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Citations sur Croix de cendre (118)

Tu voulais savoir la différence entre Platon et Aristote ? Demande au lion. Pour le sculpter, Platon l'aurait cherché dans sa tête, Aristote dans la pierre. L'un croyait que la mémoire contenait le modèle de toutes choses, l'autre que rien ne pouvait exister sans la matière.
Platon aurait demandé à l'artiste de copier le lion qui posait dans son esprit, Aristote lui aurait dit de l'extraire du marbre où il attendait sa main habile pour le libérer.
L'un va chercher la beauté hors du monde, l'autre le trouve ici-bas. Tu as compris ?
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Pourtant son esprit était délié mais il laissait son aspect pitoyable parler à sa place pour limiter les corvées qu'on hésitait à exiger de lui. Il prétendait qu'une fatigue naturelle héritée du ciel lui tenait lieu d'ange gardien. Je pense plutôt qu'une grande paresse gardienne, héritée de lui-même, l'assistait dans tous les actes de la vie.
(page 134)
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En 1219, un concile interdit définitivement au clergé de l'exercer (la médecine), ordonnant aux moines qui étudiaient la santé des hommes de retourner à l'étude de la santé de Dieu. La profession médicale revient alors aux laïcs des universités qui se prétendaient clercs. Quelques monastères continuèrent à prodiguer des soins malgré l'interdit, mais leurs moines ne pratiquaient jamais de saignée, ni d'acte chirurgical. Un vieux principe leur interdisait : Ecclesia abhorret a sanguine, "L’Église a horreur du sang". La chirurgie avait été abandonnée aux barbiers qui possédaient dans leurs échoppes des lames assez coupantes pour l'exercer. On jugeait que leur habileté à manier le ciseau sur les barbes leur donnait une compétence pour les gestes chirurgicaux que le diable devait pratiquer avec eux puisqu'ils s'achevaient presque toujours par l'infection et la mort de leur patient.
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Le plomb, c'est l'homme misérable que nous sommes lorsque nous vivons selon les désirs terrestres. L'or, c'est l'homme spirituel, enrichi de Dieu. Et la pierre philosophale qui transforme l'un en l'autre s'appelle le détachement. Lorsque tu auras abandonné la volonté d'obtenir quelque chose , tu auras gravi la première marche du détachement.
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Il avait reçu la parole dun homme qui ne trahissait pas son prochain. Guillaume avait sa confiance, mais son passé d'inquisiteur le lui avait appris : un homme de confiance restait toujours un homme qu'on n'avait pas encore soumis à la question.
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-Quel est le but d'une existence terrestre, Guillaume ? me demanda-t-il.
-Le bonheur.
-Bien sûr, mais quel bonheur? La santé, la bonne humeur, la paix intérieure, le confort pour toi et pour les tiens?
-Je ne vois rien de plus désirable.
-Non? Alors pourquoi ceux qui les obtiennent désirent-ils encore? Si l'assouvissement du désir n'exigeait rien au-delà de ses limites, à quoi servirait cette force en nous qui ne s'apaise jamais? Non, Guillaume, notre désir est fait pour Dieu, puisqu'il est infini.

( celui qui interroge est Maître Eckhart )
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Sa bouche édentée paraissait faite pour le venin. Il avait d'ailleurs un œil de serpent, à moitié crevé par une brûlure ancienne qui avait opacifié sa pupille, la striant de taies jaunes qui l'étiraient verticalement comme celle d'une vipère. Quand il parlait, il penchait la tête vers son épaule pour explorer le champ éteint de son œil aveugle. Sa tonsure était irrégulière, il était sale et puant. Il exhibait sa pauvreté d'apparence comme preuve de sa foi, un bon franciscain devant paraitre plus mendiant que les éclopés pourrissant aux portes de l'église et donner ainsi leçon d'humilité aux frères dominicains pervertis par le luxe.
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Toulouse était une ville de brique, ce qui en faisait une ville de chrétiens. La brique était la signature de la pauvreté, moins chère que la pierre, elle convenait aux ordres mendiants et elle avait la couleur du sang des Cathares qui avaient fait de la cité la capitale des Dominicains.
- J'aime bien cette ville, dit Robert.
- Pourquoi ?
- Je ne sais pas...on y sent la foi.
Ils avaient croisé des dizaines de pèlerins sur la route, plusieurs avec les pieds ensanglantés qui tachaient les chiffons enveloppant leurs chausses. Des campements de fortune se dressaient partout, le long de la vie principale, la voie Tolosana. Compostelle était au bout. Deux cents lieues de marche, si l'on arrivait à franchir les montagnes. Pour les vieux pèlerins, le bout s'appelait Toulouse. On les enterrait au cimetière Saint-Michel avec leur coquille sur le cœur. La rumeur disait que dans l'hôtel-Dieu qui les recueillait, les aidants leur parlaient en espagnol pour leur faire croire qu'ils avait atteint Saint-Jacques.
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"Tu as une mémoire de vieillard", disait Robert à son compagnon qui le corrigeait : " Les vieillards oublient tout." Mais, pour Robert, la vieillesse commençait à trente ans. La jeunesse n'avait pas besoin de souvenirs. Elle vivait du jour, des sensations de l'instant, insouciante du lendemain. La mémoire faisait des provisions, elle annonçait les fins à venir et signait l'âge.
(page 175)
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Le peuple de la Sorbonne était essentiellement composé de gens d'Église. Ce qui ne les empêchait pas de se battre comme des soudards. Entre les moinesréguliers dont je faisais partie et les prêtres séculiers qui nous méprisaient, tout ce petit monde se bénissait d'ecchymoses et de bosses.
Les convictions philosophiques étaient aussi matière à contusions.
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