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Un livre intéressant et émouvant sur l'émigration, et ses conséquences : perte des traditions, déracinement et conflits familiaux. J'ai cependant eu du mal avec l'écriture hachée de Leïla Sebbar faite de mots déposés par petites touches, comme le ferait un peintre impressionniste, mais sans l'effet visuel d'un tableau. Il faut faire attention, revenir au besoin en arrière pour ne pas perdre le fil. Je m'en suis accommodé parce qu'il d'agissait d'un texte court,lui reconnaissant l'atout de la créativité.
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Mon cher fils, c'est Tahar, unique fils du vieux chibani revenu à Alger après trente ans passés dans les usines Renault, et à qui il n'a pas su parler lorsqu'il était en France. Maintenant, Tahar a disparu, ses soeurs ne savent pas où il est, et le vieil homme tente de renouer le contact par des lettres que lui écrit Alma, écrivain public à la Grande Poste d'Alger.
Dans un dialogue un peu vague, peu ponctué, qui s'apparente souvent au monologue, le vieil homme qui n'a jamais parlé à sa famille, s'épanche devant cette jeune fille qui écrit pour lui : et lui raconte pêle-mêle les colons, la France, mai 68, la "révolution", les foyers sonacotra, les cafés et les dominos, la langue arabe et les traditions qui se perdent, et surtout ces jeunes dans les banlieues... perdus eux aussi, pour leur famille et pour la société.
Une vision désenchantée et digne de l'immigration que j'ai beaucoup aimée, même si j'ai eu un peu de mal à adhérer à la forme un peu décousue.
Le tout dans le ravissant écrin des éditions Elyzad poche.
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Cet ouvrage raconte l'histoire d'un vieil homme qui rentre à Alger, après trente ans passés dans les usines de Boulogne-Billancourt, en France. Il vit seul dans une petite maison aux volets verts face à la mer. Cet homme avait sept filles et un fils. Depuis son retour en Algérie, le vieil homme cherche désespérément son fils dont il est sans nouvelles depuis longtemps.
Avec l'aide de la jeune Alma, écrivaine publique à la Grande Poste, il tente de renouer avec son fils. L'ancien émigré convoque la jeune Alma pour lui dicter l'impossible lettre sans jamais y parvenir, repoussant à chaque fois la décision à plus tard.
La quête ou la reconquête de cet enfant tant chéri s'avère d'une ardeur telle que seul l'amour paternel pour le rejeton peut témoigner sur les déchirures existentielles que vivent les déracinés et autres émigrés avec leurs familles. Un cri venu des tréfonds humains, d'un père et son fils, déchire la nuit sentimentale qui étend son voile sur leur relation familiale dramatique.
La trame romanesque suit un fil narratif simple, avec des phrases courtes mais tranchantes, ramassées, à résonance poétique.
Le lecteur qui songe d'abord au Vieil homme et la mer voit aussitôt en ce misérable et digne chibani, l'envers du combatif vieillard d'Hemingway et celui qui est familier des nombreux textes de Leïla Sebbar retrouve les thèmes du père, des immigrés, de la relation complexe entre parents et enfants, son intérêt pour les cartes postales anciennes. Leïla Sebbar écrit ici une véritable ode aux immigrés dépassés par la situation dans laquelle ils ont mis leur famille.
En perspective Un roman de bonne facture toujours dans la même veine des thèmes chers à l'auteur de Silence des rives.
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Dès les premières pages, je me suis rendu compte qu'il me faudrait être concentré lors de ma lecture. Les mots, les phrases nous arrivent en paquet, de manière rapide et où la ponctuation donne l'impression que les personnages cherchent leurs mots, qu'ils nous parle et ne savent pas toujours comment nous dire les choses. Cet homme parle de lui, de sa vie, tout ce qu'il n'a jamais dit à l'un de ses enfants, à ce fils, dont il est sans nouvelles, et à qui il décide d'écrire, de raconter. Après m'être adaptée au rythme de lecture je n'ai pas pu lâcher cette histoire, et ai vécu la lecture des dernières pages comme une révélation sur l'ensemble de l'ouvrage. Une lecture emplie de finesse et de force, une belle découverte.
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Une lecture éreintante due en partie à une écriture hachée et saccadée, une avalanche de virgules surtout dans les première pages, plusieurs voix qui en fait ont toutes la même façon de s'exprimer, on passe du coq à l'âne, certains personnages font des digressions à s'y perdre, je conçois que cela représente un style d'écriture mais visiblement ce n'est pas un style que j'apprécie; le récit est à peine sauvé par la chute finale....Ce roman ne fait que 150 pages mais j ai mis plus de temps à le lire que le temps consacré à d'autres romans de 300 pages; d'ailleurs s'il avait fait 300 pages j'aurais abandonné au bout de 100 pages.
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Le vieil homme est assis, face à la mer. Alma va jusqu'à la grande Poste à pied, il fait beau.

C'est là qu'ils se retrouvent presque tous les jours. « Elle voit le vieil homme assis. Il l'attend. C'est lui, sa veste bleu de Chine usée, blanche aux coudes, achetée à Barbès chez les Arabes de la Goutte d'Or, les vestes accrochées à la porte, l'étiquette « pas cher » qu'il ne sait pas lire. »
Alma est écrivain public à la Grande Poste et lui, ouvrier chez Renault en retraite, revenu au Pays.
Au fil des jours s'établit un dialogue entre le chibani et la jeune bourgeoise, entre l'illettré et la lettrée. Cette lettre recommencée chaque jour : Mon cher fils, je voudrais tant pouvoir te parler, je voudrais tant te dire tout ce que je n'ai pas su ni pu te dire…..
Chaque jour, Il parle de Tahar. Chaque jour Alma commence sa lettre, pose une question sans avoir l'air, surtout ne pas brusquer le vieil homme. « Il écrit à son fils, le fils préféré, fils unique, il aurait pu ne pas l'aimer, il l'aime »
Chaque jour le vieil homme confie sa vie à Alma, chaque jour la lettre est recommencée, « La même histoire tant de fois répétée et lui, en bleu de Chine, assis sur une vieille chaise en bois en face de la jeune fille qui vient d'arriver… ». Chaque jour les souvenirs affluent, la France, l'usine, l'île Seguin. « L'île Seguin c'était un pays avec le bruit des chaînes et le bruit des langues étrangères, les belles voitures c'était eux les ouvriers, leurs mains avaient fabriqué tout ça, un jour ils auraient les vieilles Renault d‘occasion, bientôt à la casse, comme eux, chibanis abandonnés. »

Le vieil homme raconte ce qu'il n'a pu partager avec son fils, cette vie de labeur au service de Renault, la nuit du 17 octobre 1961. « Mon fils, je n'ai jamais pu lui raconter. Je ne sais pas pourquoi. J'ai tenté plusieurs fois, et il me disait "Ça ne m'intéresse pas, c'est tes histoires et l'Algérie je n'ai pas envie d'en entendre parler, ni la guerre, ni avant la guerre, ni rien." »
Tahar refuse d'écouter son père, ne veut pas savoir ni comprendre : « « Moi, en bleu de travail dans une usine, jamais, tu m'entends jamais, avec un contremaître qui te surveille même…. Plutôt crever…. » Voilà comment mon fils m'a parlé. Depuis ce jour, je n'ai plus mis mon bleu, même pour réparer la mobylette »
Alma écoute le vieil homme raconter sa vie qui rejoint l'histoire des chibanis venus travailler en France, les drames vécus, l'incompréhension grandissante entre les générations, le racisme, l'islamisme qui monte, qui recrute les jeunes désoeuvrés pour en faire des « combattants-ennemis ».

La poésie et la nostalgie sont là. le présent algérien n'est pas tendre avec sa jeunesse sans travail, avec ses femmes. Comme toujours, Leïla Sebbar nous embarque dans son Algérie et nous parle de ces vies solitaires, de l'exil et du retour.
Un très bon moment de lecture, un grand plaisir de retrouver Leïla Sebbar. Toujours le même soin apporté à ce livre par les éditions Elyzad.

Lien : http://zazymut.over-blog.com..
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Encore une belle découvert aux éditions Elyzad.
Ce texte est un beau hommage aux hommes du Maghreb qui sont venus travailler en France et qui sont repartis pour la retraite dans leur pays d'origine.
La narratrice est une jeune fille, qui fait un joli métier, elle est écrivain public à la Grande Poste d'Alger et fait de belles rencontres. Ces « clients » lui racontent alors leur vie, leurs espoirs, leurs attentes.
De beaux portraits de père, de mère, de fille… L'un des pères est très touchant, c'est un ancien des usines de Billancourt et qui lui fait écrire des lettres pour son fils, dont il n'a plus de nouvelles. Chaque lettre commence par « mon cher fils.. » et est le prétexte à de l'évocation de souvenirs.
Un très beau texte où se mêle les souvenirs, les contes. Un bel hymne à la mémoire et au respect des autres.
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Un petit livre aux personnages attachants. Une histoire de famille comme il doit y en avoir des milliers de ces immigrés coincés entre les deux rives de la Méditerranée.
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Une écriture très spéciale, qui m'a poussée à lire ce livre deux fois avant de l'apprécier enfin !
Au final un texte intéressant et émouvant sur cette immigration et ses dégâts de père en fils,
sur le rapport père - fils justement, qui n'est peut-être pas si différent des liens qu'avaient entre elles les générations précédentes, du Maghreb ou d'ailleurs.
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Après avoir travaillé 30 ans chez Renault à Boulogne-Billancourt, un vieil homme rentre à Alger. Il a eu sept filles et un fils, mais guère réussi à leur parler quand il était en France, pris par le travail et les amis ouvriers. Alors, à Alger, il se rend à la Grand poste où la jeune Alma, écrivain public, va transmettre son mesage, l'histoire de sa vie à son fils. La rafle de Papon le 17 octobre 1961 à Paris est à peine esquissée... la vie à l'usine, par petites touches, toute une vie apparaît. Mais l'écrivain public voit aussi une autre cliente, qui sait écrire mais qui souhaite une belle écriture, à la plume, pour envoyer des lettres à sa soeur jumelle...

Un livre sur le choc de l'immigration, la rupture entre les générations, mais aussi sur la place de l'écrivain public, écrivain, mais aussi oreille attentive, un peu psy, avec ses clients... Un petit livre (150 pages) à dévorer...
Lien : http://vdujardin.over-blog.c..
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