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Citations sur Croix de cendre (126)

La promesse du bûcher avait repeuplé les églises et redressé les erreurs théologiques. On avait simplifié les débats et prié les bonnes âmes qui s'interrogeaient sur une religion purifiée et libérée de l'autorité du pape de méditer leurs erreurs dans le silence et l'isolement. Conseil à suivre.
[...] Un siècle après leur naissance, les mendiants franciscains faisaient pitié, les Dominicains faisaient peur.

- Chapitre 1 : Laudes -
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Tu voulais savoir la différence entre Platon et Aristote ? Demande au lion.
Pour le sculpter, Platon l’aurait cherché dans sa tête, Aristote dans la pierre. L’un croyait que la mémoire contenait le modèle de toutes choses, l’autre que rien ne pouvait exister sans la matière. Platon aurait demandé à l’artiste de copier le lion qui posait dans son esprit, Aristote lui aurait dit de l’extraire du marbre où il attendait sa main habile pour le libérer. L’un va chercher la beauté hors du monde, l’autre la trouve ici-bas. Tu as compris ?
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Nous regardions tous le ciel d’où s’abattaient les morts. Ils semblaient venir de loin, de l’éther où volent pourtant les anges, mais l’enfer était monté aux cieux.
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Laudes
Languedoc. Monastère de Verfeil. 11 février 1367.

— On se gèle les couilles, frère Antonin.
— Ce ne sont pas des paroles de moine.
— Ce ne sont pas les paroles qui font le moine, mais la vérité… et la vérité c’est qu’on se gèle les couilles.
— Il fait effectivement très froid.
— « Effectivement très froid… » C’est sûr, on n’a pas été élevés dans les mêmes étables, frère Antonin. Maudit froid d’Anglais.
— Je dirais plutôt « froid de Franciscain ».
— Ces merdeux.
— Arrête, Robert.
— Heureusement, Dieu les protège pas plus que nous et donne bonne récompense à leurs leçons de misère. Hiver maudit mais juste, on dit qu’ils crèvent comme des sauterelles, sous la bénédiction de leur chère mère nature, cette cargne…— Dépêche-toi, on est en retard.
— On serait pas en retard si t’avais pas traîné une heure aux latrines.
— Mes intestins.
— C’est vrai que la bouffe est dégueulasse.
— C’est toi qui la prépares…
— Je peux pas faire de miracles avec ce qu’on me donne. Je suis pas Jésus, Antonin, je peux pas changer le purin en liqueur de rose.
— Écoute… On nous appelle.
— Putain, le sacristain !
La voix sévère perçait le brouillard. Ils accélérèrent le pas à travers le cloître. Des larmes de glace pendaient des nids d’hirondelles congelés au coin des arcs. Ils dépassèrent un vieux moine qui boitait sur la route de la chapelle pour le premier office du jour, les laudes, louanges à l’aurore et à la résurrection.Trois heures et demie. Le soleil était loin d’être levé. Les laudes étaient le premier martyre des moines.
— C’est à cette heure qu’ils doivent arriver…
— Qui ?
— Les démons qui viennent te chercher le jour de ta mort… Aux laudes.
— Tais-toi, il est là…

(INCIPIT)
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Laudes

Languedoc. Monastère de Verfeil. 11 février 1367

_ On se gèle les couilles, frère Antonin.
_ Ce ne sont pas des paroles de moine.
_ Ce ne sont pas les paroles qui font le moine, mais la vérité... et la vérité c'est qu'on se gèle les couilles.
_ Il fait effectivement très froid.
_ « Effectivement très froid...» C'est sûr, on n'a pas été élevés dans les mêmes étables, frère Antonin. Maudit froid d'Anglais.
_ Je dirais plutôt « froid de Franciscain ».
_ Ces merdeux.
Arrête, Robert.
_ Heureusement, Dieu les protège pas plus que nous et donne bonne récompense à leurs leçons de misère. Hiver maudit mais juste, on dit qu'ils crèvent comme des sauterelles, sous la bénédiction de leur chère mère nature, cette cargne...
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Dans la mémoire du prieur guillaume, les souvenirs formaient des croix, plantées sur les dépouilles des actes qu'il avait laissés s'accomplir. Le temps les avait brûlées , mais les croix marquaient leur place. Toutes les mémoires étaient recouvertes de croix de cendre, de grands cimetières d'actes dont l'oubli avait emporté les ombres . Chacun pouvait renier leur existence. Mais les croix demeuraient , elles prouvaient qu'on ne décidait pas du destin de nos actes et qu'aucune trace ne s'effaçait jamais de la surface de la terre.
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