwood s'était vengé en massacrant toute une salle. Nous ne sommes pas non plus à Vérone où les querelles d'honneur se règlent par des duels entre gentilhomme.
Non, c'est à peine un roman historique lorsque Walter Scott l'écrit : le cadre de l'intrigue est le XVIII ème siècle, un siècle avant lui donc. S'il y a bien quelques références aux Jacobites, ce n'est pas un roman épique, le héros combat, mais loin, ses missions l'entraînent en terre étrangère, hors-champ par rapport au roman donc. Même sa fin est un refus de l'épopée puisque le duel annoncé n'a pas lieu.
En effet, dans ce monde qui n'est presque plus ancien, les oppositions ne peuvent plus être guerrières et violentes, mais politiques et feutrées. L'Ecosse n'est plus une terre sauvage et lointaine, elle est rattachée à la Grande-Bretagne. Plus de guerre de clan, mais des chicaneries de politiciens, des intrigues de cabinet - qui ne sont pas très claires ni très explicites. le héros est une figure dépassée, archaïque, lui qui habite un donjon féodal maintenant en ruine, lui qui voudrait encore avoir des relations seigneuriales avec ses métayers qui n'obéissent plus aveuglement à ses ordres, lui qui voudrait des combats d'honneur. Au contraire, la modernité se voit par l'ascension e nouvelles catégories sociales, les figures puissantes sont celles de la bourgeoisie montante comme le tonnelier du village, ou d'un homme de loi qui parvient à devenir noble à force d'intrigues. Et, en réalité, la figure la plus intelligente, celle qui parvient à ses fins pour réaliser ses ambitions, c'est une femme, lady Ashton qui tire les ficelles dans l'ombre, manipulant son mari. On retrouve Shakespeare, puisqu'elle est explicitement comparée à Lady McBeth.
Shakespeare permet aussi de s'inscrire dans la bouffonnerie avec le personnage du capitaine qui n'est qu'un mercenaire en quête d'un noble prêt à l'entretenir, mais aussi avec la figure du vieil intendant de la famille Ravenwood, un domestique si prêt à défendre l'honneur de la maison qu'il ment et invente tous les stratagèmes possibles, faisant sourire mais émouvant aussi par son dévouement.
Mais surtout, se placer sous le patronage de Shakespeare permet d'introduire la tragédie. On sait dès le début que tout finira mal, l'avant-propos nous a dépeint - au sens propre - une jeune fiancée échevelée et désespérée. le texte fait référence à plusieurs prophéties, notamment avec la figure des trois vieilles femmes assisses au cimetière - la référence aux sorcières de McBeth est elle aussi explicite, directement présente.
C'est donc le roman décevant d'un monde qui n'est plus, où le héros est effacée, la demoiselle sans intérêt, où la politique remplace le chevaleresque. Ce n'est donc pas ce que j'attends d'un roman de Walter Scott.
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
La musique nous cause un double plaisir, une sensation mêlée de surprise, quand la personne qui l’exécute n’est pas visible à nos yeux. Elle nous rappelle alors le concert d’oiseaux cachés parmi les feuilles du bocage.
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S’ils avaient eu le temps de se connaître parfaitement avant de s’abandonner à la passion qui les dominait, Ravenswood eût inspiré trop de crainte à Lucie pour qu’elle eût pu lui accorder de l’amour, et lui-même aurait regardé la douceur et la docilité de miss Ashton comme une faiblesse d’esprit qui la rendait peu digne de son attachement.
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À peine se trouvait-il une affaire un peu importante dans laquelle les juges ne fussent influencés par quelque considération personnelle. Ils savaient si peu résister à la tentation de tirer parti de leurs places qu’il courait alors un proverbe aussi général que scandaleux : Dites-moi qui se plaint, et je vous citerai la loi.
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Dans une gorge des montagnes qui s'élèvent au milieu des plaines fertiles du Lothian oriental, existait autrefois un château considérable dont on n'aperçoit plus aujourd'hui que les ruines. Ses anciens propriétaires étaient une race de barons puissants, nommés Ravenswood, nom qui était aussi celui du château.
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Il eût été bien difficile de se figurer une demeure plus sauvage et plus triste. Le bruit sourd et mélancolique des vagues qui venaient successivement se briser contre les rochers qui bordaient la plage, à une profonde distance au-dessous, était pour l'oreille ce que le site était pour l’œil, un symbole de mélancolie continue et monotone, non sans un mélange d'horreur.
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Comment un roman qui met en scène les dernières heures de la chevalerie peut-il nous aider à comprendre le triomphe actuel du réalisme politique ? C'est le tour de force réussi par l'homme qui a inventé le roman historique.
« Quentin Durward » de Walter Scott, c'est à lire aux éditions Omnibus.
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