Ne riez-vous pas aux larmes que les Etats du monde envoient des politiques comme ambassadeurs pour traiter les questions concernant le climat, les pôles ou les mers, alors qu'ils n'en parlent point les codes et que glaciologues, physiciens du globe ou océanographes, muets, en estiment exactement les menaces.
Quant à Homo, il détient l'intelligence. il n'a cessé d'en utiliser la puissance, mais le plus souvent pour dominer, passer le premier, devenir le plus fort, écraser toutes choses et tous humains sur son passage, gagner. Armé d'elle, il a vaincu la nature et ses pais misérables, au cours d'une évolution guerrière qui s'achève, en effet, sur cette victoire, triomphe cependant si paradoxal qu'il pourrait, en retour, entraîner l'espèce à l'éradication. Comment éviter cette défaite? En changeant l'arme méchante : oui, l'intelligence. Encore du côté du venin et du croc, elle doit muter, au plus vite et sous risque gravissime, de la volonté de puissance au partage, de la guerre à la paix, de la Haine à l'Amour. Voilà un objet de ma, de toute la philo-sophie puisque ce titre associe les deux mots de ce projet.
La Seconde Guerre mondiale marque le temps de ce basculement : en terme de thanatocratie, nous faisons désormais mieux que la nature. Quel modèle atroce de domination! Oui, les hommes devinrent, en ce temps, plus dangereux pour les hommes que le monde
Le plus ignorant d'entre nous jouit désormais d'un accès assez facile à plus de connaissances que le plus grand savant du monde d'hier. Cette aise rend désuète les thèses universitaires, d'histoire ou de philosophie, où sur un sujet donné, l'érudit recopiait pesamment toute la documentation possible et l'exhibait pour montrer son expertise têtue
Pour voir le temps qu'il fait, nul n'observe plus le ciel, tous regardent la météo, à la télévision.
Inquiétude impertinente : combien de soi-disant écologistes politiques savent un minimum d'écologie vraie? Riant, je propose d'ouvrir de petits stages, où, assis dans l'herbe, ils apprendraient
Sous dix masques, dont celui de la démocratie, régna une petite poignée de pr^tres, guerriers, riches fortunés ou même experts de la soi-disant science, féroce et molle de l'Administration
Elèverions nous aujourd'hui sur nos places, des statues de bronze ou de marbre à des meurtriers que l'histoire glorifie selon le nombre de cadavres qu'ils ont, dans leur vie, envoyés au charnier?
Nous croyons que cent négociations, entre syndicats et gouvernement, puis entre gouvernements dans des assemblées internationales, où chacun défend ses propres intérêts, que ces duels perpétuels réservent ou résoudront les questions, extérieures à ces débats, concernant l'air irrespirable, l'eau et la vie prodigieuse des mers, le feu et l'énergie, la disparition foudroyante des espèces vivantes, etc.
Comble de paradoxe, il n'est pas sûr que le plus fort, même de plus en plus fort, reste longtemps le maître. Exemple : en dépensant plus de mille milliards de dollars, l'hyperpuissance incontestable n'a pa pu gagner, en ces jours, une guerre contre l'un des pays les plus faibles de la planète.