Tomaser lui demanda si les derniers orages avaient fait des dégâts ; il répondit qu’il n’y avait pour tout « labeur » dans le coin que quelques carrés d’orge de don Manuel et deux chaumes « pour les perdrix ». Mais plus de cinquante éclairs étaient tombés. Et il ajouta tranquillement, montrant l’enclos de la paridera :
- Je les ai mis là.
Quand il y avait un violent orage, il surveillait le point de chute des éclairs pour aller les chercher et les porter à la paridera. « Eteints, naturellement », expliqua-t-il.
On lui demanda d’en montrer et il alla les chercher. Il revint avec une douzaine de pointes de flèches en métal au creux de ses mains. Don Ricardo regardait cela avec un sourire vide sous sa barbiche. Ce sourire signifiait que le berger était un pauvre ignorant.
- Ne croyez pas qu’ils soient faciles à trouver, ajouta le berger, parce qu’ils se fichent dans le sol.