Lettre n° 2
Tu demandes quelle est la mesure de la richesse ?
La première, posséder ce qui est nécessaire ; la deuxième, ce qui est suffisant.
Quelle nécessité y a-t-il (...) à faire venir les maux, à anticiper ceux qu'on doit souffrir assez tôt quand ils sont arrivés, et à perdre le présent par peur de l'avenir ?
Les animaux fuient à la vue du danger ; après s'être enfuis, ils ne se font plus de souci ; nous, nous sommes torturés et par l'avenir et par le passé.
Ne te fais pas semblable aux mauvais parce qu'ils sont en nombre, ne te fais pas non plus l'ennemi du nombre parce qu'il ne te ressemble pas. Rentre en toi-même autant que tu le peux ; fréquente ceux qui te rendront meilleurs, accueille ceux que tu peux, toi, rendre meilleurs.
(...) long est le chemin qui passe par les préceptes, court et efficace celui qui passe par les exemples.
Un grand nombre de livres disperse ; c'est pourquoi, comme tu ne peux en lire autant que tu pourrais avoir, il suffit d'en avoir autant que tu puisses lire.
Tu demandes quelle est la mesure de la richesse ? La première, posséder ce qui est nécessaire ; la deuxième, posséder ce qui est suffisant.
Pendant qu'on la diffère, la vie passe en courant.