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3,43

sur 55 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
On est en Caroline du sud en 1932, c'est la grande dépression et la prohibition. La petite ville a perdu nombre de ses enfants morts dans les tranchées en Europe, c'est encore très présent, et les survivants ne dessoûlent pas.
C'est un polar social dépressif et lent, noyé dans les vapeurs du Bourbon, que nous livre Jon Sealy pour son premier roman, un croquis d'une Amérique périphérique de petits blancs pauvres, ouvriers des filatures ou paysans à l'écart des villes. Les populations noires sont absentes du roman, comme invisibles, reléguées dans un blues de Bessie Smith et interdites de travailler dans les usines pour vivre. Terrible concurrence entre les misérables !
Les prêches de l'église Baptiste vouent tous les pécheurs aux flammes de l'enfer et induisent un climat dominé par la fatalité .
La violence couve entre beuveries et bagarres. le trafic d'alcool de Tull qui ne dérange personne d'habitude, laisse un beau jour deux morts abattus à la chevrotine devant un bar, et un blessé en fuite, le bouc émissaire commode, Mary Jane Hopewell, le mauvais garçon, affublé d'un surnom humiliant depuis l'enfance.
C'est une enquête compliquée pour le shérif Furman Chambers, 70 ans, père de deux fils morts dans les tranchées, qui voit débarquer deux agents de la police d'Etat, troubler l'apparente quiétude de la communauté . Il est Coincé entre sens du devoir et désir que tout revienne comme avant.
Jon Sealy met en scène une belle galerie de personnages, les hommes du clan Hopewell, de beaux portraits de femmes, la paisible Alma, la sombre Abigail, la terrifiante tante Lou. Il esquisse un Roméo et Juliette dans les maïs, l'inévitable tragédie.
Quelques longueurs, un peu de surplace sur le personnage de Mary Jane, c'est tout ce que je reproche à ce roman qui nous parle d'une Amérique désabusée où les hommes sont une variable d'ajustement d'un trafic qui fonctionne comme l'économie officielle.


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Bourbon, Blues and Blood !
Le shérif Chambers est fatigué, sa femme le presse de prendre sa retraite tandis qu'il hésite… « terrifié à l'idée de l'ennui qui le guetterait tandis qu'il se dirigerait lentement vers ses derniers jours. »
Grande Dépression, prohibition, bourbon de contrebande, bootlegger sans scrupules, meurtres en pleine rue, adolescents prêts à tout pour vivre, le décor est bien, très bien, planté. Tout vous prévient que le shérif Chambers va faire une dernière ronde, qu'il va nettoyer les écuries d'Augias avant de passer la main. John Wayne revient, le Wayne de John Ford et, même si nous ne sommes pas à Monument Valley mais en Caroline du Sud, c'est sûr, il va nous régler ça avec sang froid et doigté.
Pas tout à fait, finalement. Je vous laisse découvrir comment avec cette galerie de « personnages inoubliables » comme le vante, assez justement, la quatrième de couverture. Un très bon roman sur une époque où chacun luttait à sa façon, avec ses atouts et ses faiblesses, pour survivre. le slogan est passé de mode même si la réalité est toujours vivace : Struggle for life…
Gageons que Jon Sealy a gagné le droit de vivre de sa plume !
« Des soirs pareils, Tull entendait dans sa tête les accents plaintifs du blues de Bessie Smith… On ne pouvait pas dire qu'en approchant de la cinquantaine il vieillissait comme un bon whisky, mais plutôt qu'il s'éventait telle une bière abandonnée sur un comptoir. « Personne sait quand t'es au bout du rouleau », chante Bessie Smith, les paroles les plus sensées que quiconque ait jamais prononcées. On emmène ses amis faire la noce, on leur paye de l'alcool de contrebande, on leur prête de l'argent pour une partie de cartes, mais une fois la bouteille vide, l'argent envolé et les cartes rangées, les amis s'en vont en emportant un bout de votre âme et vous laissent dans votre château à méditer sur la vie et la mort. »
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1932, Caroline du Sud. La Grande Dépression est passée par là et la prohibition aussi. Alors, certains boivent pour oublier et d'autres produisent du bourbon de contrebande pour se faire des couilles en or.

Petites infos historiques, pour se coucher moins bête : le bourbon est fabriqué à partir de maïs, alors que les autres whiskies sont conçus à partir d'autres céréales telles que l'orge, le seigle ou le blé. Et apparemment, le bourbon est aux États-Unis ce que le scotch est à l'Écosse.

Pas facile de distiller du bourbon sans se faire prendre. Certains ont essayé, ils ont eu des problèmes… Mais dans notre petite bourgade miséreuse, remplie de pauvres gens bossant dans les usines ou trimant sur leurs terres, l'un d'eux a une couverture géniale : il fabrique du soda ! C'est intelligent, la distillerie de bourbon est camouflée par le soda, tout comme les commandes d'ingrédients : maïs et sucre.

Le point de départ de ce roman noir qui parle de prohibition, c'est deux personnes assassinées par Mary Jane Hopewell, un vétéran de la Grande Guerre. Oui, Mary Jane est un homme, ce n'est pas son nom, mais son surnom.

Problème : personne ne croit que c'est lui, le chérif Chambers en premier. Il est vieux, ne pense qu'à sa pension et à siroter du bourbon de contrebande dans son bureau. No stress… Oui, mais, les hommes en noirs viennent de débarquer pour enquêter !

Ce roman noir est un roman social qui parle de l'Amérique blanche, celle d'en bas, celle qui travaille, qui peine, qui trime et qui a du mal à joindre les deux bouts. Comme la majorité sont pauvres, personne ne se rend compte qu'il est dans la dèche. le seul qui ait des thunes, c'est Larthan Tull, le "magnat du bourbon".

Ceci n'est pas un thriller qui va à fond la caisse ! Tout le monde va à pied, hormis les livreurs de bourbon et les flics. C'est plus une partie de cache-cache que de 24h chrono. À pied, on va moins vite !

Le plus important, ce sont les ambiances : noires, sombres, sordides, parce que l'on se doute qu'à un moment, ça va exploser entre le magnat et celui qui a tenté de le doubler… Ou, entre lui et le jeune garçon qui aime sa fille.

On ne sait pas où ça va péter, mais on sait que ce sera terrible. Effectivement, ce sera terrible et violent. L'autre chose importante, ce sont les portraits des personnages, tous bien esquissés, réalistes, profonds. Une belle galerie de personnages !

Un roman noir qui prend son temps, qui soigne ses personnages, ses ambiances, qui n'hésite pas à servir de l'alcool, dans des bocaux et à nous faire comprendre que les fermiers du coin gagent plus à vendre leur maïs au bootlegger (contrebandier d'alcool, pendant la prohibition) qu'à la coopérative des céréales. Un comble !

Un roman noir profond qui redonne vie à la prohibition, à la Grande Dépression et à un morceau des États-Unis à cette époque. Un roman noir qui possède une belle intensité dramatique.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Très bon roman qui nous plonge immédiatement dans le sud des Etats-Unis en pleine prohibition.
Le monde très noir du trafic d'alcool, l'ambiance d'une petite ville, l'exode rural sont autant de thèmes abordés avec succès.
L'auteur sait décrire des personnages qui possèdent forces et failles, on se laisse très rapidement emportés.
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Caroline du Sud, dans les années 30. Deux hommes sont abattus devant un bar clandestin. La Prohibition est en place, leur mort a forcément à voir avec le trafic d'alcool de Larthan Tull, propriétaire de l'établissement. Tout ça pourrait ressembler à un polar, mais ce n'en est pas vraiment un. Roman noir, très noir, c'est vrai, mais qui prend prétexte de l'intrigue pour faire le portrait de plusieurs personnages pris au piège de cette toile, l'Amérique des années 30, les difficultés pour vivre décemment. La tragédie de leurs vies, leur état d'esprit englué dans la perte de leurs illusions, voilà le thème central de ce roman fort en émotions.
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Caroline du Sud, en 1932. Deux hommes morts par balles devant le Hillside Inn, endroit servant de couverture à Larthan Tull pour son trafic d'alcool. Et un coupable tout désigné pour ces meurtres, Mary Jane Hopewell. Mais les choses semblent un peu trop simples pour le shérif Chambers...

"Un seul parmi les vivants" est un roman noir d'une très grande sobriété, ce qui est ironique lorsqu'on sait qu'un des principaux protagonistes de l'histoire est, en ces temps de prohibition ... le bourbon. Un breuvage qui attire les convoitises... sauf que chercher à concurrencer le dangereux Larthan Tull dans ses affaires bien établies n'est pas forcément une riche idée, et va être à l'origine d'une spirale destructrice. le récit est prenant, carré, efficace, les personnages marquants. Une belle réussite indéniablement !
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Un premier roman réussi pour Jon Sealy qui nous entraîne avec ce "Seul parmi les vivants" au fin fond de la Caroline du Sud au coeur de la grande dépression. Nous sommes en 1932, la prohibition est sur le point de s'achever mais les bootleggers règnent en maître sur le trafic de bourbon et le redoutable Larthan Tull impose sa loi sur la petite ville de Bell. le shérif vieillissant Furman Chambers a bien du mal à faire régner l'ordre et la loi.....
Un soir deux jeunes types sont descendus devant le bar de Tull et tout accuse Mary Jane Hopewell un vétéran de 14/18, marginal et gros consommateur de bourbon. le shérif Chambers doute fort de cette culpabilité.
Tous les ingrédients pour un drame qui peu à peu va devenir inévitable au lecteur, sont en place. Sealy s'attarde longuement sur le contexte social et économique, sur le climat pesant de la prohibition, ce qui fait de son ouvrage un roman plus social que policier. La tension monte au fil des pages jusqu'à l'explosion finale.
On croise chez Leary des personnages attachants (le shérif Chambers, les deux frangins Quinn et Willie) , de fieffés salauds (Tull, Dock), tous cependant hauts en couleur.
Le fantôme des grands écrivains du sud plane sur cette oeuvre, Erskine Caldwell, Faulkner mais aussi plus proche de nous Ron Rash. Servi par la traduction toujours impeccable de Michel Lederer (le traducteur maison de Terres D'Amérique) ce roman totalement addictif se lit d'une traite!
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En Caroline du Sud, pendant la Prohibition.
Larthan Tull, « The whiskey baron » (titre original) découvre que son business est menacé par deux de ses coursiers et leur partenaire, un homme au nom étrange de Mary-Jane Hopewell. Les deux coursiers sont abattus devant le bar du Hillside Inn, qui sert de couverture au trafic d'alcool de Tull. le coupable désigné par les témoins est Mary Jane Hopewell. le shérif Furman Chambers, près de la retraite, s'estime obligé de se charger de cette affaire car elle implique des amis, des voisins et leur familles.
« L'alcool était interdit dans le comté depuis maintenant douze ans, mais même en des temps où l'on avait à peine de quoi s'offrir de l'eau sucrée, les gens paraissaient encore avoir assez d'argent pour se payer de la gnôle. La moitié des habitants de la ville – de bons et pieux citoyens – exigeaient que Chambers mette fin aux activités de Tull, mais l'autre moitié, dont Chambers lui-même, quoiqu'ils n'approuvent pas toute cette débauche, lui achetaient du bourbon. Fermer le Hillside Inn serait revenu à couper la source d'approvisionnement en bourbon pour tout le comté, ce que refusaient même certains des bons et pieux citoyens. »
Mary-Jane Hopewell, vétéran de la Grande Guerre, était connu comme un marginal, non violent. Un tantinet ivrogne, ce n'était pas le genre à faire du mal à qui que ce soit. Après interrogatoire du barman, témoin du meurtre, et du propriétaire du bar, le trafiquant d'alcool Larthan Tull, le shérif Chambers est convaincu de l'innocence de Mary-Jane.
Il va donc se mettre à sa recherche, nourrissant l'espoir de le retrouver avant Larthan Tull, qu'il soupçonne d'être responsable de ces meurtres.
Son enquête le conduit à plonger dans le quotidien d'une communauté menant une vie misérable, parmi les ouvriers des manufactures de coton et le petit personnel chargé des opérations clandestines de distillation. L'instinct du shérif s'avère être bon. Il découvre bientôt que son comté rural, en apparence idyllique, est le cadre d'un trafic d'alcool dont il ne mesurait pas l'importance, et sur lequel Tull règne sans partage. L'enquête de Chambers se complique avec la présence de deux agents fédéraux chargés d'enquêter sur la fabrique de soda de Tull, qui sert de paravent à son trafic.
A la fois roman policier et chronique sociale, ce roman, encensé par Ron Rash, nous brosse le tableau saisissant d'un petit comté rural du sud des Etats-Unis, à l'époque de la « Grande dépression » et de la prohibition. Les personnages sont d'une réelle épaisseur psychologique, depuis Furman Chambers, le shérif vieillissant, jusqu'à Larthan Tull le « bootlegger » un homme d'une extrême dureté, et d'un égoïsme forcené. Les autres personnages de ce roman, sont tous plus ou moins en relation avec l'alcool : les ouvriers des filatures de coton en sont les consommateurs, et les paysans de la région écoulent leur maïs pour alimenter le trafic. Ainsi la boucle est bouclée.
D'une plume très juste, l'auteur évoque à merveille l'ambiance d'une époque et d'un lieu, il aborde des thèmes universels tels que la famille, le travail, ou la religion. La description des personnages est très travaillée, qui explore les diverses facettes de la nature humaine, le libre-arbitre, la prédétermination et la lutte continuelle entre le bien et le mal.
« – Voyez-vous, Furman, on ne peut jamais savoir de quelle violence la bête humaine est capable quand elle considère les choses à travers l'illusion du libre arbitre.
– le libre arbitre ?
– Nous sommes tous retenus prisonniers sur une scène. Vous avez un boulot à faire. J'ai un boulot à faire. Et le boulot de Mary Jane, c'était de se soûler. Tant qu'on s'en tient à son rôle, les choses se déroulent sans accroc. le spectacle continue. »
L'intrigue est très bien construite, la tension est permanente et progresse au fur et à mesure de la lecture jusqu'à un final stupéfiant.
C'est un page-turner excitant, mais c'est beaucoup plus que cela. C'est de la vraie littérature, un roman magnifiquement évocateur, nostalgique et poétique, d'un monde aujourd'hui disparu. Ses personnages resteront en nous, bien après que nous ayons tourné la dernière page.
C'est un très bon roman d'un jeune auteur prometteur, à suivre assurément ! Une lecture que je recommande chaudement.

Lien : https://thebigblowdown.wordp..
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Caroline du Sud, 1932. Deux hommes ont été abattus à la sortie d'une ancienne auberge qui sert désormais de couverture au trafic d'alcool de Larthan Tull, le « magnat du bourbon ». Mary Jane Hopewell est vite accusé du meurtre. le vieux shérif Chambers doute du nom de l'accusé et mène l'enquête.

Le lecteur est plongé dans une certaine ambiance, l'alcool, la contrebande, la prohibition. Pas beaucoup d'action mais une certaine noirceur.

J'ai trouvé ce roman un peu long, je ne savais pas vraiment où ça allait me mener. Mais, en même temps, impossible de le lâcher, accro à cette noirceur et bien envie de découvrir les personnages si bien décrits, d'en savoir plus sur cette ville.
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"Une nouvelle grande voix du Sud", et bien pas vraiment. Ce roman est bien, mais loin d'un Tom Franklin par exemple.
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