5 ans après son décès John Weakshield, le boss d'un quartier malfamé de la capitale Londonienne, bras droit du Viking , le plus redoutable maitre des gangs de Londres refait surface.
Sur ses traces un inspecteur de Scotland Yard, atteint de phtisie s'obstine tandis que le jeune Louis reporteur au Daily News mène l'enquête sur un homme qu'il juge "magnifique"
Un peu dérangeant de suivre cette histoire dans les pas du reporteur , d'un chef de gang qui fût parfois impitoyable , et que Louis semble quelque peu idolâtrer. Effrayant aussi de voir que la presse peut créer une image floutée et voire même truquée.
L'auteur dresse le portrait de l'homme le plus redouté d'Angleterre Nous remonterons son histoire de son enfance en Irlande, survivant de la grande famine de 1845, aux rues de Londres . Nous y ferons la connaissance de Fine. Et peut être que nous y trouverons des justificatifs de ses actes et de ses comportements, ou pas, toujours est il que l'auteur nous incite a nous poser cette question : le passé influe-t il sur sur ce que nous sommes ?
Nous plongeons au coeur des bas fonds londoniens à la fin du XIXème siècle, je connaissais ( de nom) le quartier célèbre Whitehipal par son tristement célèbre Jack l' éventreur, il semble que ce dernier n'est pas eu à lui seul l'apanage d'une réputation de malfamée.
Par l'intermédiaire des journalistes du Daily News, et des enquêteurs de Scotland Yard, l'auteur nous livre un roman, puissant nous entraînant à la fin de l'ère victorienne au coeur du tumulte de la révolution industrielle, dans un « Gangs of London » mais aussi dans la société bourgeoise et aristocratique que l'auteur égratigne au passage, avec sa morale de façade.
L'auteur nous brosse donc le tableau d'un homme "magnifique" ( propos de Louis le reporteur) et quelque part nous choque en premier lieu, comment un homme surnommé le loup de Seven Dials peut susciter de tels sentiments ? C'est au fil de l'intrigue que, peut être, nous entre apercevrons un peu de noblesse dans ce personnage,que l'auteur parvient à rendre intéressant, je n'irais pas jusqu'à dire attachant. car il m'est difficile d'adhérer aux valeurs morales , comme la loyauté pour des hommes violents et cruels même si
Antoine Senanque trouve des justificatifs dans la nécessité de survivre, dans les rues glauques et miséreuses de la capitale.
Pour autant ,on pourra comprendre et apprécier les liens indéfectibles qui lient certains protagonistes, entre eux , Moe, le professeur, Shallow , Fine et Jonathan, cette histoire d'amitié pour laquelle en fonction de certains codes d'honneur on ira jusqu'à sacrifier sa vie pour l'autre.
C'est aussi une histoire d'amour , de plusieurs à vrai dire, de celui de Jonathan pour Fine ( cependant je n'ai pas tout saisi de cette étrange relation basée sur un passé commun assez sordide, et je n'ai pas du tout réussi à cerner les sentiments de Fine) et d'amours cachés et répréhensibles entre Louis et Seven ( références l'homosexualité et à
Oscar Wilde condamné à l'exil)
C'est aussi une histoire de trahisons, dont une qui pourrait passer pour honorable ( et oui les voyous et leur propre morale est un thème important de ce roman ) et toujours des questions sur l'amour qui pourrait transformer certaines âmes noires, ( c'est certainement ce que pensais Zarn) , mais non pas tant que..
Nous visitons donc Londres à l'époque Victorienne, découvrons en chemin l'avancée des progrès en médecine, partageons les débuts de certains précurseurs , Louis Pasteur, Florence Nightingale..
Mais la violence est partout dans cette vie de misère , de pauvreté, elle nous assaille d'un éclat étincelant qui nous fait plisser les yeux et frissonner devant ces actes de barbaries (proxénétisme, d'enfants, mutilation pour accroitre la mendicité) et d'autres actes qui après réflexion nous fait prendre conscience qu'ils ne faut que répondre à une demande. Est ce pour autant un justificatif ?
Certains passages sont donc très durs et peut être dérangerons certains lecteurs, mais c'est aussi très culturellement intéressant.
La fin toutefois m'a laissée assez perplexe, après avoir suivi tout le cheminement de cet enquête , j'ai le sentiment que certains éléments me manquent pour comprendre la relation Fine/Weaksfield.
J'ai beaucoup apprécié le style de l'auteur, qui rend bien les ambiances, souvent assez glauques et brosse des portraits physiques et psychologiques plus vrais que nature. Un roman historique particulièrement documenté, j'ai apprécié le coté culturel de cette histoire.
C'est une découverte à faire. , certains lecteurs se laisseront surement émouvoir davantage que moi par le coté Bad Boy de Jonathan ,je remercie Net Galley et les Editions de m'avoir permis de la faire.
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