Après avoir été séduite par le style littéraire et graphique de
Brian Selznick dans Black Out, je n'ai pas hésité longtemps à me plonger dans l'Invention d'Hugo Cabret, espérant y retrouver les mêmes ingrédients qui m'avaient tant plu. Et je dois dire que j'ai été un petit peu déçue.
Déjà, je n'avais pas l'attrait de la nouveauté, puisque je connaissais déjà le procédé d'écriture de
Brian Selznick, alliant texte et illustrations. Mais surtout, les dessins avaient un sens dans Black Out, une réelle utilité, puisqu'ils exprimaient l'histoire de Rose. Ici, ils m'ont semblé moins « essentiels ». Alors certes, ils racontent l'histoire eux aussi, ils prolongent le texte. Ce que raconte les dessins n'est pas les mots. Mais, je ne sais pas pourquoi, j'ai trouvé que ça avait moins de charme, moins d'intérêt.
Quant à l'histoire elle-même, elle m'a moins touchée que celle de Black Out. Nous avons ici ce petit garçon, Hugo Cabret, un orphelin recueilli par son oncle, qui vit caché dans une gare et qui s'est donné pour mission d'entretenir toutes les horloges de la gare (tâche assumée initialement par son oncle) pour que personne ne s'aperçoive que son oncle a disparu. Mais ce n'est pas tout, Hugo a un talent pour la mécanique, et il cache, dans sa chambre secrète, un vieil automate qu'il cherche à réparer. Cette histoire est un prétexte pour nous faire découvrir le cinéaste
Georges Méliès, qui a réalisé de nombreux films à l'époque de la création du cinéma (l'histoire d'Hugo se passe en 1931). Elle n'est pas inintéressante, loin de là, mais elle ne m'a pas captivée. Je ne saurais pas vraiment dire pourquoi cela dit. Il me manquait quelque chose.
La lecture de ce livre, en tout cas, est rapide puisque la moitié environ des quelques 600 pages qui le compose est faite d'illustrations. Et quelles illustrations ! Encore une fois on ne peut qu'être béat devant la qualité du travail de
Brian Selznick. Chacun de ses dessins fourmille de détails, les visages sont expressifs, et des jeux de zoom/dézoom nous amène à voir certains détails, ou au contraire à voir plus grand. Tout est en noir et blanc, j'ai du mal habituellement, j'aime la couleur, mais ici elle ne m'a pas manqué.
L'Invention d'Hugo Cabret, si elle ne m'a pas passionnée plus que ça, reste cependant un bon livre, un bel objet et sa construction est assez originale et intrigante pour mériter qu'on s'y intéresse de plus près.