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Citations sur Lettres à Lucilius (130)

Les malheurs de la vie enseignent l'art du silence.
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“Si tu fais bien attention, tu verras que nous passons la plus grande partie de notre vie à mal faire, une bonne partie à ne rien faire, et toute notre vie à faire autre chose que ce qu’il faut. Cite-moi un homme qui sache donner au temps son prix, reconnaître la valeur d’une journée, comprendre qu’il meurt chaque jour. Nous nous trompons lorsque nous pensons voir la mort devant nous: elle est déjà en grande partie derrière nous. Tout ce qui appartient au passé est du domaine de la mort. Agis donc, mon cher Lucilius, comme tu le dis dans ta lettre: sois propriétaire de toutes tes heures. Tu seras moins esclave du lendemain, si tu te rends maître du présent. Tandis qu’on la remet à plus tard, la vie s’écoule. Rien, Lucilius, ne nous appartient; seul le temps est à nous. Là est le seul bien, fugitif et soumis au hasard, que la nature nous ait donné: n’importe qui peut nous en dépouiller pourtant.”
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“Avant tout, rappelle-toi ceci: il faut s’intéresser aux événements eux-mêmes, non au bruit qui les entoure, et aller au fond des choses: tu verras qu’il n’y a rien de terrible, sinon la peur elle-même.”
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C'est n'être nulle part que d'être partout.

J'ai lu Sénèque puis Épicure
Ma Sénècure
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Mais pour terminer ma lettre, écoute la maxime qui m’a plu aujourd’hui (encore une fleur dérobée aux jardins d’autrui) : « C’est une grande fortune que la pauvreté réglée sur la loi de la nature. » Or cette loi, sais-tu à quoi elle borne nos besoins ? à ne point pâtir de la faim, de la soif, du froid. Pour chasser la faim et la soif, il n’est pas nécessaire d’assiéger un seuil orgueilleux, ni d’endurer un écrasant dédain, ou une politesse insultante, il n’est pas nécessaire de s’aventurer sur les mers ni de suivre les camps. Aisément on se procure ce que la nature réclame : la chose est à notre portée ; c’est pour le superflu que l’on sue, c’est le superflu qui nous use sous la toge, qui nous condamne à vieillir sous la tente, qui nous envoie échouer aux côtes étrangères. Et l’on a sous la main ce qui suffit ! Qui s’accommode sa pauvreté est riche.
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Douteras-tu que le vrai courage ne fasse ce que fait l’excès de la peur ? Nul ne saurait vivre en sécurité s’il songe trop à vivre longtemps, s’il compte parmi les grandes félicités de voir une nombreuse série de consuls. Que tes méditations journalières tendent à quitter sans regret cette vie, que tant d’hommes embrassent et saisissent, comme le malheureux qu’entraîne un torrent s’accroche aux ronces et aux pointes des rochers. La plupart flottent misérablement entre les terreurs de la mort et les tourments de l’existence ; ils ne veulent plus vivre ; et ne savent point mourir. Veux-tu que la vie te soit douce ? Ne sois plus inquiet de la voir finir. La possession ne plaît qu’autant qu’on s’est préparé d’avance à la perte. Or quelle perte plus facile à souffrir que celle qui ne se regrette point ?
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Voici là-dessus ce que j’ai lu dans Pomponius, je le livre à tes réflexions : « II y a des gens qui se sont tellement réfugiés dans les ténèbres que tout leur paraît trouble au grand jour. » Il faut entremêler les deux choses : l’homme oisif doit aussi agir, et l’homme agissant se reposer. Consulte la nature, elle te dira qu’elle a créé le jour et la nuit.
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Ce que je conseille, c’est que vous ne soyez pas malheureux avant la crise ; car il se peut que les dangers face auxquels vous pâlissez […] ne vous atteignent jamais ; ils ne se sont certainement pas encore manifestés
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Recueille-toi en toi-même, autant que possible ; fréquente ceux qui te rendront meilleur, reçois ceux que tu peux rendre tels. Il y a ici réciprocité, et l'on enseigne autant qu'on s'instruit.
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L'incendie de Lyon partie 2/2

Formons donc notre âme à comprendre et à accepter son sort : qu’elle sache qu’il n’est rien que n’ose la Fortune, qu’elle a sur les empires les mêmes droits que ceui qui les gouverne, et que ce qu’elle peut sur les villes, elle le peut sur les hommes. De tout cela, rien ne doit susciter notre indignation : en ce monde dans lequel nous sommes entrés, c’est selon ces lois qu’on vit sa vie. Cela te va ? Soumets-toi. Cela ne te va pas ? Sors par où tu voudras. Indigne toi, si quelque arrêt inique te vise en particulier ; mais si cette nécessité astreint les plus grands et les plus humbles, réconcilie-toi avec le destin , qi dissout toutes choses. Il n’y a pas de raison que tou nous mesurses à nos tombeaux, qui bordent les routes, grands ou petits : la cendre nous met tous au même niveau. Nous naissons inégaux, mais nous mourons égaux. Et des villes je dis ce que je dis de ceux qui les habitent : on apris Ardée, Rome ne fut pas moins prise. Ce sublime législateur des hommes ne nous a distingués selon notre naissance, ou selon l’éclat de notre nom, que pour le temps de notre vie. Mais lorsqu’on est venu à notre fin de mortels : « Loin d’içi dit-il, humaines ambitions ! Que soit tout ce qui foule la terre par même loi régi ! » Nous sommes égaux pour tout endurer : nul homme n’est plus fragile qu’une autre, aucun n’est plus assuré pour ses lendemains. Le roi Alexandre de Macédoine avait entrepris d’étudier la géographie, le pauvre, pour savoir combien petite était la terre dont il n’avait conquis qu’une infime partie. Je dis : le pauvre, parce qu’il devait bien comprendre que son surnom était usurpé. Qui en effet peut être « grand » sur cette petitesse ? Ces connaissances qu’on lui livraient étaient abstraites, il devait les étudier avec une attention appliquée, elles n’étaient pas assimilables par un dément qui lançait des projets au-delà de l’Océan. « Enseigne-moi, dit-il, les choses faciles ! » »Ces choses dont tu parles, répondit son précepteur, son précepteur, pour tous sont identiques. Je nepuis à personne donner plus facile ;mais quiconque le voudra, se redra tout cela, à lui-même plus facile ! »Comment ? En gardant un cœur égal. Il te faut souffri, avoir soif, avoir faim, vieillir si tu as la chance de t’attarder parmi les hommes, être malade, être diminué, périr. Tu n’as aucune raison d’accorer tant de crédit à ceux qui font vacarme autour de toi : rien de tout cela n’est un mal, rien n’est insupporable ni cruel. Ils tiennent leur peur d’un préjugé commun : tu crains la mort comme on craint les on-dit. Or, qu’il y-a-t-il de plus sot qu’un hhomme qui a peur de simples paroles ? Avec esprit, notre cher Demetrius dit qu’il fait cas des propos des ignorants comme des gargouillis de son intestin « Que m’importe, ajoute-t-il qu’ils viennent d’en haut ou d’en bas ? » Quelle déraison que de redouter d’être diffamé par des infâmes ! vous avez craint sans raison ce que disent les gens, et aussi bien vous craignez des choses que vous n’auriez jamais craintes, si ce qu’ne disent les gens ne vous y engageait ! Est-ce qu’un homme de bien éclaboussé par d’injustes rumeurs peut en subir le moindre dommage ? Ne laissons pas même la mort en être victime dans nos esprits : elle aussi pâtit d’une mauvaise réputation. Aucun de ceux qui font son procès n’en a eu l’expérience : en attendant, il est téméraire de condamner ce qu’on ne connaît point. Mais ce que tu sais bien, c’est à combien de gens elle est utile, combien de gens elle délivre des tourments, de l’indigence, des dénonciations, des supplices, de l’ennui. Nous ne sommes au povuoir de personne, dès lors que la ort est en notre pouvoir.
Bien à toi
Sénèque Lettres à Lucilius,91.
l
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